Guide de voyage Messak Settafet

Ici, point de montagnes comme dans l’Akakus à l’ouest (après l’erg Ouan Kassa), mais un grand plateau pierreux et sombre. Le plateau du Messak Settafet s’étire à perte de vue entre l’erg Oubari au nord et l’erg Mourzouk au sud. Au nord-ouest du Messak Settafet s’étend le Messak Mellet, parallèle à l’erg Ouan Kasa, et également riche en gravures rupestres. Messak Mellet et Messak Settafet forment la région du Messak, qui fut un important foyer de civilisation à l’époque préhistorique. A l’époque néolithique, le Messak abritait une population qui vivait de la chasse et de l’élevage. A certains endroits du Messak, on peut voir encore des fragments d’outils du paléolithique (des bifaces ou des hachereaux dispersés sur le sol) et du néolithique (à ne pas ramasser, encore moins emporter !). Les archéologues y ont également trouvé plusieurs sentiers tracés à l’époque préhistorique. En certaines parties du Messak, ces précieux vestiges ont souffert parfois de façon irrémédiable d’anciennes campagnes de prospection et d’exploitation pétrolières menées par certaines compagnies occidentales.C’est ici que pour la première fois un chercheur témoigna de l’art rupestre libyen : le 5 juillet 1850, Heinrich Barth y découvrit quelques gravures dont il fit un compte-rendu détaillé dans ses récits publiés en 1857. Il faudra attendre 1932 pour qu’un autre Allemand, l’ethnologue Leo Frobenius, y mène une expédition d’étude archéologique. Mais la première mission archéologique vraiment approfondie des gravures du Messak revient à l’Italien Paolo Graziosi, dès 1938. Depuis, des dizaines de milliers de gravures y ont été répertoriées sur environ 500 sites, et le Messak compte pour l’un des sites enregistrant l’une des plus fortes concentrations de gravures rupestres au monde.Le Messak possède les plus belles gravures rupestres de la tradition bubaline de toute l’Afrique du Nord, sur des pierres à même le plateau ou surtout dans le creux de ses wadi qui furent un jour de fertiles vallées où coulaient des rivières. Conformément à cette tradition, on y observe surtout des animaux africains aujourd’hui disparus de la région désertifiée. Mais on y a aussi trouvé des scènes pastorales, représentant notamment des bovidés montés dotés de selles, qui sont peut-être les plus anciennes représentations de selles répertoriées au monde, et quelques scènes de chasse. On trouve aussi des sujets mythiques, comme les gravures de théranthropes (voir encadré). Parmi les sites les plus accessibles, il y a les gravures du wadi Matkhendouch.