ROVA (PALAIS DE LA REINE)
La montée vers le Rova depuis le centre-ville est une promenade agréable. On passe d’abord devant le palais d’Andohalo, où l’on couronnait jadis les souverains (il s’agit aujourd’hui d’un jardin public et d’un terrain de sport), puis on découvre la maison de Jean Laborde (dont l’originale en bois s’est écroulée au début des années 80).
Vers l’extrémité de la rue Ravelojaona, un grand édifice surplombe la ville : il s’agit du palais du Premier ministre. La puissante famille de roturiers, les « Andafiavaratra » y résidait. C’est d’ici que Rainilaiarivony (fils de Rainiharo), qui fut successivement le mari de trois reines, gouverna jusqu’à ce qu’Antananarivo soit occupée par l’armée française. En 1960, le bâtiment devint le siège de la Présidence de la République, mais un incendie le ravagea en 1976. Aujourd’hui, il s’agit d’un petit musée historique, et l’on peut y découvrir les objets sauvés de l’incendie du Rova en 1995.
En effet, ouvrons ici une petite parenthèse : la nuit du 6 novembre 1995, un incendie, dont l’origine est restée inconnue a détruit un ensemble de bâtiments de la Cité royale, le Rova d’Antananarivo. Cette destruction a été vécue par la population comme un traumatisme moral et psychologique. Par cet acte, on s’est attaqué aux symboles de l’Histoire et à la mémoire des ancêtres – dont les tombeaux ont brûlé – qui ont tenté d’unir le pays. De nombreux trésors ont, paraît-il, été sauvés de la catastrophe… certains assurent même qu’ils avaient été sortis avant ! D'ici à dire que ce crime fut d'ordre politique... En tout cas, la documentaliste allemande Erika Rothgangel possède les photographies complètes de la collection de tableaux décimée, et celles-ci ont alors été numérisées, afin de reconstituer plus ou moins les originaux.
Du fronton du palais du Premier ministre, le panorama sur la ville est déjà remarquable. Hibiscus, bougainvillées, jacarandas : ici la cité devient ville des fleurs. Portiques, balustres, colonnades, varangues… Si les formes des maisons varient, les couleurs rouges dominent.
Après le palais du Premier ministre, on passe devant une ancienne poste de couleur ocre-rouge, puis on monte les derniers mètres qui mènent au Rova. Après un détour par le Rova, on songera peut-être à gagner le temple d'Ambohipotsy, bâti dans les années 1860, à l'architecture anglaise. Peu après, le belvédère délivre une vue superbe sur l'ensemble de la plaine du Betsimitaratra, où repose Tana.
Le palais de la Reine est en fait d'un vrai complexe, comprenant une nécropole, 5 palais monumentaux et 9 tombeaux. D'abord érigé par Andrianjaka en 1610, il abritait 22 édifices en bois sous le règne d'Andrianampoinimerina. Puis les monarques successifs tâchèrent de l'embellir. On doit la seule porte d'entrée (surmontée d'un aigle de bronze envoyé par Napoléon III à Ranavolana Ier) au Britannique James Cameron en 1865.
Palais de la Reine ou Manjakamiadana (« là où il est agréable de régner »), le monument le plus fameux de Tana. Il fut construit en 1867 par Ranavalona II sur le palais d'origine en bois, œuvre de Jean Laborde en 1839 (structure soutenue par un pilier central en palissandre de 39 m, que 10 000 esclaves auraient transporté de la côte est). Il était peint en blanc, les balustrades en rouge et noir. Vers 1870, James Cameron ajouta 4 tours d'angle de style italien.
Tranovola (« maison d'argent »). Edifié tout en bois par Louis Gro en 1820 sur plusieurs étages avec vérandas, il fut la résidence de Radama Ier. Jean Laborde le réhabilita en 1845.
Manampisoa (« surcroît de beauté »). Bâtiment construit pour Rasoherina par l'architecte anglais William Pool en 1867. Peint en rouge et noir, cet enchaînement de corridors, de balustres, de balcons et de terrasses domine l'Imerina. Au XXe s., il se transforma en musée de la famille royale.
Besakana (« qui préserve bien »). Bâti en 1800 pour Andrianampoinimerina, il servait au couronnement des monarques et à l'exposition de leurs dépouilles mortelles.
Mahitsielafanjaka (« celui qui est intègre règne longtemps »). La case royale d'Andrianampoinimerina (aux murs en palissandre et au toit de chaume), qui évoque sa résidence d'Ambohimanga, était un univers rationnel et spartiate, à l'image de ce roi qui, soucieux d'administration, de gestion et d'unification n'avait que mépris pour le luxe et l'apparat. La case contenait des objets personnels du roi, son lit ainsi que le lit de ses douze épouses. Cet édifice a été reconstruit.
Tranofitomiandalana (« les Sept Maisons Alignées »). Sept des dix rois qui régnèrent sur Tana avant Andrianampoinimerina y reposent. Les trois autres furent détrôné, atteint de la lèpre et renversé.
Tombeau des Reines. Bâtisse en bois élevée par James Cameron en 1868 pour le repos éternel de Rasoherina.
Tombeau des Rois. Edifice en pierre construit par Louis Gros pour le repos éternel de Radama Ier. Gallieni y transféra les cendres d'Andrianampoinimerina et de Radama II en 1897.
Lors de notre passage, en décembre 2022, le Rova était en travaux sans date de réouverture prévue. Nous ne savons pas si la description ci-dessus sera 100% exacte une fois les travaux terminés. Mais même si le Rova n'a pas réouvert, la balade autour du site vaut le détour. Nous vous conseillons la visite avec l'un des guides locaux que vous trouverez devant le palais. N'hésitez pas à demander Sitraka, nous avons testé et approuvé ses services !
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