CIMETIÈRE DU CÉRAMIQUE - KERAMIKOS
Vieux cimetière à Athènes retraçant l'évolution des styles architecturaux funéraires grecs.
Ce très vieux cimetière du XIe siècle av. J.-C. témoigne de l’évolution des styles architecturaux funéraires grecs. Situé à la marge de la cité antique, il doit son nom au terme grec désignant l’argile (kéramos), employée pour fabriquer des vases et des objets que l’on déposait près du défunt. Les plus anciennes tombes datent de l’âge de bronze mais c'est au VIIe siècle av. J.-C. que les tombes acquièrent un style monumental. Pendant les périodes archaïque et classique, sur les tombes, des cumulus souterrains, on érigeait des stèles funéraires. Au IVe siècle av. J.-C, les monuments funéraires représentant des petits temples deviennent de plus en plus excessifs. Suite au décret de Démétrios de Phalère, en 317 av. J.-C., les monuments sont remplacés par des petites stèles cylindriques.
En se promenant, on peut encore y voir les traces de la rivière Eridanos, qui coule depuis l’Antiquité. Les deux grandes avenues que l’on distingue à droite en entrant sont, d’abord, la fameuse Voie sacrée, qui accueillait, une fois l’an, la procession des mystères d’Eleusis et qui va de l’Acropole à l’Eleusinion. Elle passe par la très impressionnante porte sacrée qui isolait à l’époque Athènes du reste de la Grèce. On distingue encore les deux remparts successifs, le mur de Lycurgue et celui de Thémistocle. Le second axe que l’on observe est la route de l’Académie, un peu plus loin, parallèle dans le cimetière à la Voie sacrée. Elle part du Dipylon, dont la porte est entourée de deux tours assez bien conservées. C’était dans ce temple que se trouvait un autel pour Zeus. Le Pompéion, un grand bâtiment visible à droite, conservait et préparait les offrandes à Athéna - pompe signifie « procession » en grec. Au niveau du Dipylon, on découvre un tumulus, reste d’un tombeau du VIe siècle. Dans l’allée des tombeaux, on remarque la concession de Lysimachidès, avec son chien en marbre de l’Hymette ; le monument de Dionysos Kollythos et son taureau en marbre pentélique ; la concession des frères Agathon et Sosikratès, avec le splendide bas-relief qui représente l’adieu de Korallion à sa femme. En remontant vers le musée, la concession de Démétria et Pamphilé possède un beau bas-relief des deux sœurs. Le musée renferme des jolies pièces : le bas-relief de Dexileos, le sphinx de l’époque archaïque, le lion en marbre et des poteries, provenant des excavations du site dont d'émouvants jouets en terre cuite, placées dans les tombes des petits enfants…
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