MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE DU PIRÉE

Situé près de la jolie marina de Zea, ce musée (Αρχαιολογικό Μουσείο Πειραιά/Archaiologiko Mousio Piraia) regroupe des découvertes de l'ère mycénienne à l'Empire romain provenant du Pirée et des côtes voisines. L'entrée est gardée par la réplique du « Lion du Pirée », statue en marbre du IV^e siècle av. J.-C. qui fut le symbole du port, avant d'être volée et installée à Venise en 1687. Sur deux niveaux, les dix salles méritaient un coup de neuf. Mais elles abritent des merveilles : tombe monumentale des marchands Nikeratos et Polyxenos (v. 330 av. J.-C.), instruments de la « tombe du musicien » (v. 430 av. J.-C.), splendide masque en bronze de tragédien (v. 350 av. J.-C.), étonnant relief métrologique de Salamine… Ce dernier est une dalle gravée au IV^e siècle av. J.-C. qui donne les unités de mesure des marins athéniens : la demi-brasse, la coudée, l'empan (main ouverte) et le pied (30 cm). Une règle indique en outre la correspondance avec l'ancien pied dorique (32,2 cm).

Quatre bronzes exceptionnels. Les pièces maîtresses sont quatre belles et très rares statues en bronze. Datant de périodes distinctes, elles avaient été réunies au Pirée au I^er siècle apr. J.-C. Presque intacte, « l'Athéna du Pirée » fut sans doute produite à Délos vers 350 av. J.-C. Affichant 2,35 m de hauteur, la déesse porte son casque de guerrière, un péplos (tunique longue) aux plis magnifiques et l'égide (arme mystérieuse) sous la forme d'une bandoulière de serpents ornée d'une tête de Méduse. Vient ensuite « l'Apollon du Pirée », un kouros (jeune homme) de 1,92 m de hauteur peut-être réalisé à Délos lui aussi. S'il est d'allure archaïque, il date du II^e ou I^er siècle av. J.-C. Il y a enfin « les deux Artémis du Pirée ». La plus grande (1,94 m), dite « Artémis A », pourrait être l'œuvre du Corinthien Euphranor. Datant du milieu du IV^e siècle av. J.-C., elle a perdu son arc et le carquois qui était fixé dans son dos au moyen de lanières. Au passage, ces dernières dessinent de beaux plis et soulignent sa poitrine. Notez aussi sa coiffure ondulée et ses yeux en marbre et bois de châtaignier. La petite « Artémis B » (1,55 m), un peu plus tardive et moins bien préservée, conserve toutefois son carquois et une… drôle de moue d'adolescente ! Enfin, le musée donne accès aux vestiges du théâtre antique du Pirée. Créé sous la domination macédonienne, vers 200 av. J.-C., cet ouvrage de 66,5 m de diamètre pouvait accueillir environ 4 000 spectateurs.