QUARTIER DU STADE
Sans surprise, ce vaste « quartier » tient son nom actuel des nombreuses installations sportives qu’il abritait. Projetez-vous un peu dans le passé... C’est en effet ici que se déroulaient les Jeux déliens donnés tous les cinq puis quatre ans, en mai-juin, en l’honneur d’Apollon. L’ensemble des ruines, encore très bien visibles, s’étend entre le quartier du Lac (à l’ouest), le musée (au sud), la baie de Gourna (à l’est) et la colline de Gamilla (au nord). Faiblement habité durant l’Antiquité, il ne possède que peu de vestiges bien conservés, mais on y trouve les ruines d’une des plus anciennes synagogues au monde. La colline de Gamilla elle-même semble ne jamais avoir fait l’objet d’une occupation à travers l’histoire. C’est la raison pour laquelle les gardiens de l’île y ont été récemment installés dans des maisons jaunes, il faut le dire, tout à fait disgracieuses. C'est dommage, mais on oublie vite !
Hippodrome. Le voyage dans le temps se poursuit. Placé 100 m au nord-est du musée, ce champ de course n’est identifiable que par ses murs de soutènement. Commençant au niveau du sentier, il s’étend sur environ 270 m de longueur vers le nord, ce qui en fait un des plus petits hippodromes de la Grèce antique. Du fait des difficultés à acheminer les chevaux par bateau pour les Jeux déliens, les concours hippiques n’y furent organisés que durant un siècle, entre 426 et 314 av. J.-C. Et, entre les épreuves, l’espace était utilisé comme champ d’orge ou lieu de pâture pour les moutons.
Sanctuaire d’Anios. Situé entre l’hippodrome et le sentier menant aux maisons des gardiens, ce complexe est dédié au héros Anios, fils d’Apollon et mythique archégète (fondateur) de Délos à l’époque de la guerre de Troie. Créé au VIIe siècle av. J.-C. et remodelé jusqu’au Ier siècle av. J.-C., il conserve le tracé de son xeschara, un foyer circulaire donnant sur une série d’oikoi (salles de banquets) où était honoré ce personnage tutélaire des Déliens. Prenez ensuite à droite en direction du stade et de la baie de Gourna.
Gymnase. Juste avant le stade, sur la gauche, le lieu d’entraînement des athlètes est signalé par une triple arche partiellement restaurée donnant sur un exèdre, une salle semi-circulaire munie de bancs qui servait de vestiaires. Le complexe a été érigé au Ier siècle av. J.-C. à l’emplacement d’un précédent gymnase du IIIe siècle av. J.-C. C'est un bâtiment de plan carré. Au milieu se trouve une cour. L’intérieur est composé d’une cour à péristyle carrée de 44 m de côté qui desservait onze salles de tailles variables, dont trois exèdres et deux loutrons (bains froids). Au nord-est, un vestibule mène au xyste, une double piste de course couverte où les athlètes pouvaient s’exercer à l’abri des éléments. Cette structure est placée en parallèle au stade, et adopte d’ailleurs presque la même longueur : 187 m contre 182 m pour la piste du stade. Autour se trouvaient des bassins en marbre destinés à recueillir les eaux de pluie. De nombreux graffitis ont été découverts lors de fouilles, signe de la grande animation qui pouvait avoir lieu jadis dans ces lieux de rencontres sportives.
Stade. C'est surtout ici que se déroulaient tous les cinq ans les Jeux déliens organisés en l'honneur d'Apollon. Un mur de soutènement et les restes d’une grande tribune en pierre sont préservés. Ils datent du IIIe siècle av. J.-C. La piste, elle aussi visible, correspond à la longueur standard des stades grecs antiques : le stadion, soit 600 pieds. Mais comme dans chaque cité le pied était différent (de 29 à 33 cm), le stade de Délos (182 m) n’a pas la même longueur que ceux d’Olympie (192 m) ou de Delphes (177 m). Toutefois, les épreuves des Jeux déliens étaient semblables à celles des Jeux panhelléniques : le stadion (sprint sur une longueur de stade), le diaulos (demi-fond avec 2 stadions), le dolichos (endurance avec de 7 à 24 stadions) et l’hoplitodromos (2 stadions en tenue de combat avec lance et armure). S’y déroulaient aussi les épreuves de lancer (disque et javelot), de pugilat (ancêtre de la boxe), de lutte, de pancrace (mélange de pugilat et de lutte) ou encore le pentathle (course de 24 stadions, saut en longueur, lancers du disque et du javelot, lutte).
Zone résidentielle. Placé à droite du stade, ce petit quartier de quelques îlots date également du IIIe siècle av. J.-C. On y découvre les murs de ses habitations, mais aussi les quatre fours d’un atelier de parfumerie où l’huile était cuite au bain-marie avec des pétales de fleurs. Au nord-est a été ajoutée au XIXe siècle la chapelle grecque orthodoxe Agia Kyriaki (Sainte-Dominique) pour les besoins des ouvriers qui travaillaient sur les fouilles aux côtés des archéologues français. Un petite fête s’y déroule chaque année le 7 juillet.
Synagogue. C'est la plus ancienne synagogue érigée à ce jour. Située face à la mer, à 90 m à l’est de la partie sud du stade, sa présence est attestée depuis au moins le Ier siècle av. J.-C. dans les Livres des Macchabées (écrits juifs en langue grecque), ce qui en fait la plus ancienne synagogue en dehors de la Palestine. Elle fut érigée à l’écart de la ville par une petite communauté de juifs phéniciens et demeura active jusqu’au IIe siècle apr. J.-C. Orientée à l’est (vers la baie) et presque carrée (26 x 28 m), elle conserve les bases de ses murs, un réservoir destiné au mikvé (bain rituel), un siège dit « trône de Moïse », ainsi que quatre inscriptions, dont une en grec, Theos Hypsistos (« Dieu Très Haut »), l’équivalent de Shaddaï en hébreu.
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Avis des membres sur QUARTIER DU STADE
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.