AGORA (MARCHÉ) DES COMPÉTALIASTES

Appelée aussi agora des Hermaïstes, cette ancienne place dallée est le premier ensemble architectural que l’on découvre en arrivant du port. Ce marché porte le nom d'une confrérie d'affranchis et d'esclaves qui invoquaient les Lares comme patrons, divinités romaines des carrefours. C'était un lieu de passage important. C’est ici que s’échangeaient les céréales et les esclaves. C’est aussi par là que les pèlerins entraient dans le sanctuaire. On peut d’ailleurs voir au sol les trous des pieux en bois des étals des marchands qui proposaient aux pèlerins des ex-voto et des animaux offerts en sacrifice. L’agora constituait un carrefour où convergeaient plusieurs rues. Elle est entourée du quartier du Théâtre (sud) et du portique de Philippe V (ouest), derrière lequel se trouve la Voie sacrée.

Histoire. L’agora a été créée à la fin du III^e siècle ou au début du II^e siècle av. J.-C., puis agrandie au II^e siècle apr. J.-C. Elle doit son nom actuel à la confrérie des Compétaliastes, des marchands romains qui comptaient de nombreux affranchis. Ils honoraient les lares Compitalia, des divinités d’origine étrusque célébrées à l’occasion de grandes fêtes, en janvier, pour marquer la fin de l’année agricole et auxquelles étaient autorisés à participer les esclaves. En fait, plusieurs confréries de marchands possédaient ici des lieux de dévotion, chacune placée sous la protection d’une divinité : les dieux grecs Hermès et Apollon honorés par les Hermaïstes et les Apolloniastes, ou encore Héraclès et Maïa, la déesse romaine de la fertilité. Ainsi, la place était parsemée de statues et d’autels en marbre dressés par les confréries. Au sud et à l’est de l’agora se trouvaient aussi des boutiques construites en pierre.

Rotonde des Hermaïstes. Datant du II^e siècle av. J.-C., c’est le principal monument qui subsiste sur l’agora. Offert par la confrérie des Hermaïstes, ce monumental autel circulaire en marbre était dédié à Hermès et Maïa. Il est entouré des bases de quatre piliers qui supportaient une toiture recouvrant l’ensemble. Aux abords de la rotonde, on peut voir plusieurs inscriptions gravées sur la pierre. L’une d’elles, rédigée à la fois en grec et en latin, est une offrande faite à Hermès et à Maïa par six Italiens de la guilde des Hermaïstes, dont trois hommes nés libres et trois autres affranchis. Poursuivez vers le nord-est en direction de la Voie sacrée qui longe le portique de Philippe V (à gauche) et d’anciennes habitations (à droite).