MUSÉE PRÉHISTORIQUE DE SANTORIN

Ce musée archéologique (Μουσείο Προϊστορικής Θήρας/Mousio Proïstorikos Thiras) regroupe des objets de Santorin du Ve millénaire au XVIIe siècle av. J.-C. La plupart proviennent du site cycladique et minoen d'Akrotiri, notamment des vases peints d'hirondelles (XXe-XVIIIe siècles av. J.-C.). Les pièces maîtresses sont les fresques des maisons d'Akoriti ensevelies et préservées par les cendres de la grande éruption du volcan vers 1610 av. J.-C. La plus connue est celle du Pêcheur : un jeune homme nu (une rareté dans l'art minoen) à l'étrange coiffure (bleue avec deux mèches naturelles) tenant par des ficelles des poissons aux écailles irisées (des daurades coryphènes) suspendus par les ouïes. La fresque des Singes bleus est surprenante. Elle occupe deux pans de murs et représente des primates au pelage bleu-gris escaladant des rochers pour échapper à un chien. Les archéologues ont d'abord pensé qu'il s'agissait de singes importés d'Afrique par les Minoens. On sait à présent que ce sont des entelles aussi appelés langurs d'Hanuman (Semnopithecus entellus) vivant en Inde. Ce qui suppose des liens avec l'Asie à l'apogée de la civilisation minoenne… mais aussi une influence égyptienne dans le choix de la couleur symbolique du pelage.
Procession ou expédition ? La plus grande fresque d'Akrotiri est celle de la Procession nautique. S'étendant sur 3,90 m de longueur, elle occupait la zone cérémonielle d'une habitation. Elle représente 14 bateaux à rames dotés de baldaquins pour les passagers. Les navires partent d'une ville aux murs gris, blancs, rouges et jaunes et rejoignent une autre ville à l'escalier monumental, aux bâtiments gris, rouges et jaunes dont certains sont ornés de cornes typiques des cités minoennes. Les détails fourmillent (dauphins, animaux terrestres, scène de chasse…) et les interprétations divergent : certains y voient une expédition militaire en Libye, d'autres une procession rituelle entre Akrotiri et une cité crétoise (Knossos ou Phaistos). La fresque des Papyrus illustre une bonne connaissance de la flore égyptienne, cette plante ne poussant ni en Crète ni dans les Cyclades. Enfin, la fresque des Dames provient de la même maison que celle des Papyrus : deux femmes aux tenues minoennes sans doute en train de participer à une cérémonie religieuse. Trois autres fresques d'Akrotiri sont visibles au Musée national archéologique, à Athènes : celles des Enfants boxeurs, du Printemps et de l'Antilope.