MONASTÈRE DE TASHILHUNPO
Accroché aux flancs de la montagne Drölma (Tara), l’ensemble est visible depuis la route de Lhatse. Son nom signifie « montagne de mérite ». Il fut fondé, en 1447, par Gendun Droupa, neveu et disciple de Tsongkhapa, reconnu à titre posthume comme le premier dalaï-lama. Le titre de panchen-lama, qui signifie « grand érudit », fut donné en 1642, par le 5e dalaï-lama à son tuteur Lobsang Chökyi Gyaltsen. A son tour, Lobsang Chökyi Gyaltsen fit attribuer le titre à ses trois précédentes incarnations pour être considéré comme le 4e de la lignée. Les panchen-lamas, manifestations d’Amithaba, le bouddha de Lumière infinie, furent les abbés du monastère de Tashilumpo. Leur succession se déroule suivant le système de réincarnation en vigueur au Tibet.
4 : Lobsang Chökyi Gyaltsen, 1569-1662 − 5 : Lobsang Yeshe Pelsangpo, 1663-1737 − 6 : Lobsang Palden Yeshe, 1738-1780 − 7 : Lobsang Tenpa Nyima, 1781-1853 − 8 : Lobsang Palden Chökyi Trakpa, 1854-1882 − 9 : Lobsang Gelek Namgyal, 1883-1937 − 10 : Lobsang Chökyi Gyaltsen, 1938-1990. La désignation du 11e panchen-lama a été l’objet d’une guerre politique entre Chinois et Tibétains. Le gouvernement chinois a en effet refusé de reconnaître l’enfant choisi par les Tibétains : le petit garçon a depuis disparu de la circulation (il est souvent considéré comme le plus jeune prisonnier politique), et les Chinois ont imposé un jeune de leur choix, depuis soumis à une éducation très chinoise et politiquement correcte…
Pendant des siècles, une rivalité politique oppose les provinces d’U et de Tsang. En 1728, les Chinois se servaient déjà des panchen-lamas pour s’opposer aux dalaï-lamas et entretenir la discorde. En 1922, le 13e dalaï-lama voulut replacer Shigatse sous la juridiction de Lhassa et le 9e panchen-lama s’enfuit en Chine où il mourut.
Tashilumpo n’a pas été touché par la Révolution culturelle grâce aux relations privilégiées que les panchen-lamas entretenaient avec Pékin. C’est le parfait exemple d’une cité-monastère comme il en existait plusieurs au Tibet. Des 4 000 moines gelugpa qu’elle comptait autrefois, il en reste à peine 600. En haut, à droite, on aperçoit le grand mur blanc où l’on déploie le tangka en été, pour la fête du monastère.
La chapelle de Maitreya, située à l’extrême gauche, renferme une statue de 27 m de haut du bouddha du Futur, réalisée en 1914 sous le 9e panchen-lama. Dans le temple de Kelsang, édifice imposant à droite de l’ensemble, ne manquez pas la salle des Taras qui est l’une des plus anciennes. En tournant autour du pilier central, vous découvrirez une autre image de Tara qui aurait parlé à Gendun Drupa. Au centre de la grande cour, où se déroulaient les danses masquées, se dresse un mât orné de bannières qui symbolise la doctrine bouddhiste. Les reliquaires des panchen-lamas sont de toute beauté. Ne manquez pas l’imprimerie où sont rangées (et parfois entassées) les planches servant à imprimer les textes. Avec un peu de chance, vous verrez peut-être les moines en train d’imprimer.
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Avis des membres sur MONASTÈRE DE TASHILHUNPO
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