Découvrez BUDAPEST : Beaux-Arts (Peinture / Sculpture / Street Art / Photo)

Budapest concentre le patrimoine culturel de la Hongrie et se distingue depuis plusieurs siècles comme un foyer artistique actif. Ville royale, lieu clé de la Renaissance et de l’humanisme, centre académique, Budapest est riche d’un passé culturel qui attire chaque année de nombreux visiteurs. Le XIXe siècle est la consécration de cette vocation, avec une politique culturelle dynamique aboutissant à la création du Musée national en 1840, de l’École de peinture en 1846, et, plus tard, la construction du musée des Beaux-Arts de Budapest en 1896. Mais la ville ne se contente pas de se reposer sur cet héritage exceptionnel, elle est également dotée de nombreux lieux dédiés aux cultures contemporaines, avec ses galeries, centres d’art ou de photographie qui mettent en valeur la scène locale, actuellement en pleine émergence. Des peintures Op’Art de Vasarely aux impressionnantes fresques qui couvrent les murs du quartier juif, Budapest a beaucoup à offrir aux regards curieux !

La peinture hongroise, au cœur de l’histoire européenne

La peinture hongroise éclot véritablement au moment où la Hongrie acquiert son autonomie par rapport à Vienne, même si la plupart de ses peintres ont été paradoxalement formés à Vienne comme à l'étranger, notamment en France. Ainsi l’âge d'or de la peinture hongroise correspond à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Au fil des XIXe et XXe siècles, les mouvements artistiques hongrois suivent globalement les grandes tendances occidentales.

L’essentiel de l’activité artistique se concentre dans la capitale, en lien avec les autres grandes villes européennes, mais des colonies d’artistes se mettent en place dans d’autres villes du pays. Pour ne citer que les plus importantes, on pense à celle de Szolnok, créée au lendemain du soulèvement réprimé par les Habsbourg en 1849, dont les travaux sont engagés dans une critique sociale, celle de Nagybánya, créée en 1896 à Baia Mare (actuelle Roumanie), tournée vers le réalisme et le naturalisme, ou encore, quelques décennies plus tard, en 1928, celle de Szentendre, tournée vers le folklore, l’abstraction et le surréalisme.

Le peintre Mihály Munkácsy (1844-1900) représente en Hongrie le courant réaliste romantique. Ses peintures, souvent gigantesques, sont frappantes de réalisme. L'impressionnisme s'incarne avec Tivadar Kosztka Csontváry (1853-1919), figure de l'avant-garde, souvent comparé à Van Gogh pour son utilisation des couleurs, comme dans Tempête sur Hortobágy (1903) ou encore Le Cèdre solitaire (1907). Influencés par les œuvres de Cézanne et par le fauvisme, le groupe « Les Huit » (Nyolcak) met Budapest au diapason des révolutions picturales qui agitent Paris. Il se compose de Dezső Czigány, Lajos Tihanyi, Róbert Berény, Béla Czóbel, Károly Kernstok, Ödön Márffy, Dezső Orbán et Bertalan Pór. József Rippl-Rónai (1861-1927), assistant de Munkácsy, est l'un des grands représentants en Hongrie de la période Sécession, voire du pointillisme, et aussi utilisateur de pastel. Il étudie à Paris après un passage à l'École des beaux-arts de Munich.

La Hongrie a également donné naissance au père de l'Op Art (ou art optique), le célèbre Viktor Vasarely (1907-1997), qui a choisi la France comme pays d'adoption en 1930 après avoir fait ses premières armes en tant que graphiste-publicitaire et auteur de posters. Grand amateur d'illusions d'optique, il se rattache au cubisme et au futurisme. Budapest lui a dédié un excellent musée, le musée Vasarely, un incontournable pour les passionnés d’art moderne.

Après la Seconde Guerre mondiale, la Hongrie passe sous influence soviétique, ce qui freine considérablement la création, de nombreux artistes, notamment abstraits, n’ayant plus le droit d’exposer. Une avant-garde se développe néanmoins en marge, voire en cachette, avec des groupes comme le cercle de Zugló (Sándor Molnár, Imre Bak, Pál Deim ou István Nádler) ou Ipartev (Gyula Konkoly, Ilona Keserü, Krisztián Frey, László Lakner ou Ludmil Siskov), qui tentent de rejoindre les courants internationaux (expressionnisme abstrait, surnaturalisme, pop-art, etc.).

Une scène contemporaine qui s’affirme progressivement

Les années 1980 et 1990, marquées par l’effondrement du bloc soviétique, voient un retour à une peinture plus expressive, moins intellectuelle, qui rassemble la nouvelle sensibilité hongroise et la nouvelle figuration (Imre Bak, István Nádler, Ferenc Jánossy, Sándor Pinczehelyi…). Aujourd’hui, bien que l’art contemporain hongrois ne jouisse pas de la même réputation que ses voisins polonais, roumains ou serbes, la scène artistique locale s’affirme progressivement. Les galeries budapestoises jouent un rôle important dans ce processus de reconnaissance. Pour ne citer que les plus célèbres, on recommande la galerie Deák Erika, sans doute la plus établie de la capitale, l’Inda Galéria, qui montre des médiums très divers (sculpture, installation, vidéo…) ou le Budapest Art Quarter, créé par un collectif d’artistes dans une ancienne brasserie. Le musée à ne pas manquer en matière d’art contemporain est le Ludwig Museum of Contemporary Art.

Nombre d’artistes hongrois contemporains sont passés par les bancs de la très réputée université d’art et de design Moholy-Nagy de Budapest. D’autres sont issus de la Hungarian Academy of Fine Arts, comme c’est le cas d’Emese Benczúr, une artiste montante de la scène hongroise, née en 1969 à Budapest. Félicitée par de nombreux prix, elle a également été invitée à exposer ses œuvres au pavillon hongrois pendant la 48e Biennale de Venise. Son travail, prenant principalement la forme d’installations, se matérialise sous forme de messages, tantôt griffonnés sur les murs ou fabriqués à partir d’objets recyclés. Ses œuvres comptent parmi la collection de la National Hungarian Gallery.

Un street art qui colore les rues de Budapest

De plus en plus de peintures murales grand format commandées par les mairies d'arrondissement ornent les murs de Budapest, illuminant les rues parfois grises de la ville, notamment dans les VIe et VIIe (quartier juif) arrondissements. Les graffitis sauvages sont quant à eux mal vus et interdits, d’où le grand soin des œuvres visibles en centre-ville. On croise également de nombreuses œuvres de street art à l’intérieur des ruin bars de la ville, avec des expositions permanentes et temporaires. Ils se mêlent parfaitement à l’ambiance foutraque et pittoresque de ces lieux typiques de Budapest.

Pour n’en citer qu’un, l’un des groupes d’artistes les plus actifs à Budapest est nommé Színes Város, ou la « ville colorée ». L’objectif de ce dernier est de rendre l’art plus accessible aux habitants, en le mettant à la disponibilité de chacun plutôt que de l’enfermer dans des musées ou des galeries. Engagés socialement, leurs travaux donnent une ambiance nouvelle à des quartiers parfois délaissés et font se questionner quotidiennement les passants. Leurs œuvres sont surtout présentes dans le VIIe arrondissement.

Bon à savoir pour les plus créatifs de nos lecteurs, le mur de Filatorigát au nord de la ville est entièrement dédié au graffiti, chacun peut donc y venir avec sa bombe et son pinceau pour y ajouter sa touche. Pour ceux qui souhaitent approfondir, le site Budapest Flow (https://budapestflow.com) est une mine d’or en termes d’information sur le street art, avec des cartes des meilleures fresques de la ville et la possibilité de réserver des visites guidées thématiques.

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