FUNDAÇÃO MUSEU CALOUSTE GULBENKIAN
Une magnifique collection d'art de toutes les époques rassemblée par ce mécène.
Entouré d'un parc très agréable où les locaux aiment venir le week-end, le musée de la fondation Calouste Gulbenkian propose un parcours inspiré, et ô combien riche de l'histoire de l'art depuis sa création en 1969 ! C'est somptueux ! Toutes les pièces présentées, environ un cinquième (seulement) de la collection, sont en très bon état de conservation.
La visite débute par une salle égyptienne (de 2700 av. J.-C. jusqu'à l'époque romaine) : quelques sculptures, masques, objets soigneusement choisis et exposés procurent aussitôt le plaisir de retrouver l'art hiératique et symbolique de la statuaire égyptienne fixant l'éternité. Un très beau masque de momie, l'emblématique barque solaire de Djedher (en bronze), une statue du Juge Bes sont particulièrement remarquables. Une très belle entrée en matière dans un parcours qui ne cessera d'être intéressant.
Quelques pièces grecques et romaines ensuite, dont des médaillons exécutés avec minutie, un superbe vase grec aux motifs de satyres, suivi d'un bas-relief assyrien datant de 884 avant J.-C. Dessus, vous pourrez voir un personnage représenté de profil – ce qui accentue son caractère majestueux – indiquant de la main la direction du Levant.
Les salles suivantes présentent une très riche collection d'art islamique de Perse, de Syrie, de Turquie : vases, tapis, manuscrits enluminés, azulejos. C'est plus qu'une initiation ! Un témoignage de la prédilection de Calouste Gulbenkian pour les objets du Proche et Moyen-Orient, évident attachement du collectionneur éclairé à ses racines arméniennes (les céramiques d'Iznik sont à ce titre plus que superbes !).
Pour continuer dans le dépaysement, une autre collection, qui vous fera voyager encore plus loin avec de la porcelaine chinoise – de la dynastie Qing. Ravissante et résistante aux époques avec sa parfaite conservation.
Vous débouchez ensuite sur la partie du musée concernant l'art de l'Occident. Les livres manuscrits sont magnifiques : livres d'heures, illustrations de l'Apocalypse venant d'Angleterre, et autres ouvrages d'exception.
La section peinture est lancée par deux portraits de Van der Weyden (XVe), dont un Saint José, sommet de la technique de ce maître : transparence et épaisseur des matières, finesse du détail. Parmi d'autres œuvres majeures, citons un Portrait de jeune femme de Ghirlandaio, et une Adoration de l'Enfant et donateurs de Carpaccio d'une composition remarquable : l'enfant qui vient de naître est, en proportion de la toile, de très petite taille, mais le regard se concentre sur lui grâce à la structure en V qui s'ouvre sur la mer et sur l'arrivée des Rois Mages.
Un Rubens (Centaures) emporté par le mouvement de la vie, le débordement de la chair et du désir qui s'empare de ces créatures mythologiques. Un Portrait d'homme de Van Dyck au sommet de son art.
En face, deux portraits de Rembrandt, dont un Pallas Athéna… Suit une série de peintures françaises d'un intérêt très relatif (si ce n'est de montrer la vanité de l'aristocratie décadente ou du sentiment bourgeois). Un bel espace est réservé à Francesco Guardi. Une vingtaine de peintures nous proposent différents aspects de la cité vénitienne au gré de diverses réjouissances, sous un ciel d'un beau jaune pâle bleuté.
Dans la salle anglaise, un très grand portrait de Gainsborough d'un préromantisme délicat (le Portrait de Madame Lowndes-Stone) et deux Turner. Plus encore que le Naufrage, en grand format, L'Embouchure de la Seine à Quillebeuf porte la puissance et l'innovation du peintre : certains « nuages » sont de la peinture déposée à même la toile, sans autre travail. L'effet de mouvement et de lumière tourmentée n'en prend que plus de réalité dans cette tentative de saisir la violence et la beauté des éléments déchaînés. Pour finir, une collection d'impressionnistes, dont des œuvres de Degas et de Monet, travaillées avec un sentiment d'urgence et une vitesse d'exécution visible…
Mais ceci n'est qu'un petit résumé de la visite, il y a aussi des œuvres de Renoir ou Fragonard, des velours italiens, du mobilier français de style ayant appartenu à l'illustre mécène… Vous ne risquerez pas non plus de manquer les deux chefs-d'œuvre de Manet, L'enfant aux cerises et Les bulles de savon, ni l'étrange petite toile de Degas, Portrait d'Henri Michel-Lévy. C'est plus une collection exhaustive qu'un musée à proprement dit, et l'ensemble est à couper le souffle !
Sans parler de la cerise sur le gâteau, en l'occurrence, la dernière section, tout à fait à part et considérée comme unique au monde, abritant des objets précieux d'une finesse exquise signés René Lalique, artiste de l'Art nouveau et ami fidèle de Calouste Gulbenkian. Un émerveillement ! C'est l'apothéose.
En ce qui concerne la présentation, elle est assez sobre et réussie, dans une atmosphère feutrée de mosquée ou de temple zen. Une visite qui est toujours un grand moment, car les collections tournent.
Et puis, pour les férus d'art moderne, il suffit de traverser le jardin pour accéder à la collection moderne. Elle renferme probablement la meilleure collection d'art portugais contemporain (peintures, sculptures de 1910 à nos jours : précurseurs, abstraits, pop art ou minimalistes), mais aussi des expositions temporaires toujours très intéressantes ! Et puis, son excellente et très économique cafétéria permet de se restaurer de belle façon au milieu des jardins.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
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Avis des membres sur FUNDAÇÃO MUSEU CALOUSTE GULBENKIAN
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
Certes, les collections sont variées et bien présentées, mais cela reste pour moi une expérience un peu décevante.
Attention, le musée est en deux parties, la collection "ancienne" (égypte, grèce...) et une partie plus moderne dans un autre batiment avec toute une collection d'art contemporain.
Il y en partout et très bien présenté (beaucoup d'espaces entre les oeuvres, rare dans un musée).