Guide de voyage Logone Birni

Logone Birni est situé à une quarantaine de kilomètres au sud de Kousséri, toujours à la frontière tchadienne. La route qui conduit à Logone Birni et qui continue ensuite vers le parc de Waza, au sud-ouest, puis vers Maroua, est une route secondaire en assez mauvais état. Cela rend l'accès à la ville difficile. Logone Birni, qui signifie " place forte du Logone ", est une ville en déclin où l'on voit de nombreuses maisons à l'abandon. Même le palais du Sultan et ses fortifications n'ont plus vraiment fière allure.
Frappée par des conflits intercommunautaires durant l'année 2021, et jusqu'ici écrasée par les tensions géopolitiques spécifiques à la région, l'atmosphère de la commune est au deuil depuis 2021. Logone Birni était pourtant une ville agréable et dépaysante, traversée par le Logone, un fleuve poissonneux qui change de couleur selon la saison et qui fait vivre les habitants de la région, et où s'arrêtent des centaines de canards sauvages lors de leurs migrations. La pêche dans le Logone est un spectacle fascinant : les pêcheurs partent tôt le matin, à bord de leurs pirogues, pour aller relever leurs filets et le fleuve est alors rempli de petites embarcations en tous genres qui s'activent pour ramener le poisson. Le cadre naturel de la ville et les paysages qui se détachent de ses abords sont une consolation mais aussi un réel crève-coeur lorsque l'on pense à la situation de la zone depuis bientôt une dizaine d'années, et des conflits qui y ont sévi tour à tour. Quelques rizières et champs de mil dans les environs de la ville fournissent l'essentiel des ressources agricoles, mais le commerce avec le Tchad et la présence de Kousséri non loin de là permettent à la ville d'être approvisionnée en denrées alimentaires et autres biens courants qui transitent dans la région.

Aujourd'hui, Logone-Birni porte encore les stigmates des conflits et n'est pas encore remise de ses blessures. Il serait donc naïf de penser que la ville soit prête à ouvrir ses bras à l'insouciance que sous-entendent les loisirs touristiques. Laissons faire le temps.