UNIVERSITÉ SUNGKYUNKWAN
Université abritant l'Académie confucéenne nationale qui représente l’héritage d’une institution sacrée et le sanctuaire Munmyo.
L’Académie confucéenne nationale et son sanctuaire Munmyo se trouvent dans le campus de l’université. Fondée en 1398 par Taejo, elle reprenait l’héritage d’une institution depuis longtemps présente en Corée. Il y existait une académie remplissant les mêmes fonctions depuis Goguryeo (372), appelée Daehak, transférée par la suite sous Silla à Gyeongju (Gukhak), puis à Gaeseong sous Goryeo (Gukchagam, 992). Cette dernière prit plus tard, en 1288, le nom de Seonggyun-gwan, l’académie qui « conduit à la maturité (pour) construire une société harmonieuse (ou uniforme) ». Cela résume assez bien l’idéal confucianiste de cette vieille institution, certainement la plus sacrée de la Corée traditionnelle. Les jeunes yangbans y étaient formés aux classiques chinois et à l'idéal confucianiste en vue du concours de recrutement des hauts fonctionnaires (gwageo). Cette académie, la plus ancienne du pays, a fonctionné à Séoul de 1398 jusqu'en 1910, date à laquelle les Japonais l'ont transformée en école élémentaire privée. En 1895, Gojong y avait introduit quelques modernisations telles que des examens de fin d'année et des semestres. Après la Libération, l'académie a repris son rôle de gardienne des valeurs confucianistes. L'université Seonggyun-gwan a été créée sur le même site, fonctionnant selon des normes occidentales. Bien que l'académie confucianiste ait cessé ses activités pédagogiques, elle demeure la plus haute institution confucianiste du pays.
Il est toujours possible de visiter les anciens bâtiments, détruits en 1592 mais reconstruits en 1606 et restaurés en 1869. Dans le hall principal Daeseongjeon sont conservées les tablettes de Confucius (Gongja), de ses 4 disciples chinois, de 16 sages chinois et de 18 sages coréens. Le hall n’est ouvert que lors des cérémonies en l’honneur de Confucius. Ces cérémonies, Seokjeonje, étaient les plus complexes de Joseon. Assez comparables à celles qui sont pratiquées à Jongmyo en l’honneur des rois, elles se déroulent 2 fois par an aux solstices de printemps et d’automne, à des dates fixées selon le calendrier lunaire (cinquième jour du deuxième mois et cinquième du huitième mois). Il faut absolument se renseigner sur ces dates en cas de présence à Séoul à cette époque car cela représente une chance unique de voir ce genre de rituel. Il a été pratiqué pour la première fois en Chine dans le Shandong sous les Tang en 478 av. J.-C. mais les Chinois ont depuis longtemps cessé de le faire. Taiwan, où s’était réfugié le dernier descendant de Confucius, continue d’honorer le maître d’une manière similaire et aurait même reconnu l’excellence du rite coréen. Il aurait été introduit en Corée voilà plus de 1 000 ans, sous Silla. Il se déroulait autrefois à 7h du matin (10h désormais) et durait 2 heures. Après une procession jusqu’à l’autel pendant laquelle l’officiant convie les esprits à y pénétrer, des offrandes de nourriture, de soie et d’alcool, ainsi que des prières sont présentées à ces derniers. Des groupes d’étudiants de l’Institut national de musique classique effectuent une danse en 2 parties sur de la musique rituelle. La cérémonie est longue, lente, pleine de majesté. Tous les participants portent des costumes traditionnels.
La salle de cours principale, Myeongnyundang, où les étudiants suivaient un cours magistral vers 10h, avant de se livrer à des lectures personnelles des classiques chinois dans une des salles d’études est toujours visible. Les discussions entre eux sur ces textes étaient encouragées. L’essentiel du cursus reposait en effet sur leur compréhension et sur leurs commentaires. Les étudiants suivaient également des cours de mathématiques, d’étiquette, de musique, de tir à l’arc, d’équitation et de littérature chinoise classique. L’étiquette et la musique développaient le sens de l’harmonie et de la convenance, telles qu’elles sont exprimées dans les 5 relations cardinales. Ils devaient aussi pratiquer la calligraphie et la composition en chinois classique.
Derrière Myeongnyundang se situe la bibliothèque, Jonkyeonggak. Le réfectoire (Jinsa), où les étudiants prenaient leur repas en commun, existe encore. Ils devaient séjourner comme pensionnaires dans l’académie, leurs études étant payées par l’État (2 dortoirs subsistent, Dongjae et Seojae). Les étudiants jouissaient d’une certaine autonomie et de privilèges. Une fois par an, ils se livraient à un divertissement appelé yuhui durant lequel ils parodiaient le système, les fonctionnaires et même le roi. Les jeunes gens qui passaient avec succès le concours occupaient des postes importants du gouvernement et de l’administration. Leur influence était très grande : le roi ne pouvait éviter leur avis. A cet égard, Seonggyun-gwan est indissociable de la culture et de l’histoire de la Corée prémoderne. Quatre ginkgos auraient été plantés par la première promotion. Un autre ginkgo a été planté en 1519 par le principal en la mémoire de Confucius qui aimait méditer sous cet arbre.
Un petit musée expose plus de 10 000 objets couvrant toute l’histoire de la Corée. Il y a bien sûr un grand nombre de pièces en rapport avec la culture confucianiste, comme une importante collection de textes imprimés avec des pièces métalliques, des instruments de musique, etc. Le musée a été transféré dans un local plus grand sur le campus et espère se spécialiser dans la culture confucianiste.
Attention, le campus est très vaste et un peu escarpé, on se perd facilement dans son joli parc : veillez à regarder une carte avant d'y entrer.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
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Avis des membres sur UNIVERSITÉ SUNGKYUNKWAN
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