HUWON GARDEN - JARDIN SECRET

Appartenant au palais Changdeokgung, il est lui aussi classé au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco depuis 1997. Il a changé de nom au cours des pages, passant de Bugwon (jardin nord) à Geumwon (jardin interdit), puis à Biwon (jardin secret) sous la colonisation japonaise. Ce dernier est encore usité aujourd'hui tout comme son nom actuel : Huwon.

Ce fut un endroit des plaisirs privés de la famille royale. Construit en même temps que le palais en 1405, il subit lui aussi de nombreux incendies. La plupart des 28 bâtiments sont postérieurs à 1623. Cet immense parc est composé de forêts, bassins, sources et pavillons où le roi et sa famille venaient se reposer, organisaient des banquets, récitaient et composaient des poèmes. C’est le seul exemple intact d’un jardin royal coréen. Le pavillon Buyonjeong construit au XVIII^e siècle semble flotter au-dessus du bassin aux lotus. En face, le pavillon Juhamnu construit en 1777 comprend 2 étages : au premier était située la bibliothèque royale Gyujanggak, l’une des dépositaires des archives nationales ; au second, le roi donnait banquets et fêtes. Devant ce pavillon se dresse la très belle porte Osumun. A l’est du bassin, le hall Yeonghwadang fut reconstruit en 1692 pour servir de lieu de méditation et de repos au roi. A partir du XVIII^e siècle, il abrita le concours de recrutement des fonctionnaires (ou mandarins), gwageo. Près du bassin Aeryeonji, la porte Bullomun, en pierre, symbolise le temps qui passe inexorablement. Un des bâtiments les plus intéressants est la maison Yeon’gyeongdang. Construite en 1828 par le roi Sunjo, elle reproduit exactement une maison de nobles (yangban). Le roi venait y expérimenter le style de vie de ses sujets (on notera qu’il n’avait pas choisi le plus misérable). Lorsqu’il habitait cette maison, il s’habillait, mangeait, agissait en tous points comme ces aristocrates dont la vie est basée sur l’érudition et la position dans l’administration. Les nobles ne pouvaient avoir de demeures supérieures à 99 kan (le kan est une unité coréenne correspondant à l’intervalle entre 2 colonnes, soit 1,818 m).
Dans le bassin en forme de péninsule coréenne, le Bandoji, se reflète le seul pavillon coréen qui soit en forme d’éventail. Après le « ruisseau aux eaux de jade », Ongnyucheon creusé en 1636, qui coule d’une des quatre sources du jardin, se trouve le sanctuaire Seonwonjeon. Les portraits de 12 rois, brûlés lors de la guerre de Corée, y sont conservés.