Guide de voyage Mugera

Située à 18 km environ au nord de Gitega, au point de rencontre de la Ruvyironza et de la Ruvubu, la colline de Mugera est doublement sacrée au Burundi, pour son histoire monarchique tout d'abord, et pour sa longue actualité religieuse ensuite.

A l'époque de la royauté, à partir du règne de Ntare Rugamba (début du XIXe siècle), le mont Mugera et toute la région située au nord et au nord-ouest de Gitega, de Giheta à Higiro en passant par Gishora, ont été un domaine royal constellé d'enclos gérés, en relative autonomie, par des sortes d'intendants du mwami. C'est là que serait né Mwezi Gisabo, et que serait mort Ntare Rugamba.

Sans être aussi " capitale " que Muramvya et ses collines, cette zone avait une importance primordiale pour la royauté. Les tambours sacrés y étaient entreposés dans des enclos spéciaux, gardés à l'abri des regards des ritualistes, les batimbo, à la fois fabricants et batteurs de tambours pour le compte du mwami. Leur participation au grand rite annuel de la royauté, le muganuro, était essentielle et ils ont su maintenir leur connaissance des tambours au-delà de l'abrogation de cette fête, pendant l'époque coloniale.

Terre chrétienne. Outre son lien avec la royauté traditionnelle, Mugera est aussi connue pour avoir été la deuxième mission permanente fondée au Burundi, en 1899, peu de temps après celle de Muyaga, dans l'est du pays. Très vite, son importance a été reconnue et une vaste église y fut construite, ainsi qu'un petit séminaire. On commença à y former de futurs prêtres burundais à partir de 1926 (certains rejoignirent en fait les rangs de l'administration coloniale puis postcoloniale). Baptisée à présent Notre-Dame-de-la-Paix, l'église accueille chaque année des dizaines de milliers de pèlerins venus de tout le pays qui viennent célébrer l'Assomption dans la grotte mariale, située sur le côté de l'église. Une apparition de la Vierge Marie y aurait eu lieu, ce qui explique qu'on surnomme parfois Mugera " la Lourdes burundaise ". Le 15 août est une date à cocher sur un planning pour les touristes croyants, ou à éviter pour ceux que les foules en prière n'intéressent pas.