PETIT-BASSAM

Une visite qui pourra facilement vous prendre une bonne demi-journée. Commencez par vous rendre au marché au bétail de Port-Bouët, le plus grand du district d'Abidjan, où l'on trouve moutons, chèvres et bœufs, emmenés par des bouviers burkinabè. Spectacle pour le moins atypique que tous ces bovidés et ongulés paissant sabots dans la fange tandis que la silhouette menaçante des abattoirs, refaits à neuf il y a quelques années, présage un peu plus loin du sort funeste qui les attend, pour le plus grand bonheur des consommateurs locaux, très friands de choucouya (viande de mouton marinée, puis frite au brasero avec une préparation à base de légumes relevée de kankan - mélange de poudres d'oignon, de cola, de piment, de poivre en poudre et de cube Maggi). D'ailleurs, un peu plus loin, on passe sans transition à l'étape suivante : carcasses dépecées et pendantes près des grilles de cuisson sur lesquelles les braiseurs s'activent avec dextérité à préparer le mets tant apprécié. Passé les vendeurs d'œufs et de volailles, continuez jusqu'au boulevard de l'Océan, direction Petit Bassam.
Sur la gauche, un premier accès à la plage, puis une jolie façade mangée de verdure attirant l'œil du visiteur : l'université Nord-Sud : gravier lavé, murs aux couleurs pop, grand jardin donnant sur la plage avec sa piscine et d'interminables cocotiers dressant leur silhouette filiforme haut dans le vent du ciel... C'est le week-end que les Abidjanais viennent en profiter. On peut même acheter son choukouya au marché et venir se poser au bord de la piscine.
En poursuivant le long du boulevard de l'Océan, on trouve une succession de petits maquis amarrés au sable de cette anse de plage qui s'étend entre le phare de Vridi et le canal éponyme... Chaque maquis a ses braiseuses et propose sa spécialité : poisson braisé, kédjénou, poulet, lapin, viande de brousse, et sur commande, salade, riz, alloco, attiéké, igname frit, en ragoût ou bouilli, boulettes de viande, sauces, spaghettis... Ici aussi, c'est surtout le week-end que l'ambiance bat son plein facilement jusqu'à minuit, coupé-décalé soufflant à fond dans les enceintes ! Pour accéder à la plage, on peut s'acquitter d'un petit passe-droit symbolique, pour l'entretien de ce beau littoral. Il reste tout de même quelques déchets indésirables ! Attention aux courants puissants. Au loin, on assiste au spectacle des énormes cargos quittant le canal de Vridi, tandis que plus près de la côte, les pirogues des pêcheurs ghanéens glissent silencieusement sur l'eau. Il n'y a pas de doute : Abidjan est doux...