Grafton Street et le quartier georgien
Grafton Street. Cette zone fait partie du quartier georgien, mais est devenue un quartier à part entière du fait de son animation commerciale et nocturne. Grafton Street doit son nom au duc de Grafton qui possédait des terrains à cet emplacement. Depuis les années 1980, une grande partie de cette zone est piétonne, sauf entre Nassau Street et College Green. Surnommé « Beyond Dame Street » (« au-delà de Dame Street »), « Around Aungier Street » (« autour de Aungier Street »), ou bien on « Grafton Street's side » (« du côté de Grafton Street »), Grafton Street, branché de jour comme de nuit, attire pour un shopping chic & cher du côté de St. Stephen's Green Park tandis qu’une atmosphère plus populaire, semblable à celle de Temple Bar, sévit vers Dame Street. C’est aussi le fief de la population gay et lesbienne de Dublin. Grafton Street est la scène qui a révélé de grands artistes de rue, à l'instar des chanteurs Glen Hansard (acteur du film Once, dont une scène se déroule ici-même), Damien Rice ou encore Paddy Casey. Chaque jour, musiciens, jongleurs, marionnettistes talentueux... s'y produisent.
Quartier georgien. Le Dublin georgien a été conçu par Luc Gardener, qui a d'ailleurs donné son nom à la Georgian Gardener Street. Ce quartier est situé à l'est du Dublin branché et de Grafton Street, et sur la rive sud de la ville (jusqu'au Grand Canal). L'architecture georgienne de Dublin date des années 1700 ; la construction s’est poursuivie jusque dans les années 1830. L'époque georgienne fait référence aux règnes de George Ier, George II, George III et George IV d'Angleterre, quand l'Irlande était régie par la Grande-Bretagne. Au XVIIIe siècle, la haute société attachait beaucoup d’importance à l’architecture et à la décoration. Et les grandes fortunes étaient tellement attachées à sa transformation qu’à la fin du siècle Dublin était perçue comme l’une des plus belles villes d’Europe. L’opulence de la rive sud contrastait alors avec le nord de la Liffey où vivait une population irlandaise catholique et populaire, mise à l’écart par les occupants anglais. Après l’indépendance de l’Irlande en 1922, le quartier georgien fut perçu par la jeune république comme le triste symbole de la domination britannique. Ce n’est que dans les années 1990 que la municipalité lança une campagne pour préserver cet héritage. Les maisons hautes et mitoyennes, bâties sur quatre étages au-dessus du sous-sol et leur façade en briques rouges caractérisent cette architecture. De célèbres auteurs irlandais ont vécu dans le Dublin georgien, comme W.B. Yeats, Sean O'Casey ou lord Belvedere. C'est aussi l’endroit où l’on trouve des hôtels de luxe.
Rive nord
Le nord de la Liffey fut le théâtre des soulèvements indépendantistes face au joug anglais. Les statues des leaders indépendantistes trônent sur O’Connell Street, tandis que la General Post Office et la Custom House font partie intégrante de l’histoire mouvementée de la capitale. Ce n’est qu’à la fin du XVIIe siècle que la rive nord connut un essor. Communément appelée « quartier populaire », son histoire est associée à des hommes ambitieux qui ont révolutionné la vie quotidienne de Dublin, à l'instar de sir Humphrey Jervis qui commença à développer la rive nord à la fin du XVIIe siècle ; Bartholomew Mosse qui créa le célèbre Rotunda Hospital et Parnell Square ; et enfin James Gandon, fondateur de la Custom House et des Four Courts, deux magnifiques édifices. Derrière son apparente modernité, l’imposante O’Connell Street, rue principale de Dublin, anciennement baptisée Sackville Street, fut renommée au début du XXe siècle après la naissance de l’État libre d'Irlande, en l'honneur de Daniel O'Connell (1775-1847) dit le « Libérateur » (the Liberator). Sa statue réalisée par le sculpteur John Henry Foley se trouve à l'une des extrémités de la rue, tandis que celle de Charles Stewart Parnell est située à l'autre extrémité. On y vient pour boire une Guinness dans un cadre authentique entouré d’Irlandais ou pour écouter une session de musique traditionnelle.
Temple Bar et Liberties
Temple Bar. Bienvenue dans le quartier touristique de Dublin par excellence ! Temple Bar doit son nom à la famille Temple installée dans le quartier au XVIIe siècle, et plus particulièrement à William Temple (1628-1699), recteur de Trinity College. C'est un quartier qui s’est énormément transformé ; autrefois en déshérence, Temple Bar est devenu un quartier phare de la capitale, mais aussi un « centre culturel et commercial », abritant des cinémas d’art et d’essai, des galeries d'art, des boutiques de fripes, des disquaires et surtout de nombreux restaurants, cafés, bars et pubs. Temple Bar a un charme indéniable – malgré les hordes de touristes qui l'envahissent – et reste un endroit convivial, avec ses rues pavées et piétonnes et ses célèbres buskers, ces artistes de rue qui égayent davantage le quartier. La nuit tombée, le quartier s'anime comme nulle part ailleurs, quel que soit le jour de la semaine.
Liberties et le Dublin médiéval. Voilà la zone où sont regroupés les plus anciens monuments de la ville. C’est ici même que les Gaëls construisirent leur camp et, par la suite, que les Vikings installèrent leur port et édifièrent leur forteresse. Ce n’est qu’à l’époque normande que la ville commença à s’étendre. Quartier industriel et populaire, les Liberties ont pendant longtemps joui d’un statut particulier en bénéficiant d'une exemption de taxe, ce qui favorisa leur essor et accentua le dynamisme économique. À l’époque de la révocation de l’édit de Nantes par Louis XIV, ce sont près de 10 000 huguenots qui s’y installèrent en implantant une industrie textile florissante. Les habitants des Liberties demeurent extrêmement attachés à leurs origines, revendiquant l'authenticité de leur quartier et son aspect populaire, qui fait d'ailleurs de la résistance face à la gentrification accélérée des autres quartiers de Dublin. Avec des sites tels le Dublin Castle, la Christchurch Cathedral, la Guinness Storehouse, la cathédrale Saint-Patrick, Saint Nicholas of Myra sur Francis Street, Marsh’s Library sur Saint Patrick’s Close ou encore Saint Audoen’s sur High Street, le quartier des Liberties représente une halte obligatoire pour tout voyageur curieux. Sachez qu'il tient son nom de vraies « libertés » : à l'époque hors du château et des murs de Dublin, le quartier était à l'écart des lois de la ville.