Guide de voyage Bangweulu

Le vaste bassin de Bangweulu, qui comprend le lac du même nom et l’immense zone de plaines et de marécages située au sud-ouest, est alimenté par 17 rivières. Avec près de 1 400 mm de précipitations par an, c’est une des zones les plus arrosées du pays. Le rythme de vie des quelques pêcheurs dispersés dans la région est déterminé par les variations du niveau de l’eau qui peut bouger de 2 m.Souvent désigné comme un petit Okavango, bangweulu signifie en langue bemba « l’endroit où le ciel et la terre se rejoignent », ce qui augure de la beauté des paysages dont le bleu s’étire à l’infini, au point que l’on peut deviner la courbe de la planète. Les contreforts du bassin sont recouverts de forêts de miombos, tandis que les marécages se composent de papyrus et de roseaux géants. Les nombreuses termitières permettent aux troncs d’arbre de survivre pendant les inondations et, au fil des siècles, les arbres à saucisses et les figuiers se sont multipliés sur les plaines.Les eaux peu profondes des marais constituent une très bonne source de nourriture pour un grand nombre d’oiseaux de la région et pour les nombreux migrants d’été qui ont survolé toute l’Afrique pour passer l’hiver ici.La liste de l’avifaune répertoriée comprend quelque 400 espèces parmi lesquelles toutes sortes de canards, d’oies, d’aigrettes, de grues ou de hérons ainsi que des rapaces. Mais la star de Bangweulu est le bec-en-sabot du Nil (également appelé « shoebill »), un grand échassier gris au bec énorme, de la famille des pélicans. Menacé de disparition, cet oiseau à l’allure préhistorique ne subsiste que dans très peu de contrées et Bangweulu est certainement le meilleur endroit pour l’observer, particulièrement entre mars et juillet, lorsqu’il vient se nourrir dans les papyrus.Côté mammifères, on recense un très grand nombre d’antilopes, dont le sitatunga, une bonne nageuse qui plonge si elle est dérangée, et, surtout, le kob lechwe noir, une espèce endémique à Bangweulu que l’on peut voir se déplacer en troupeaux de plusieurs milliers d’individus. Les zèbres ont été réintroduits avec succès, et des buffles et des éléphants se montrent parfois lorsque l’eau redescend. Crocodiles et hippopotames sont présents, ainsi que des hyènes, des mangoustes et des civettes parmi les animaux nocturnes. Les lions ont disparu dans les années 1980, mais le léopard et le chacal peupleraient encore la zone.Les Bangweulu Swamps sont protégés par la convention de Ramsar, un traité international pour la conservation et l’utilisation durable des zones humides qui représentent un enjeu économique majeur pour la planète.Janvier et février sont les mois les plus pluvieux durant lesquels les eaux montent rapidement. C’est une bonne période pour l’observation des oiseaux, à l’exception du shoebill qui n’arrive qu’à la fin février. En revanche, les voyages sont rendus pénibles par la présence des moustiques et des taons aux piqûres virulentes. Panoplie de protection indispensable. De nombreux animaux se retirent des plaines, mais les kobs lechwes noirs restent visibles par milliers.Les mois de mars à mai constituent la période la plus propice à l’observation des oiseaux en général et du shoebill en particulier. Le niveau de l’eau atteint son maximum en mars et commence à baisser au mois de mai. Les déplacements se font en bateau et les marches, avec de l’eau à hauteur des cuisses.En juin et juillet, les eaux baissent, découvrant les vastes plaines marécageuses qui attirent les mammifères, dont les kobs lechwes noirs. Les safaris en 4x4 redeviennent possibles et sont généralement excellents. En revanche, le nombre d’oiseaux diminue car les espèces migrantes quittent les marais. Le shoebill se fait de plus en plus discret. La nuit, les températures peuvent tomber jusqu’à zéro, avec un froid persistant jusqu’en août.Du mois d’août jusqu’à l’arrivée des premières pluies en novembre, les paysages sont secs et poussiéreux. La marche est l’activité privilégiée pour observer la faune, qui se concentre du côté de la rivière Lukulu. Le shoebill devient introuvable. A partir de fin octobre, les antilopes, accompagnées de leurs petits, sont de plus en plus nombreuses.