Guide de voyage Lac Tanganyika

Découvert en 1858 par les explorateurs anglais Burton et Speke, ce lac, large de 60 km en moyenne, est le plus long du monde (680 km, ce qui fait une surface d'à peu près 32 000 km²), et le deuxième plus profond (1 435 m) après le lac Baïkal (1 740 m). Son fond est situé à 655 m sous le niveau de la mer et sa surface à 770 m d'altitude. Il serait né il y a environ 20 millions d'années, par l'écartement des plaques continentale et orientale du continent africain, et continue à s'élargir chaque année de quelques centimètres. Plus poétique, une légende locale raconte que le lac était à l'origine un vaste puits sans fond, très riche en poissons, appartenant à un couple qui ne devait en révéler le secret sous aucun prétexte. Mais la femme en parla à son amant. L'esprit du puits se déchaîna et fit déborder l'eau qui, en formant le lac, noya tous les habitants de la région.

Le lac doit sans doute beaucoup de sa beauté à son encaissement (comme le lac Nyasa) : les monts qui l'entourent dépassent les 2 600 m. De vraies tempêtes s'y produisent de temps en temps. Quatre pays se partagent ses eaux : la Tanzanie sur sa rive est, la République démocratique du Congo à l'ouest, le Burundi qui forme son extrémité nord, et la Zambie, son extrémité sud, qui ne possède que 7 % de la superficie du lac. Sur la rive congolaise, à Kalemie (capitale du Nord Katanga), la rivière Lukuga conduit les eaux du lac jusqu'au fleuve Congo, qui se jette dans l'Atlantique (les montagnes du Grand Rift, à l'est, constituent un obstacle trop important vers l'océan Indien). Bien que la température en surface atteigne parfois les 25 °C, la profondeur du lac maintient l'eau relativement fraîche et saine. Les vents qui soufflent des montagnes avoisinantes permettent à l'eau de ne pas stagner, ce qui empêche la propagation de la bilharziose. On peut donc se baigner dans le lac Tanganyika, mais en évitant de se trouver à proximité des deltas d'embouchure des rivières à cause des crocodiles, des hippopotames et des cobras d'eau, une espèce endémique, pêchant le jour et passant la nuit dans les rochers de la rive.