Entretien avec Marie Peyre, expatriée en Norvège et responsable relations presse pour Bodø 2024. Un vrai témoignage authentique et réaliste sur l'événement européen en 2024!
Racontez-nous votre parcours en tant que française à Bodo.
Je suis originaire de Provence, mais je me suis exilée très tôt à Londres, au Royaume Uni, ou j'ai vécu 15 ans, puis en Norvège, où je suis maintenant depuis 2008. Longtemps établie dans le sud du pays à Fredrikstad, j'ai déménagé à Bodø fin 2020 pour me joindre au projet de la capitale européenne de la culture, d'abord en tant que directrice de la communication et du marketing, et maintenant comme chargée de communication et relations internationales. C'est un rôle qui me va comme un gant : j'ai travaillé pendant des années comme journaliste et rédactrice de voyage, mais j'ai toujours aussi couvert la culture, pour laquelle j'ai une grande passion. Aussi pouvoir mélanger les deux, voyager, rencontrer des gens des quatre coins de l'Europe, promouvoir Bodø2024 mais aussi essayer de développer la région comme une destination culturelle à long terme, voilà un challenge intéressant.
En quoi Bodø2024 sera-t-elle différente des autres capitales européennes de la culture ?
Bodø2024 sera la toute première capitale européenne de la culture située au nord du cercle polaire arctique: ça, c'est très spécial! Au niveau des paysages, à couper le souffle, que nous trouvons ici, et du climat, très particulier, qui ont fortement contribué à influencer la culture locale. Mais il y a une histoire fascinante aussi, où le poisson joue un rôle central bien sûr, mais aussi des enjeux géopolitiques actuels très pertinents, quand on pense au changement climatique par exemple. Et puis Bodø et la région du Nordland sont situés dans le Sapmi (la Laponie), et ont une riche culture samie, que nous mettons en avant dans le programme aussi.
Bodo et l'art , expliquez-nous :
L'art, ce n'est peut être pas la première chose qui vienne à l'esprit quand on parle de Bodø, et du Nordland (ou même de la Norvège). Et pourtant. La région a attiré et inspiré des flopées d'artistes depuis des siècles (et oui, pas si étonnant que ça, avec ces paysages de bout du monde et cette lumière fabuleuse, hiver comme été, que ce soit les aurores boréales ou le soleil de minuit). Saviez vous aussi que c'est un peintre de Bodø qui, à l'époque, avait introduit Edvard Munch (oui, l'artiste derrière Le Cri) dans le monde? Aujourd'hui oublié, le peintre Adelsteen Normann, connu et apprécié à l'époque pour ses paysages de fjords grandioses, a donc joué un rôle essentiel dans l'histoire de l'art norvégienne. La plus grande collection au monde de ses oeuvres se trouve toujours à Bodø. Plus récemment c'est le street art, et l'art Sami (des populations indigènes locales) qui délectent les visiteurs. Plusieurs expositions sont prévues pour les amateurs d'art l'an prochain pour Bodø2024. Parmi mes préférées, ne ratez pas KLAB à Kjerringøy, à une petite heure de route au nord de Bodø - la seule biennale de land art d'Europe, dans un site merveilleux.
PS. La capitale européenne de la culture, c'est évidemment bien plus que juste l'art. Nous planifions plus de 1000 événements qui en offriront pour tous les goûts, du rap à la musique classique, en passant par théâtre, littérature, danse, manifestations populaires, et tout plein d'autres surprises. Programme complet sur notre site internet, bodo2024.no, à partir du 3 novembre. Rendez-vous à Bodø en 2024!
Marie Peyre