Découvrez le SAINT-PÉTERSBOURG (САНКТ-ПЕТЕРБУРГ) : La magie des Nuits Blanches

Située à quelques latitudes du cercle polaire dans un cadre naturel unique, entrelacs de dizaines d’îles séparées par des bras de fleuves, rivières et canaux, la ville de Pierre le Grand est sortie du néant comme d’un rêve, il y a un peu plus de trois cents ans. Il y a l’Ermitage bien sûr, plus grand et plus ancien musée du monde. Il y a la perspective Nevski et ses magnifiques façades. Il y a le palais de Peterhof (Petrodvorets), le Versailles russe, et ses fontaines. Mais Piter, comme l’appellent affectueusement ses habitants, n’est pas qu’une belle endormie et ses Nuits Blanches (prononcez « Biely notchi ») valent à la ville un rayonnement mondial dans le même temps qu’elles lui offrent une période annuelle de grâce à nulle autre pareille. Après un long et très rigoureux hiver qui s’étire dans la nuit de novembre à mars, l’arrivée des beaux jours est un basculement vers une célébration de la vie si enthousiaste que le soleil lui-même en oublie de se coucher !

Une renaissance de 60 jours

Avec 18 heures de jour et 6 heures de nuit claire, les Nuits Blanches constituent une période particulièrement propice pour visiter la ville. Si les « véritables » nuits blanches ont lieu lors des 3 dernières semaines de juin, le phénomène est manifeste de fin mai à fin juillet. Du fait de la latitude de Saint-Pétersbourg, le soleil ne se couche plus durant deux mois. Ne disparaissant qu’à 6° sous l’horizon, il peut atteindre jusqu’à un crépuscule, mais ne disparaît jamais et a tôt fait de remonter dans le ciel irisé de couleurs spectaculaires et presque irréelles.

Si des phénomènes de « jours sans fin » peuvent être observés à d’autres endroits de la Terre, celui que l’on peut vivre ici est unique et tient en plusieurs raisons. La première est que Saint-Pétersbourg est la métropole la plus septentrionale du monde. On peut effectivement vivre le phénomène en pleine nature, mais l’expérimenter dans un tel creuset de civilisation n’est possible nulle part ailleurs. Saint-Pétersbourg et la Baltique fournissent un cadre et un environnement encore plus exceptionnels. La ville est incontestablement l’une des plus belles au monde tandis que la lumière et les cieux de la Baltique n’ont eu de cesse d’émerveiller les maîtres de la peinture flamande, allemande et russe. Tout contribue à une énergie et un émerveillement extatiques. La joie s’empare de la ville. Les festivals se multiplient, les rues ne désemplissent pas et, à l’image de l’astre solaire, plus personne ne semble vouloir se coucher. Nuits Blanches ou pas, les restaurants restent généralement ouverts jusqu’à 2h du matin, mais de nombreuses enseignes des lieux stratégiques de la ville restent ouvertes 24h/24 à ce moment de l’année. De quoi prendre des forces pour arpenter les rues dans une lumière irradiante. Le mouvement c’est la vie, Saint-Pétersbourg n’attend plus que vous, alors entrez dans la danse !

Durant cette renaissance festive de quelque 60 jours, plus rien ne semble séparer le jour de la nuit et la ville s’anime d’une effervescence continue. La rue Liteiniy Prospekt avec ses bars underground s’emplit à toute heure d’une foule de fêtards bière à la main, tandis que la rue Rubinshteyna et ses innombrables restaurants qui ne ferment plus leurs portes résonnent joyeusement. Sur la place des Arts, les amoureux s’embrassent sur les bancs face à la statue de Pouchkine. Tel un tableau de maître, le ciel habille les perspectives Nevski de teintes bleues vivantes, rosées, ocre et violettes. On s’émerveille de voir les ponts se lever à 1h du matin (afin de laisser passer les gros bateaux), avec leurs lampadaires inclinés à 45 degrés – obligeant à emprunter de petits bateaux pour traverser le fleuve –, avant de se rabaisser à 6h du matin. Nous ne saurions trop vous conseiller de prendre un taxi le long des canaux quitte à parcourir 5 à 10 km. Le spectacle du trajet le long des quais au fil de l’eau dans le jour nocturne est presque un incontournable d’une visite à cette période ! Et cela vaut largement les quelques centaines de roubles de la course.

De grands rendez-vous festifs, culturels et sportifs

La « Venise du Nord » fait son carnaval, Piter est une fête et les hauts lieux du spectacle vivant se mettent au diapason pour célébrer le retour des beaux jours et d’un soleil qui ne veut plus se coucher. Le plus célèbre et emblématique d’entre eux, l’illustre théâtre Mariinsky, propose ainsi le remarquable festival international des Étoiles des Nuits Blanches. De fin mai à tout début août, la riche programmation du festival présente les meilleurs danseurs et chanteurs d’opéra du moment dans deux lieux, mythiques : le Mariinsky et le théâtre de l’Ermitage.

La fête des Voiles écarlates est un autre grand moment. Inspirée par et nommée d’après le roman d’aventure d’Alexandre Grine (équivalent russe d’un Jack London ou d’un Robert L. Stevenson), cette fête grandiose est célébrée le week-end le plus proche du solstice d’été. Elle marque la fin de l’année scolaire pour tous les étudiants de l’enseignement supérieur : concerts près du palais d’Hiver et à la pointe de l’île Vassilievski, défilés, feux d’artifice... Le point d’orgue reste le passage d’un immense voilier entre les ponts levés sur la Neva, éclairé de lumières écarlates et par un immense spectacle pyrotechnique. Une célébration de la jeunesse pleine de panache et d’exaltation. Vous pouvez l’observer depuis le quai du palais ou l’île Vassilievski. Ces endroits offrent les vues les plus impressionnantes. Les plus futés éviteront la foule en se rendant sur les toits de la ville grâce à un guide local.

Les plus sportifs pourront eux se laisser tenter par le marathon des Nuits Blanches qui attire de plus en plus de coureurs du monde entier. Son tracé fait le grand tour du centre de la vile, mais aussi de l’île Petrogradskaya, sans oublier des tronçons des îles Vassilievski et Krestovski.

www.mariinsky-theatre.com/festival/stars-of-the-white-nights
Le Festival des Étoiles des Nuits Blanches se déroule du 22 mai au 21 juillet.

wnmarathon.ru
Le marathon des Nuits Blanches se court le dernier dimanche de juin.

À savoir

Les Pétersbourgeois ont coutume de dire que les Nuits Blanches sont la meilleure… et la pire période pour découvrir leur ville ! En effet, cela fait 300 ans que l’on s’émerveille de ces nuits qui n’en sont pas et cela a fini par se savoir. Déconseillées aux agoraphobes, les rues du centre névralgique de la ville peuvent s’avérer bondées et les points d’intérêt de la ville font le plein (bonjour la queue pour accéder à l’Ermitage !). Les hôtels sont pris d’assaut des mois à l’avance, de même que les représentations des Étoiles des Nuits Blanches. Mais quelle ambiance… Il faut avoir vécu les Nuits Blanches au moins une fois dans sa vie ! Le maître-mot est donc or-ga-ni-sa-tion.

Il convient d’abord donc de s’assurer de longs mois à l’avance d’avoir géré la logistique du voyage (avion et hébergement) et de réserver les visites principales que l’on souhaite effectuer, comme Peterhof ou l’Ermitage (achat de billet sur un créneau horaire). Il faut également surveiller la programmation des spectacles auxquels on veut assister (celle des Étoiles des Nuits Blanches est publiée progressivement de février à mars). Particulièrement rodées à ces problématiques, les agences réceptives telles que Tsar Voyages et Russie Autrement s’avèrent d’une aide précieuse pour frayer son chemin dans la jungle des Nuits Blanches.

Le phénomène des Nuits Blanches est à son zénith lors des 3 dernières semaines de juin. En prévoyant son voyage entre fin mai et la 1re semaine de juin ou les 2e et 3e semaines de juillet, on pourra en profiter hors du pic de fréquentation (mais ne vous attendez pour autant à être le seul visiteur à ce moment-là). Une visite le temps d’un « grand-week-end » est possible, mais Saint-Pétersbourg a tant à montrer et la période est si magique qu’elles valent bien qu’on leur consacre une semaine.
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