STŪPA DE BODHNATH

Au cœur de la banlieue densément peuplée à 6 km du centre de Katmandou, se trouve un sanctuaire historique bouddhiste : le stupa de Bodnath (ou Boudhanath). Pour cette raison il est classé au Patrimoine de l'Unesco. Il est non seulement un important site de prière pour les fidèles, mais aussi un haut lieu de pèlerinage pour les Tibétains, car étroitement lié à la création de Lhassa. Il était l'aboutissement de la difficile route de l'Himalaya, pour les pèlerins qui, au fil des siècles, laissaient ici nombre d'offrandes pour remercier Bouddha pour leur bon voyage.

Le stupa originel a été édifié par le roi Licchavi Amshuvarma au XI^e siècle, puis considérablement agrandi au XIV^e siècle. Sa flèche a été endommagée lors du tremblement de terre de 2015 mais rénovée et replacée depuis. Aujourd'hui, il s'élève fièrement à 40 mètres de hauteur et 100 mètres de circonférence, sa flèche dorée pointée vers le ciel. Il est encerclé des toitures de monastères tibétains et en bas, le long de la place circulaire, une multitude de petites échoppes religieuses et touristiques s'alignent. Bodnath ne laisse personne indifférent. Serait-ce à cause du tourbillon des pèlerins récitant « Om Mani Padmé Hûm » couplé à celui des moulins à prière ? Quelle que soit la raison, le visiteur aura envie de se lier à la foule pour effectuer des cercles en marchant autour de la coupole géante blanche.

Le stūpa, architecture et symboliques. Dans la religion bouddhiste, le stupa est un sanctuaire religieux constitué d'une coupole blanche abritant les reliques de Bouddha ou d’un saint homme, surmontée d'une flèche dorée pointée vers le ciel. L’imposant édifice, construit sur cinq terrasses décroissantes, dessine, vu d'avion, le diagramme géométrique d'un mandala en trois dimensions qui symbolise l'univers et les puissances spirituelles. Cette structure en terrasses symbolise la doctrine bouddhiste des éléments primordiaux : la terre (Vasupara), l’eau (Nagpura), le feu (Agnipura), l’air (Vayapur) et la voûte céleste (Akashpura). Elle représente aussi les cinq direction sud, nord, est, ouest et zénith. À la base, au sol, une ceinture de moulins à prières dans des niches l’enserre et force le pèlerin qui gravite autour de lui à concentrer son attention pour les faire tourner, comme c’est l’usage religieux. Ces moulins contiennent des mantras tibétains écrits à l'intérieur, qu'on fait défiler en tournant symboliquement. À l’entrée du stupa, une chapelle abrite un grand moulin à prières qui sonne à chaque tour, s’éclairant d’une multitude de petites lampes à beurre. Remarquez les deux statues de guerriers à dos d'éléphant au-dessus de l'entrée. La coupole est posée sur une base circulaire ponctuée de 108 (chiffre sacré) médaillons du bouddha Amithaba. Les deux yeux bleus peints sur chaque face dorée de la harmika cubique posée sur la coupole blanche, semblent scruter l’horizon. La flèche représente le chemin de l'éveil. Des drapeaux de prière multicolores flottent dans l’air et forment un chapiteau aérien. Ils ondulent, dessinant leur ombre sur le blanc éclatant du stupa. Ces pièces de tissus colorées et imprimées de mantras flottent au vent, symboliquement pour les diffuser dans les airs et les transmettre aux dieux. De couleur bleu, blanc, rouge, vert et jaune, ils sont considérés comme des porte-bonheur. Et là encore, ils représentent les cinq éléments. Bleu : la voûte céleste, blanc : l'air, rouge : le feu, vert : l'eau et jaune : la terre.