Guide de voyage Bakouma

La culture du café, qui faisait vivre autrefois Bakouma, a disparu depuis longtemps au profit de l'uranium qui a fait venir des centaines de Centrafricains, depuis Bangassou ou Bria, et pour certains même depuis Bangui. L'exploration d'un gisement d'uranium par le groupe français Areva a laissé espérer de nombreuses créations d'emplois. Bakouma devait devenir un pôle économique majeur et permettre le désenclavement de toute une région. Sans compter les projets sociétaux d'Areva comme les dons de chaises, de bureaux pour les écoles, de matériel médical et le projet de construction d'un hôpital qui nécessitait l'embauche de plus d'une centaine de salariés.

2012 a certainement marqué un tournant pour l'avenir d'Areva à Bakouma. Un groupe armé, proche des rebelles tchadiens du Front populaire pour le redressement selon des témoins, s'est en effet attaqué un dimanche du mois de juin au gisement d'Areva où étaient postés plusieurs expatriés français. Si aucune victime ni blessé n'a été déclaré, cette attaque porte en tout cas un coup dur aux activités du groupe français, et à la sécurité de ses employés. Il se peut qu'Areva repousse à nouveau les débuts de ses travaux, après un premier report de " un à deux ans " en novembre 2011. Le coût des opérations pour un gisement estimé à 32 000 tonnes (contre 180 000 pour le site d'Imouraren au Niger par exemple) pousse en effet les dirigeants de l'entreprise à s'interroger sur la viabilité du projet.

Mais tout cela était écrit, selon les habitants : en effet, la légende raconte que Bakouma, grand chef dont la cruauté faisait trembler tous les villages des alentours, aurait été enterré vivant par ses propres sujets, lassés de supporter ses multiples exactions. Depuis ce jour, pour punir ses assassins, l'esprit de Bakouma planerait sur la ville et la maintiendrait dans la misère...