MONASTÈRE DE DAPHNI
Monastère byzantin inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco pour ses précieuses mosaïques à son doré datant du XI siècle.
Ce monastère dédié à la Mère de Dieu (Ιερά Μονή Δαφνίου/Iera Moni Dafniou) abrite de précieuses mosaïques byzantines à fond doré de la fin du XIe siècle. À ce titre, il est inscrit depuis 1990 au patrimoine mondial de l'Unesco conjointement avec les monastères d'Ossios Loukas (Béotie) et de Nea Moni (Chios). Il fut fondé au VIe siècle à l'emplacement d'un temple dédié à Apollon Dafni qui se trouvait dans un bosquet de laurier (dafni en grec) le long de la Voie sacrée entre Athènes et Éleusis. Abandonné lors des invasions slaves (VIIe-VIIIe siècles), le complexe fut entièrement reconstruit à partir de 1048 et orné de mosaïques. Lors de l'occupation latine, il fut pillé en 1205. Puis, en 1211, il fut confié par le comte d'Athènes Othon de La Roche (originaire du Doubs) à des moines cisterciens de l'abbaye de Bellevaux (Haute-Saône). Ceux-ci occupèrent les lieux jusqu'à l'arrivée des Ottomans qui rendirent le monastère à l'Église orthodoxe grecque, en 1458.
Colonne dorique et voûtes gothiques. Aujourd'hui coincé entre la route nationale Athènes-Corinthe (ancienne Voie sacrée) et la forêt de Daphni (désormais surtout composée de chênes), le monastère conserve des vestiges de la première église et des remparts qui le protégeaient. Dans la cour du cloître cistercien, les anciennes cellules des moines abritent aujourd'hui un petit musée où sont notamment présentées des statues du temple antique. À gauche de la façade du catholicon (église principale), notez l'escalier menant à la crypte (fermée aux visites) où sont inhumés les ducs Othon de la Roche et Gautier de Brienne. Remarquez ensuite l'ouverture de la galerie de l'exonarthex. Elle conserve une frêle colonne dorique du temple d'Apollon. Trois colonnes similaires sont intercalées entre les voûtes gothiques de la façade occidentale de l'exonarthex. Ce sont des copies de celles qui furent volées en 1802 par Lord Elgin (le pilleur du Parthénon).
Superbes mosaïques. À l'intérieur, les mosaïques sont placées dans les parties hautes. Le Christ Pantocrator (« tout puissant ») occupe la calotte du dôme de 7,5 m de diamètre. Ses traits ingrats et ses doigts peu réalistes sont dus à une mauvaise restauration (1889-1897). Sous le Christ, entre les fenêtres, des « taches » dorées conservent les portraits de 16 prophètes. Puis quatre belles scènes apparaissent sur les pendentifs : l'Annonciation ; la Nativité où l'artiste a idéalement placé la grotte dans la partie concave ; le baptême du Christ par saint Jean-Baptiste dans le Jourdain (la colombe de l'Esprit saint et la main de Dieu symbolisent les trois natures du Christ) ; et la Transfiguration avec le Christ en lévitation sur le mont Thabor entouré des prophètes Élie et Moïse, tandis qu'au sol se tiennent les apôtres Pierre, Jacques et Jean. Ailleurs, d'autres mosaïques sont à noter : Entrée à Jérusalem, Crucifixion, Résurrection, Joachim et Anne priant pour avoir un enfant (qui sera la Vierge), Annonciation à Joachim, naissance de la Vierge, la Vierge et ses parents, Adoration des rois mages, Présentation au Temple, Résurrection de Lazare, Descente aux Enfers, portraits du prophète Sophonie, de saint Nicolas, des saints Serge et Bacchus de Rasafa… Dans les scènes de la Crucifixion et de la Résurrection, les personnages forment un triangle autour de la Croix. Celle de la Résurrection est saisissante avec la base du triangle formée par un cadavre enchaîné sur lequel le Christ marche pour rejoindre la Vierge.
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Avis des membres sur MONASTÈRE DE DAPHNI
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