Guide de voyage Jacqueville

Destination longtemps boudée des Abidjanais qui la qualifiaient de " ville fantôme ", Jacqueville semble bien partie pour connaître un développement fulgurant depuis l'inauguration en 2015 du pont Philippe Grégoire Yacé. Il porte le nom d'un célèbre homme politique ivoirien, compagnon de lutte du président Félix Houphouët-Boigny et premier président de l'Assemblée nationale, né à Jacqueville en 1920.
Ce nouvel ouvrage place désormais Jacqueville à 1h30 en voiture d'Abidjan. Un trajet qui devrait encore s'écourter avec l'avancement des travaux : la route Côtière est achevée offrant un goudron parfait à la sortie d'Abidjan jusqu'à Dabou et l'ouverture imminente du 4^e Pont de Yopougon au Plateau et de la voie express (menant à Cocody via Adjamé) devrait finir de démocratiser Jacqueville pour les Abidjanais le week-end.

Depuis que 608 m d'acier et de béton la relient à Abidjan, Jacqueville sort de la situation d'enclavement dans laquelle l'avait placée le percement du canal de Vridi en 1950. L'accès à cette ville-presqu'île s'effectuait jusque-là avec l'aide d'un vieux bac capricieux qui traversait chaque jour la lagune Ébrié depuis Songon pour rejoindre N'Djem, premier village de la commune. Cette petite bourgade ne se laissait découvrir qu'au bout d'un laborieux périple. L'occasion d'acheter quelques babioles au petit marché du débarcadère en attendant l'arrivée du bien nommé " Vié père ".

Connu pour être l'une des grandes zones pétrolifères et gazeuses de la Côte d'Ivoire, le " pays des 3A " (comme Alladians, Ahizis et Akouris, les trois communautés de peuplement historiques de la commune) ajoute désormais le tourisme au rang de ses ressources économiques. Sa position stratégique entre lagune, lac et océan en fait un paradis terrestre, et les citadins abidjanais sont de plus en plus nombreux chaque week-end. Financièrement plus accessible qu'Assinie ou l'île Boulay, préservée de la bétonnisation, Jacqueville attire ainsi des Ivoiriens de classe moyenne, qui viennent prendre du bon temps dans les maquis-dancings en bordure d'océan. Auparavant une paisible bourgade aux plages sauvages et désertes et aux rares maquis, sur les 15 km de cordon littoral de la commune, on compte aujourd'hui une bonne vingtaine d'adresses intéressantes, des maquis certes, mais aussi de nouveaux hôtels contemporains et luxueux. Le début d'une nouvelle ère pour Jacqueville l'endormie !
Se régaler de spécialités culinaires locales ou européennes, décaler sur les sets des DJ ambiançant la place, assister aux prestations d'artistes zouglou pendant que les enfants s'égaillent dans la piscine ou sur le terrain de jeux, draguer sur les plages... les Abidjanais ne boudent pas leur plaisir.