BOSTEELS

DeuS brut des Flandres, Kwak, Tripel Karmeliet

Plus vieille que la Belgique, la brasserie Bosteels peut se prévaloir d'une histoire hors du commun. Peu de brasseries en Belgique peuvent prétendre d'une si belle longévité. Sept générations de brasseurs passionnés et dévoués se sont succédé à la barre de l'entreprise familiale. Malgré les guerres mondiales, ceux-ci n’ont jamais cessé de brasser. La tradition séculaire y est toujours respectée, tout en s’appuyant sur des techniques modernes afin de garantir une qualité exceptionnelle. À la brasserie Bosteels, la bière et sa qualité sont au centre des préoccupations ! Authentique brasserie belge, elle fait honneur à l’héritage national en termes de bières et bières spéciales.

Les « aficionados » qui fréquentent le Week-end de la Bière sur la Grand'Place de Bruxelles au mois de septembre le savent : la brasserie Bosteels est propriétaire d'une collection de calèches datant pour la plupart de la fin du 19^ème siècle, ainsi que d'anciens camions, le tout en excellent état. Certaines d'entre elles ont même véhiculé les princes européens de l'époque. Hasard que tout cela ? Absolument pas, cette collection qui fait la fierté de la brasserie de Buggenhout, trouve son origine dans l'histoire même de l'entreprise. Autrefois, les cochers postaux circulant entre Malines et Gand s'arrêtaient pour se désaltérer dans l'auberge de Pauwel Kwak, dans la région de Termonde. Comme une loi tirée du Code Napoléon interdisait au cocher d'aller se désaltérer en compagnie des passagers, un ingénieux procédé leur permettait d'étancher leur soif à même le véhicule. Ainsi, un petit chevalet de bois, fixé sur les diligences à hauteur d'homme debout, permettait d'accueillir le verre, spécialement conçu par l'aubergiste... Quant à la forme du verre, elle permettait que rien ne s'en échappe, même lorsque le cheval avançait à vive allure et sur des chemins cahotants. Voilà donc comment bières et calèches sont intimement liées à Buggenhout.

Mais limiter l'aura de cette brasserie séculaire à la Kwak serait absolument réducteur. Les autres produits phares de la maison se nomment DeuS brut des Flandres et Tripel Karmeliet... ils figurent parmi les bières belges les plus remarquables. La dernière citée est faite de trois céréales : froment, avoine et orge. Quant à la DeuS brut des Flandres, c'est un exemple unique de bière brassée à Buggenhout et élevée... dans des caves viticoles françaises, selon les techniques traditionnelles d'élaboration des vins mousseux. La forme et la présentation de la bouteille en témoignent.

Deus

Surnommée le Brut des Flandres, la DeuS emprunte une étape de sa conception aux vins élaborés selon la « Méthode traditionnelle » et affiche un taux d'alcool similaire (11,5% vol. alc.). A ce titre, on peut donc parler de « vin d'orge pétillant » pour ce produit noble, élaboré à base d'orge puis fermenté et mûri en Belgique. Vient ensuite la fermentation en bouteilles après laquelle un « remuage » et un « dégorgement » sont effectués… en France, selon les procédés séculaires employés dans la région de Reims. Sa couleur blonde se confond de clarté et d'or, ses bulles sont minuscules et sa mousse blanche. Son nez exprime des arômes fruités (pomme, citron et poire), de menthe et d'épices diverses. Un pétillement crémeux, dans un premier temps, laisse place à un goût fruité et sucré avant de proposer une fin de bouche relativement sèche. Bref, un breuvage délicat, à déguster entre connaisseurs ! Versée dans une grande et élégante flûte, la DeuS fait merveille à l'apéritif ou en réception. Elle accompagne aussi avantageusement les mets les plus fins. A servir frappé, évidemment (2 à 4°C).

Kwak

La brasserie Bosteels a remis cette belle bière ambrée à l'honneur, en gardant évidemment ce qui faisait sa spécificité… et la forme historique de son verre, datant du 18^ème siècle. D’ailleurs… si la Kwak fait assurément partie des classiques brassicoles de notre pays – gustativement parlant – il faut avouer que son fameux verre du cocher attise la curiosité des amateurs de bières mais met avant tout en valeur les différents arômes de cette bière spéciale ambrée. Qui a vu un jour ce verre le garde à jamais en mémoire. Il oblige aussi les patrons de café à redoubler de vigilance, pour tenir à l'œil certains consommateurs mal intentionnés, dont le seul désir est d'emporter ce précieux... et très coûteux souvenir. Il a la forme d'une éprouvette évasée, renflée dans sa partie inférieure, et doit être soutenu par un « chevalet » en bois pour le moins insolite. Enfin, rappelons tout de même ce détail qui a déjà surpris plus d'un consommateur : lors de la dégustation, il faut procéder par petites touches successives quand le niveau de la bière se trouve dans la partie étroite. Sans quoi, un appel d'air important se forme et le liquide présent dans le « ballon » éclabousse inévitablement le dégustateur. Santé !

Triple Karmeliet

Le troisième produit phare de la brasserie Bosteels applique fort bien la règle de trois : triple fermentation, densité équivalente à celle d'une Triple d'abbaye et utilisation de trois céréales (froment, orge, avoine). Sortie des cartons d'Antoine Bosteels, patron actuel issu de la septième génération, la Tripel Karmeliet a été conçue selon les principes utilisés couramment pour la fabrication du pain multi-céréales. Mais le hasard n'est pas étranger non plus au succès de la Tripel. Au 17^ème siècle, un couvent de Dendermonde (Termonde) produisait une bière aux caractéristiques pratiquement similaires. Antoine Bosteels a fait honneur à cette recette et en profita pour donner un caractère sacré à sa création. Désormais… on parlera plutôt de consécration, puisque la Tripel Karmeliet a obtenu de nombreux titres dans des concours européens et mondiaux. Actuellement, elle fait partie des bières spéciales belges "en vue" dans les bistrots français.