VAN STEENBERGE

Augustijn, Augustijn Grand Cru, Piraat, Gulden Draak, Celis White, Bornem, St Stefanus, Leute Bokbier, Baptist,...

“Nous faisons tout avec le feu, avec le feu du dragon”, annonce fièrement la brasserie de Flandre orientale, faisant référence à l'une de ses bières-phare, la Gulden Draak : c'est le dragon doré qui orne la flèche du beffroi de Gand. L'histoire de Van Steenberge remonte à 1874, lorsque Jean-Baptist De Bruin commence à exploiter la brasserie De Peer en plus de ses activités agricoles. Devenu veuf très jeune et sans descendance, il confie alors l’exploitation de la brasserie au cousin de son épouse, Jozef Schelfout. Celui-ci se met à cultiver son propre houblon et construit une malterie. Son commerce prend de l’ampleur et il parvient ainsi à fournir les estaminets gantois les plus réputés.

Sa fille épouse Paul Van Steenberge, ingénieur chimiste et professeur à la très réputée école de brasserie de Gand. Caserné au Laboratoire de Microbiologie de Delft aux Pays-Bas durant la Première Guerre Mondiale, il y passa les années de conflit en compagnie d’un ancien collaborateur de Louis Pasteur. En 1919, De Peer change de nom pour devenir la brasserie Bios, du nom d'une bière qu'elle produisait alors. C’est tout naturellement que Van Steenberge prend en mains la destinée de la brasserie au décès de Schelfout en 1922. Habile politicien, il devient député permanent de la province de Flandre Orientale, tandis que la brasserie survit grâce à la vigilance de son épouse.

En 1962, après le décès de son père, Jozef Van Steenberge prend la direction des activités. Pour rester dans le coup, il relance la production de bières de fermentation haute. Quelques temps plus tard, Bios reprend les activités de la brasserie anversoise Beirens, qui brasse les Bornem Dubbel et Bornem Tripel issues de l’abbaye de Saint-Bernard de la même localité. Van Steenberge leur a rendu leur caractère d’origine en leur appliquant une seconde fermentation en bouteilles.

L’entreprise change de nom fin des années 90 pour s'appeler Bios, tandis que de nouvelles bières voient le jour. Parmi elles, la Leute Bokbier, une robuste bière de fermentation haute et de couleur brun-rouge, refermentée en bouteille ou en fût et servie dans un verre... que l'on peut avoir peine à replacer sur son socle de bois en cas de dégustation prolongée...

Les dernières années ont été celles de la modernisation et de l’accroissement des capacités de production. On a assisté à la naissance de deux bières au caractère bien trempé : les Augustijn (Blonde et Brune) et Augustijn Grand Cru. Mais il faut aussi mentionner les "gros calibres" de la brasserie : la Gulden Draak brune et la Piraat ambrée, deux bières musclées de 10,5% alc. vol., accompagnées d'une Gulden Draak 9000 Quadruple, une version plus maltée et ambrée que le brassin classique. Le brasseur de Flandre orientale, qui a repris le nom de Van Steenberge, produit aussi la Celis White, selon la recette originelle de feu Pierre Celis, celui qui relança la bière Blanche de Hoegaarden.

Augustijn

On connaît relativement peu de choses au sujet des origines de ces bières. D'aucuns prétendent que le nom fait référence à Saint-Augustin, docteur et écrivain ayant donné ses lettres de noblesses au latin chrétien. Le lien n'ayant de toute façon pas pu être établi avec certitude, on se contentera d'apprécier ces bières à leur juste valeur… La Grand Cru est celle qui possède sans aucun doute la plus forte personnalité. Il s'agit d'une véritable bière pour connaisseurs et elle trouvera bon nombre d'adeptes servie à température de pièce. Mais les « vrais de vrais » l'apprécieront encore un peu plus servie fraîche (aux alentours de 8-9°C).