MADRASA DE LA MÈRE DU SHAH

Le long de l’avenue des Quatre Jardins, bordée de platanes, s’alignent plusieurs édifices, simples kiosques ou petits palais comme celui des Huit Paradis (Hacht Behecht), ou encore des bâtiments publics comme la madrasa de la Mère du Roi :

Hacht Behecht (ou le pavillon des Huit Paradis). Ouvert de 8h à 17h en hiver ; prolongation jusqu’à 19h en été. Datant de 1669, ce petit palais octogonal bâti dans un jardin est relativement bien conservé. Son nom, Huit Paradis, découle des huit petites pièces, octogonales et symétriques, s’articulant autour d’un bassin en marbre. Le pavillon possède un étonnant plafond-coupole aux pendentifs garnis de miroirs et de belles fresques murales. Montez vers les étages supérieurs pour découvrir les fenêtres serties de précieux verres de Venise. Protégé à l’époque par un système antisismique d’avant-garde, l’édifice privilégiait à certains endroits précis le bois à la pierre, le premier résistant mieux par sa souplesse aux vibrations sismiques. Les jardins du Rossignol ceinturant le palais sont un hommage à l’oiseau vénéré par le roi qui appréciait tout particulièrement leur chant.

Madrasa Madar-e Chah (ou le collège de la Mère du Roi), avenue Chahâr Bâgh Abassi. Ouvert le jeudi de 8h à 20h. Ecole de théologie coranique érigée entre 1704 et 1714, sous le règne du dernier roi safavide. Le portail d’entrée, avec sa splendide voûte à stalactites de faïence vernissée et sa porte recouverte de plaques d’argent, se détache sur l’austère façade. Notez la belle cour intérieure agrémentée d’un jardin et d’arbres agencés autour d’un bassin central en marbre.

Les arcades à étages, les cellules des étudiants et les balcons en encorbellement sont de premier ordre. Voir aussi les belles mosaïques figuratives aux teintes vives et attardez-vous sur l’élégance des panneaux floraux. Là encore, les portails des iwan recouverts de mosaïques jade et turquoise sur fond d’or donnent un peu plus de relief à l’ensemble. Privilégier d’ailleurs l’iwan sud encadré de deux minarets richement ornés. La grande salle des prières possède en outre le plus beau minbar (chaire à prêcher) d’Ispahan. A ce niveau, lever les yeux vers la haute coupole à motif floral souligné par un bandeau calligraphié à sa base. Le caravansérail de la Mère du Roi (Khan-é Madar-é Chah) attenant, dont la madrasa tirait ses revenus, est aujourd’hui transformé en établissement de luxe, le célèbre hôtel Abbasi.