Guide de voyage Kéa
C'est l'île la plus proche du continent, accessible en ferry en seulement une heure depuis Lavrio. Pour beaucoup, tout est dit. Combien de touristes lui tournent chaque année le dos, lui intentant à tort un procès en proximité excessive avec le continent ? Avec 131 km² et 2 500 habitants, l'île la plus proche de l'Attique (à 16 miles marins de Lavrio et 32 miles du Pirée) est en effet considérée un peu comme une "banlieue" - aisée qui plus est - de la capitale. Elle demeure pourtant un paradis sauvage encore largement préservé du tourisme de masse. Est-ce l'emblématique statue du lion de Ioulis qui leur fait peur ? Toujours est-il que Kéa (ou Tzia), malgré sa proximité avec la capitale grecque, conserve des trésors à découvrir. Montagneuse et en forme d'amande, l'île abrite des plages vierges, des sentiers isolés et ombragés par des chênes centenaires, et des coutumes ancestrales que la communauté rurale maintient en vie. Néanmoins, la route qui relie le port et Ioulis, la capitale, aux belles criques de la région de Koundouros est mauvaise, l'infrastructure hôtelière est limitée et les liaisons avec les autres îles sont rares. Du fait de sa proximité avec la capitale grecque, de nombreux Athéniens viennent passer les week-ends ou de courtes vacances à Kéa.
Histoire.Bien que proche du continent, Kéa est restée inhabitée jusqu'à la fin du néolithique. Les premières traces de peuplement se trouvent près d'Otzias, avec la présence d'un cimetière datant de 3300-3200 avant J.-C. A partir du XVIe siècle avant J.-C., Kéa devient le trait d'union entre les civilisations minoenne et mycénienne. Sa place stratégique sur les routes commerciales contribue à sa prospérité. C'est alors un Etat indépendant fonctionnant en tetrapolis, grâce à la collaboration entre elles de quatre (tetra) villes (polis). Pour éviter la surpopulation, une loi aurait obligé alors tous les citoyens de plus de 70 ans à se suicider en buvant une décoction à base de ciguë, un fenouil sauvage qui pousse aujourd'hui encore sur Kéa. C'est avec ce même poison que Socrate se donnera la mort. Au IIIe siècle avant J.-C., une crise politique majeure provoque le déclin de Kéa.
Face à la menace des pirates qui convoitent ses ports, la ville passe sous la domination des grandes cités-Etats, de Rome, puis de l'empire byzantin. Lors de la prise de Constantinople par les Croisés en 1204, l'île se trouve sous le contrôle des Francs, qui la nomment Tzia, puis sous celui des Vénitiens et des Ottomans (1579). Au XVIIIe siècle, l'île connaît un grand essor grâce à une importante activité commerciale. Kéa entre en rébellion contre l'occupant en 1821 et rejoint le nouvel Etat grec à sa création en 1830.