Voilà encore une île injustement délaissée. De prime abord - du pont d'un ferry, en général - on la juge hâtivement vide et aride. Or ses criques et plages désertes sont précisément ce qui fait son charme. Avec ses 86 km² et ses 1 600 habitants, Kythnos est réputée pour ses eaux claires et sa tranquillité. Ici, la transition vers l'économie du tourisme s'est faite plus lentement ici qu'ailleurs et Kythnos conserve son caractère authentique, tourné à la fois vers l'agriculture et la pêche. Cette dernière fait d'ailleurs la réputation de l'île, très poissonneuse par rapport à ses voisines.
Presque inconnue des touristes étrangers, Kythnos affiche tout de même complet le week-end (grâce aux Athéniens) et pendant le mois d'août (grâce, essentiellement, aux Grecs). Son port, mal construit mais bien abrité des vents, constitue un refuge idéal pour les yachts et voiliers.
L'île ne manque pas de charme pour peu qu'on s'y arrête un instant. La capitale, Chora, est calme et pittoresque et en explorant la partie orientale de Kythnos, vous pourrez découvrir des plages peu fréquentées et des gens très hospitaliers.
Histoire. Les origines de Kynthos ne sont pas connues précisément mais des fouilles archéologiques récentes semblent démontrer que l'île fut une des premières habitées dans l'ensemble cycladique. Hérodote nous dit qu'au XIIIe siècle avant J.-C., les Dryopes s'installèrent sur l'île. Alliée à Athènes au sein de la Ligue de Délos pendant les guerres médiques, Kythnos est plus tard intégrée à l'empire romain. La période byzantine est marquée par l'occupation des Vénitiens dès 1207, qui se maintiennent bien après la chute de Constantinople et en dépit du raid violent mené par le pirate Barberousse en 1537. L'île passe finalement aux mains des Ottomans qui la perdent au profit des Russes avant de revenir sous contrôle turc. Sous le règne d'Othon Ier, premier roi de la Grèce indépendante, l'île est choisie comme terre d'exil et de bannissement pour les opposants politiques. En 1862, une rébellion de prisonniers soutenue par des révoltés de Syros marque la fin de cette histoire sombre. L'île reprend le cours tranquille de sa vie et se tourne petit à petit vers le tourisme.
