Guide de voyage Cythere

Avec ses 278 km² et ses 3 100 habitants, Cythère ou Kythira (en grec) est l'île où les Zéphyrs ont poussé Aphrodite, née de l'écume. Chantée par Baudelaire, décrite par Nerval dans le Voyage en Orient, peinte par Watteau dans L'Embarquement pour Cythère, elle sied bien aux couples qui voudraient se placer sous la protection de la déesse. Située au-dessous du Péloponnèse et isolée des autres archipels, Cythère n'a rien de commun avec les autres îles Ioniennes. Les arbres y sont rares, les paysages austères, les habitants sympathiques mais peu sociables, et les infrastructures touristiques presque inexistantes. Mais vous y découvrirez une nature préservée, des plages isolées, des grottes inexplorées, du poisson frais à volonté.

Histoire

Depuis l'Antiquité, Cythère est connue comme l'île d'Aphrodite. Un titre contesté à l'autre bout de la Méditerranée par la petite république de Chypre, qui fait visiter à qui veut le voir le temple dédié à la fameuse déesse de l'amour. De leur côté, les habitants de Cythère n'ont encore trouvé aucune preuve formelle attestant d'un véritable culte à la belle. Ils n'en continuent pas moins d'affirmer que la déesse vénérée chez eux était celle de l'innocence et de l'amour pur, tandis que leurs cousins chypriotes célébraient plus prosaïquement la déesse du sexe... C'est à Skandia, connue aujourd'hui sous le nom de Paléopolis (" vieille ville "), à l'est de Cythère, que certains situent la construction du premier temple d'Aphrodite. Creusé, fouillé et passé au peigne fin, le site n'a jamais rien révélé. Mais les archéologues y ont trouvé les premières traces d'habitations minoennes puis crétoises. Ce n'est toutefois qu'au VI^e siècle que Cythère commence à se développer et à attirer durablement des populations venues du Péloponnèse. L'île va ensuite passer sous contrôle vénitien pendant près de six siècles (1207-1797). Une longue occupation tout juste interrompue par un raid du pirate Barberousse en 1537 et une courte année de présence ottomane. Fortifiant ce verrou stratégique vers l'Orient, les Vénitiens n'ont en revanche pas cherché à en assurer le développement. Les traces de leur passage restent ainsi beaucoup moins visibles qu'à Corfou. A partir de la fin du XVIII^e siècle, Cythère va pourtant connaître le même destin que les autres îles Ioniennes : révoltes populaires contre Venise, " libération " par les troupes napoléoniennes en 1797, administration britannique à partir de 1809 et rattachement à la Grèce en 1864.