C'est ici que coule la partie la plus intéressante du fleuve Sepik et c'est pour cela que les voyageurs y viennent, oubliant la très belle côte, les îles enchanteresses et les montagnes de la région. L'East Sepik, forte de 44 000 km2 et de plus de 350 000 habitants, est bien plus développée que sa voisine Sandaun. Le bassin du Sepik, vaste plaine marécageuse intacte en termes d'écologie, est aujourd'hui menacée par des projets agroalimentaires d'envergure. Ce qui représente sans doute également une chance de développement pour une région qui, bien que très riche d'un point de vue culturel et écologique, reste très pauvre économiquement. Depuis longtemps, l'East Sepik est la province la plus connue de Papouasie grâce à l'intérêt suscité par ses peintres et sculpteurs. Depuis la découverte de leur art, dans les années 1800, et malgré les missionnaires qui s'employèrent à détruire tout signe de culture indigène, la créativité de ces artistes locaux impressionne collectionneurs avertis et néophytes. Si la zone la plus réputée est celle du fleuve et plus particulièrement du Moyen Sepik, territoire des Yatmoul, c'est toute la région qui produit des sculptures et des peintures impressionnantes par la richesse de leur symbolique. Chaque aire ethnique possède son style particulier mais toutes pratiquent la sculpture du bois, parfois la peinture sur écorce, et fabriquent des masques de rotin.
Les Papous divisent l'East Sepik en trois parties inégales : le " Sepik wara ", celui de l'eau, qui représente le fleuve ; le " Sepik kunai ", qui concerne la zone marécageuse entourant le fleuve à partir de Heyfil ; et, enfin, le " Sepik Mountain ", qui désigne les montagnes Alexander à l'ouest du fleuve, principalement peuplées par les Abelam. La partie côtière et les îles, auxquelles appartient pourtant la capitale provinciale Wewak, semblant former une entité géographique à part dans leur esprit.