Au cœur des forêts une faune et une flore parfaitement sauvegardées
Avec près de 970 000 ha de forêts, la Bourgogne est la troisième région la plus boisée de France, juste derrière la Corse et la Provence-Alpes-Côte d'Azur. Un atout biologique majeur, d’autant que celles-ci hébergent le tiers des Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF). Comprenez : des espaces abritant des espèces animales ou végétales rares ou caractéristiques de la région. Parmi celles-ci, citons par exemple la forêt des Bertranges qui, dans la Nièvre, s’étend sur près de 10 000 ha, principalement plantés de chênes. Ses allées rectilignes et ses nombreux sentiers sont propices aux randonnées, et les cervidés attirent de nombreux curieux, notamment en période de brame. Au nord-ouest de la Bourgogne, la forêt d'Othe s’étend, quant à elle, entre les vallées de la Seine et de l’Yonne, entre la région Bourgogne et la Champagne. Une forêt verdoyante constituée essentiellement de feuillus durs, qui couvre environ la moitié de la surface du Pays d’Othe, le reste étant constitué de cultures, de vergers, de sources, de ruisseaux. On y trouve des amphibiens comme la salamandre tachetée ou le triton alpestre devenu rare, le triton helvétique, mais aussi grenouilles et crapauds. La diversité d'espèces d'oiseaux est importante aussi : plus de 88 ont été observées, dont beaucoup font partie des espèces menacées comme l’alouette lulu ou l’engoulevent d’Europe, le faucon hobereau ou le pic mar… De même, de nombreux rapaces survolent la forêt à la recherche de proies: le milan royal ou le faucon d’Europe, notamment. Plus au sud, la forêt de Pontigny, entre Auxerrois et Chablisien, s’étend sur 950 ha et présente un mélange harmonieux de chênes et de pins en même temps qu’elle abrite une faune riche (notamment de rares insectes saproxyliques). Bien sûr, ce ne sont là que quelques exemples, mais – qu’on les ait nommés ici ou pas – les forêts bourguignonnes ont un point commun : outre les cerfs, écureuils, hérissons, sangliers, vipères et couleuvres, toutes servent d’abri à des animaux plus rares, telle la cigogne noire dans les bois du Châtillonnais, ou la cistude d’Europe, une tortue d’eau douce qui fait l’objet d’un programme particulier. Sans oublier les 400 espèces d’oiseaux référencés : coucous, chouettes et hiboux des marais, pigeons ramiers, sternes ou courlis cendrés…
Des parcs et réserves naturelles qui parfois surprennent !
Outre ces forêts, la Bourgogne abrite aussi des parcs et des réserves naturelles. A commencer par le Parc national de forêts. Le plus grand massif boisé de Côte-d’Or s’étend sur près de 241 000 ha, et préserve les massifs forestiers de Châtillon-sur-Seine, d’Arc-en-Barrois, et d’Auberive. Inauguré en 2019, il est devenu le onzième parc national français enregistré, le premier au nord de la Loire, le premier aussi à être entièrement dédié à la forêt. Ultime privilège, il est aussi le plus grand d’Europe à défendre une vocation à la fois écologique et économique, tout en se consacrant aux loisirs et à la découverte. Cette forêt (qui s’étend de la Bourgogne à la Champagne) regroupe 127 communes, dont 77 en Côte-d’Or, ainsi qu’une réserve intégrale qui s’étendra bientôt sur 3 100 hectares laissés en libre évolution : la forêt y redeviendra sauvage alors qu’un centre de recherche scientifique sera bientôt créé. D’ici là, on peut toujours observer cervidés, oiseaux et petits carnivores. Les adeptes de la chasse aux champignons y trouvent aussi leur bonheur, des espèces les plus communes aux morilles très recherchées, en passant par les girolles. Célèbre aussi, le Parc naturel régional du Morvan fait partie des 53 labellisés en France ; il a célébré ses 50 ans en 2020. La nature y est reine et ses reliefs aux paysages bosselés sont couverts de forêts entre lesquelles s’insinuent bocages, rivières, lacs et villages pittoresques. D’ailleurs, ce sont plus de 36 000 habitants qui vivent dans les communes membres, et plus de 32 000 directement au cœur du parc (dont de nombreux producteurs locaux). Au total, 240 000 ha dont 105 000 de surface agricole, 129 000 de forêts, 1 600 de surface en eau et 7 000 de zones humides forment le Morvan. 3 600 sentiers balisés y ont été mis en réseau, accessibles à pied, à cheval ou en VTT. Le tout, entouré d’environ 250 espèces protégées côté faune, une soixantaine côté flore. Non loin de là, la réserve naturelle du Val de Loire a été classée en 1995 et couvre une partie des départements de la Nièvre et du Cher. Elle s’étire sur près de 1 500 ha et concerne les communes de La Charité-sur-Loire, Mesves-sur-Loire, Pouilly-sur-Loire et Tracy-sur-Loire pour la Nièvre. 500 espèces de plantes y ont été répertoriées, 190 espèces d’oiseaux. Même le castor a fait sa réapparition ! Quant à la Loire (qui la borde sur 20 kilomètres), elle abrite une trentaine d’espèces de poissons comme la lamproie, l’alose ou le saumon. Dans la Nièvre toujours, la réserve naturelle régionale de la Loire bourguignonne (située entre Saint-Hilaire-Fontaine et Decize) s’étend sur 740 hectares. Y sont répertoriés 509 espèces florales, 14 habitats naturels, ainsi qu’une faune riche de 373 espèces. La réserve naturelle de la Truchère s’épanouit, quant à elle, au cœur de la Bresse, en Saône-et-Loire. Son étonnant écosystème réunit des végétations caractéristiques des bords de mer, avec des dunes, des landes, et même des décors dignes des pays nordiques avec leurs tourbières. Au centre, l’étang de Fouget s’épanouit sur près de 16 ha. Et là aussi, îlots de sable et marécages constituent le cadre idéal pour une faune et une flore rares et diversifiées. Au pied de la falaise calcaire sur laquelle est juché le village haut de Mailly-Le-Château (Yonne), une mer chaude s’étendait jadis. C’est là désormais que se situe la surprenante réserve naturelle du Bois du Parc. Sur 45 ha, outre des fossiles de coraux, vous découvrirez – en gravissant l’escalier qui mène au sommet de la falaise – une pelouse sèche et une flore sub-méditerranéenne, l’une des plus au nord qui persiste en France. Le Marais du Cônois, en Côte-d’Or, s’étend sur 7 ha, et figure parmi les plus beaux marais tufeux du Châtillonnais. Alimenté par des sources dont l’eau est fortement chargée en calcaire, le marais présente une caractéristique géologique intéressante : au contact de l’air et de la végétation, le calcaire donne naissance à une roche plus ou moins friable, le tuf. De plus, en raison de la présence d’un microclimat froid, le marais est le siège d’une flore très spécifique, dont des plantes à caractère montagnard, telles la gentiane et la swertie pérenne. Enfin, parlons du Parc naturel de Boutissaint. Situé dans le sud-ouest de l’Yonne, au cœur de la Puisaye, donc à la frontière entre Yonne et Nièvre, il s’étend sur près de 400 ha, et a su préserver l’aspect sauvage des forêts de chênes et des résineux caractéristiques de cette zone. Les animaux qui peuplent le Domaine sont, pour certains, en totale liberté tels les daims, les chevreuils et les cerfs, d’autres en enclos tels les sangliers ou les mouflons que l’on peut observer dans une vaste prairie près de l’étang du château.
Préservation et pédagogie au cœur de la politique environnementale régionale
Pour assurer la sauvegarde de certaines espèces ou pour les aider à se développer, diverses politiques ont été mises en place qui passent par la création de très nombreux sites ouverts au public. Ainsi, sur les falaises de Baulme-la-Roche (Côte-d’Or), vous pourrez apercevoir des faucons pèlerins. A Mars-sur-Allier, dans la basse vallée de l’Allier (Nièvre), c’est une dizaine de couples de cigognes blanches que l’on observe chaque année, de mars à août. Il suffit d’emprunter le bien nommé sentier des cigognes (qui part de l’église du village et s’étend sur 3 kilomètres) pour apercevoir ces oiseaux migrateurs retrouver leur nid après leur périple espagnol ou africain. Près de là, Le Bec d’Allier, à la confluence de la Loire et de l’Allier, englobe 57 ha rachetés par le département de la Nièvre. Ces terres et ces berges voient toute une faune s’ébattre sur terre et dans les airs, à commencer par les hirondelles de rivages et les martins-pêcheurs. Vous pourrez les découvrir le long du sentier du Passeur qui suit les derniers kilomètres avant la confluence. Enfin, retournons dans le Morvan, sur les magnifiques prairies de Montour, un site classé ZNIEFF depuis 1985. Ici, on trouve des vaches rustiques de race Highland Cattle, et des espèces végétales rares telles que l’arnica des montagnes, le comaret des marais ou la wahlenbergie à feuilles de lierre. Une richesse qui se retrouve aussi sur le plan faunistique avec des libellules et des papillons rares. Deux sentiers (de 2 et 4,5 kilomètres) dont le départ se situe autour de Brassy (Nièvre) permettent de les découvrir.
La Saône-et-Loire, précurseuse des voies vertes
Forte de ces lieux somptueux et souvent atypiques, la Bourgogne avec ses vastes étendues naturelles compte d’innombrables sentiers de randonnées ou de simples promenades. Ici, tant de voies vertes ont été créées qu’on peut même désormais faire le tour de la Bourgogne à vélo ! D’ailleurs, le saviez-vous ? C’est en Saône-et-Loire que la toute première du genre a été créée en France. Reliant à l’origine Givry à Cluny, elle a été étendue jusqu’à Chalon-sur-Saône. Son traçage a repris les anciennes voies ferrées, afin de créer des pistes cyclables parfaitement sûres. Au nord, la voie est accessible depuis Champforgeuil pour rejoindre Saint-Léger-sur-Dheune en passant par Fontaine et Rully. Au sud, l’accès se fait aux Charreaux (à Chalon) pour rejoindre Givry, voire même le Mâconnais à travers les vignes. Forte de son succès, la Saône-et-Loire a multiplié les initiatives en ce sens. Ainsi, une voie bleue existe aussi qui longe la Saône par les chemins de halage. Une balade de 106 km, de Mont-Les-Seurre à Mâcon, via Ouroux-sur-Saône et Tournus. Des itinéraires aux paysages absolument superbes.