Cabotage de ports en îles, plages, stations balnéaires branchés ou petits villages perchés et intimistes, cyclotourisme au vert, gastronomie et route des vins, tous les tourismes sont possibles en Istrie, certainement la région la plus diverse en potentialités touristiques.
Entre mer et campagne...
Il y a plusieurs façons d'aborder la plus grande péninsule de la Croatie. Par la route, de Venise ou de Trieste, en longeant la côte nord-ouest, on traverse une vingtaine de kilomètres en Slovénie puis c'est l'Istrie. Aujourd'hui encore, cette proximité avec l'Italie s'exprime dans l'art de vivre des Croates istriens. On y parle volontiers la langue vénitienne, on prépare sa grappa maison, ses antipasti, pasta et autres polenta ou gnocchis. Au XIXe siècle, l'influence habsbourgeoise imprègne le nord-ouest de l'Istrie, l'intérieur des terres, de l'aristocrate Opatija à Pazin et Rijeka en empruntant les nombreuses voies de passages slovènes. Véritable carrefour de civilisations, l'Istrie est aujourd'hui devenue l'une des régions touristiques les plus cotées de la Croatie, grâce aux vols low-cost notamment, mettant la France et la Belgique à moins de 2 heures d'avion de Pula. Sur ce petit territoire de 2 820 km2, vous serez tenté de quitter l'autoroute, grand axe en forme de Y, qui sillonne toute la région, pour vous arrêter en pleine nature et découvrir les villages historiques. Sans trop de trajets, vous pourrez profiter de la plage dans la même journée. Les plus belles ? Kamenjak beach (Medulin) qui attire les surfeurs, Maslinica beach (Rabac), Kanegra beach (Umag). Vous pourrez aisément choisir un logement tranquille à la campagne et profiter des plaisirs balnéaires... ou inversement. Ceux qui ont la chance de caboter dans cette partie nord de l'Adriatique pourront sortir des ports d'Umag, de Novigrad, de la marina de Poreč pour entrer dans le Lim Fjord, un impressionnant canal naturel. Parvenus sur l'archipel des îles Brijuni, ils trouveront sûrement une crique déserte au sud de Pula avant d'aborder le cap sauvage de la presqu'île de Premantura.
... à bicyclette
De nombreuses agences à Poreč, Vrsar, Pula, Labin ou Buzet proposent la location de deux-roues. Parmi les petites départementales, les voies vertes et vallonnées, la Parenzana, soit 123 km de pistes cyclables, qui reprennent le tracé de l'ancien réseau ferré. Bien sûr, ça monte et ça descend, mais rien de terrible pour les amateurs de déplacements doux.
Quand vous serez en Istrie bleu turquoise, couleur emblématique de la mer cristalline, n'oubliez pas l'Istrie verte. Cette appellation contrôlée évoque l'intérieur des terres, la verdure des forêts même en plein été, l'agrotourisme. L'authenticité du terroir fait le lien avec les villages perchés (Motovun, capitale de la truffe blanche, qui domine la vallée de la rivière Mirna, Roč et Hum, berceaux de la culture glagolitique, mais aussi Pazin, Buzet, Labin, Grožnjan) ainsi qu'avec les grottes préhistoriques (Baredine, Mramornica, Festinsko kraljevstvo, Romuald et Pazin).
Le cyclotourisme en Istrie permet les circuits courts, les visites de petites chapelles où l'on ne s'arrête jamais en voiture ! C'est aussi le plaisir des chemins de traverse, des pique-niques bucoliques. À vous les produits frais du marché ou ceux vendus sur le bord des routes par les agriculteurs eux-mêmes : asperges, cerises et chanterelles au printemps. Et, en automne, saison bénie des dieux gourmands, des figues, pommes, noix, amandes, raisins, etc.
Dans les konobas, les auberges familiales, le menu procède à un harmonieux mélange de saveurs croates et italiennes, comme la manestra istrienne, soupe épaisse aux légumes de saison, les fuzi, des pâtes fraîches généralement servies avec une sauce aux truffes blanches, du fromage et du jambon fumé. La culture des celliers istriens dessine d'autres routes encore. La visite d'une cave viticole ou d'un domaine oléicole s'impose. On vous parlera sans doute de l'huile d'olive extra vierge de la maison, du vin rouge régional, de la Malvoisie, ce vin créé à partir de cépages blancs traditionnels.
De Pula aux îles Brijuni
Les touristes non motorisés peuvent sans crainte utiliser le réseau d'autocars, qui est fiable dans tout le pays. Tous les villages sont desservis au départ des villes, ports et stations balnéaires. La plupart possèdent leur gare routière, celle de Pula assurant le plus d'interconnexions. Située sur la côte nord adriatique, cette cité moderne de 60 000 habitants est souvent le point de départ pour des vacances en Croatie du Sud. Des monuments antiques en parfait état de conservation, des églises byzantines, une forteresse, un port, des musées incitent à y passer quelques jours. Voir un spectacle dans l'amphithéâtre romain ou prendre un verre sur le forum face au temple d'Auguste, autant de moments privilégiés que la capitale istrienne offre aux visiteurs.
Toujours dans la région de Pula, le parc national Brijuni, classé depuis 1983, est incontournable. On circule à pied ou à vélo. Aujourd'hui, les îles Brijuni abritent 700 espèces végétales, typiques de la Méditerranée auxquelles se sont ajoutés d'autres végétaux allochtones importés.
La visite se poursuit dans la paisible baie de Verige près des vestiges d'une villa romaine (Ier siècle ap. J.-C.), dont une partie est dédiée à Neptune. Pour la baignade, prévoyez un bon moment sur ce site enchanteur. En été, l'Underwater trail tour, sorte de plongée pédagogique, avec masque et tuba, vous emmène à la découverte des fonds côtiers de ce site naturel et archéologique.
Détours le long de la côte est
En remontant tranquillement la côte est de l'Istrie, on peut s'arrêter au village perché de Labin, faire un crochet dans l'anse de Rabac puis reprendre la route de la Riviera jusqu'à la festive et très mondaine Opatija. À l'intérieur des terres, il y a d'autres jolies places fortes médiévales mais on peut aussi remonter vers la côte est et voir Poreč, sa magnifique basilique euphrasienne, construite au milieu du VIe siècle, de style byzantin, classée par l'Unesco en 1997. Puis il y a Vrsar, le port où Casanova posa son pied marin et Rovinj, perle de l'Istrie. Le seul fait de marcher dans la vieille ville, d'admirer ses façades polychromes se miroitant dans la mer suffit à ravir le promeneur. Tous les pas perdus de la magnifique cité péninsule mènent à l'église haute de Sainte-Euphémie, la patronne de Rovinj.
Hors les murs, au sud de Rovinj, une jolie pinède (Zlatni Rat), plusieurs pontons pour se baigner, une agréable balade côtière, quelques bonnes tables, des hôtels de charme poussent les vacanciers à prendre du temps ici. Dans l'une des parties les plus séduisantes de l'Istrie, comptez bien une journée, voire plus !
Infos futées
Quand ? La période estivale, mais vous ne serez pas tout seul ! Préférez la moyenne saison pour éviter la foule sur la côte : printemps fleuri ou été indien. De novembre à avril, nombre d'établissements ferment, surtout à l'intérieur des terres.
S'y rendre. En avion, Croatia Airlines propose des vols hebdomadaires l'été entre Paris et Pula.
CROATIA AIRLINES - Plus d'informations sur le site
AIR FRANCE - Plus d'informations sur le site
Utile. Pour préparer au mieux son voyage.
OFFICE DE TOURISME RÉGIONAL DE L'ISTRIE - Plus d'informations sur le site
OFFICE NATIONAL CROATE DE TOURISME À PARIS - Plus d'informations sur le site