Une faune et une flore très riches
Les Yvelines sont le refuge de plus de 6 600 variétés animales répertoriées, dont près de 5 600 insectes et 54 mammifères. Conséquence directe du relief et des variantes de climats, cette diversité de la faune révèle la richesse d’une vie animalière sous-estimée. Il convient donc de protéger ces milieux fragiles, rares et indispensables à la biodiversité française.
Mammifères et oiseaux
Les nombreuses étendues boisées du territoire regorgent d’espèces animales familières telles que les cerfs, les chevreuils, les sangliers, les renards, les fouines et les lièvres. Un œil averti saura déceler la présence de cette grande faune grâce aux empreintes qu’elle laisse sur son passage. Une riche population d’oiseaux peuple également les forêts et sous-bois. Chênaies, charmilles, futaies de feuillus et résineux abritent ainsi piverts, pics épeiches, éperviers, chouettes hulottes, hiboux ou moyens ducs, garantissant une formidable diversité écologique au département. Les espaces humides abritent quant à eux plusieurs espèces de nicheurs sédentaires et de migrateurs. On peut notamment y trouver la bondrée apivore, la rousserole écarlate et le martin-pêcheur. Par endroits, le développement d’une végétation de grandes herbes (dans laquelle s’implantent de jeunes saules) permet à la locustelle tachetée et au bruant des roseaux d’établir leurs nids. Bénéficiant d'espaces naturels étendus et de nombreuses zones humides, les Yvelines accueillent les observateurs des oiseaux dans des parcs et étendues d'eau propices à la présence d'espèces de toutes sortes. La réserve naturelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, par exemple, est un site d’hivernage et de reproduction sur lequel ont été observées près de 230 espèces d’oiseaux différentes. Elle est également une escale migratoire importante. L'île l’Aumône, parc ornithologique de Mantes-la-Jolie, comporte un plan d'eau aménagé de 2 hectares environ. Là, on peut y trouver foulques, poules d’eau, colverts, sarcelles, cygnes et autres oiseaux d’eau. De même, la réserve des étangs des Bonnelles recense 80 espèces d'oiseaux, dont la bondrée apivore, la rousserole effarvatte et le martin-pêcheur. Enfin, au domaine écologique de Flicourt à Saint-Martin-la-Garenne, on trouve 190 espèces d'oiseaux protégées : canards souchets, grands cormorans, grèbes huppés, hérons cendrés... la liste est longue !
Poissons, amphibiens et reptiles
Les zones humides et marécageuses comme la vallée du ru des Vaux (qui abrite encore quelques marais et petites tourbières) ou la réserve naturelle volontaire des étangs de Bonnelles constituent des lieux appréciés par quelques espèces d’amphibiens et de batraciens. Outre la population piscicole (gardons, perches, tanches, carpes), les abords des étangs renferment les secrets printaniers des crapauds et accueillent au crépuscule les chœurs de rainettes vertes jonchées sur les roseaux. Joncs et renoncules côtoient une grande diversité de libellules et de tritons. Les secteurs plus secs, souvent pentus et sablonneux, tels que le territoire de Rochefort, accueillent, entre autres, une faune plus particulière de reptiles (lézard gris ou la coronelle lisse) qui apprécient spécialement ces zones à maigre végétation chauffées par le soleil.
Espaces naturels
85 % de la superficie des Yvelines est occupé par une nature préservée, ce qui valut au département le surnom de « poumon vert » de l’Île-de-France. On trouve là une variété de territoires parfaits pour les promenades et les découvertes, non loin du tumulte parisien. Les anciennes forêts royales, qui ont toujours bénéficié de la protection et de l’attachement des monarques, sont aujourd’hui domaniales. Vestige de verdure le plus étendu dépendant jadis de l’immense forêt d’Yveline, la première forêt du département par sa superficie (14 735 ha) est la forêt de Rambouillet : cédée à l’abbaye de Saint-Denis par Pépin le Bref en 768, sans cesse rachetée, dès 1204, par les comtes de Montfort et d’Angennes, puis par le comte de Toulouse (fils légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan), et enfin le duc de Penthièvre, elle appartint ensuite à Louis XVI (1783) avant de devenir en partie une propriété présidentielle. La forêt de Marly (2 000 ha), aujourd’hui coupée par l’autoroute de Normandie, fut occupée dès l’époque gallo-romaine, avant de devenir le territoire de chasse de tous les rois de France. Un peu plus au nord, la forêt de Saint-Germain (3 530 ha, 120 km d’allées pédestres et 50 km de sentiers équestres) doit son nom à un évêque de Paris qui y vécut en reclus au VIe siècle. Là, Blanche de Castille fit frayer la route reliant Saint-Germain-en-Laye à Poissy, François Ier édifier le pavillon de chasse de la Muette, et Henri IV élever le premier château du Val (aujourd’hui maison de retraite pour les membres de la Légion d’honneur).
Fleurs et champignons
Dans les forêts, les prairies et les étangs, on recense plus de 5 800 espèces végétales – dont 1 350 variétés de plantes à fleurs, 2 700 de champignons, 460 de mousses, un millier d’algues et de lichens, et 80 espèces d’arbres. Si la variété des sols est l’origine principale de cette diversité, les microclimats favorisent aussi l’existence et la croissance de certains végétaux et permettent le développement d’espèces disparates (continentales, océaniques, méridionales, voire montagnardes) qui font l’objet de mesures de protection et de sauvegarde, tant elles sont rares et vulnérables. Quant aux champignons, ils jouent d’abord un rôle écologique important en participant à la décomposition en humus des feuilles mortes, avant de finir dans nos assiettes (bolets, girolles et autres trompettes-des-morts). Les plus prudents se contenteront peut-être de découvrir le pleurote, la pholiote dorée à lamelles jaunes ou brunes, ou encore l’hydne coralloïde (à l’apparence du corail, rare en France mais abondant à Fontainebleau), qui vivent en symbiose sur le hêtre en formant sur ses racines des manchons fibreux qui l’aident à absorber certains sels minéraux.
À la découverte des animaux
Créé en 1968 par le jeune comte de La Panouse pour financer l'entretien du château, cette entreprise fut vivement controversée par les zoologistes et par le père du comte, hostile à l'ouverture de son domaine et à le distinguer par ce particularisme. Depuis, le zoo a fait ses preuves dans les Yvelines mais aussi bien au-delà, et force l'admiration par le principe original qui en fait la force : découvrir la première partie du parc en voiture, vitres closes, en circulant au milieu des animaux qui se promènent en liberté. C'est le principe même du zoo qui fut réinventé et qui, depuis, a fait de nombreux petits – dont les parcs de Sigean (Aude) et Peaugres (Ardèche), créés par le comte lui-même, ou encore les jardins et le bestiaire médiéval du château du Colombier dans l'Aveyron, près de Rodez. Renseignements et réservations sur www.thoiry.net ou au 01 34 87 53 76.
Si Rambouillet est réputé pour son château, les passionnés de nature y trouveront aussi un endroit où observer les animaux dans un espace de liberté boisé : cerfs, rapaces, oiseaux, sangliers, chevreuils et petit gibier y circulent au gré des saisons – et de la discrétion de l'homme ! Vous pourrez choisir la visite libre ou la visite guidée pour surprendre les mammifères de la forêt, avec des expériences à découvrir au fil des saisons : brame du cerf, fauconnier d'un jour… Renseignements et réservations sur www.espacerambouillet.fr ou au 01 34 83 05 00.