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Le Canal du Midi

Merveille architecturale conçue au XVIIe siècle pour relier l’Atlantique à la Méditerranée par voie d’eau, le Canal du Midi s’étire sur 360 km navigables entre Toulouse et la mer Méditerranée, dont 121 km dans l’Aude. Son concepteur et constructeur, Pierre-Paul Riquet, avait en tête plusieurs objectifs : l’innovation technologique et l’esthétique sur le plan architectural et sur le plan des paysages créés par l’homme, une approche rare à l’époque. Le résultat est là : le Canal du Midi est à la fois une prouesse technique et une œuvre d’art. Aujourd’hui, le Canal du Midi est encore en fonctionnement, avec des caractéristiques - son tracé, son alimentation en eau, bon nombre de ses ouvrages - pour l’essentiel inchangées depuis sa création.

La Cité de Carcassonne

La ville historique de Carcassonne est un excellent exemple de cité médiévale fortifiée dont l'énorme système défensif a été construit sur des remparts datant de la fin de l'Antiquité. Pièce maîtresse du système défensif conçu au XIIIe siècle par Philippe Auguste et ses successeurs, Carcassonne était le centre politique, administratif et militaire du Pays Cathare. Elle est dotée d’un château comtal, de 52 tours et de deux enceintes intérieures et extérieures. La Cité médiévale de Carcassonne est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997 pour son histoire architecturale allant de l’Antiquité tardive à sa restauration exemplaire par Viollet-le-Duc au XIXe siècle. C'est à cet architecte que l’on doit l’extraordinaire restauration de la Cité de Carcassonne, à partir de 1850, alors qu'elle tombait en ruine. Les travaux durèrent plus de 60 ans et furent poursuivis par l’un de ses brillants élèves, après son décès en 1879.

Les citadelles du vertige

Perchés sur des pics rocheux vertigineux, Aguilar, Lastours, Montségur, Peyrepertuse, Puilaurens, Quéribus et Termes forment autour de Carcassonne un ensemble défensif longtemps réputé imprenable. Ces forteresses, aussi belles et majestueuses soient elles, n’étaient pas là pour faire joli dans le paysage, mais bien pour défendre la frontière franco-aragonaise, alors toute proche, et pour conforter le pouvoir du roi sur ce territoire nouvellement conquis. Elles ont été construites au XIIIe siècle en seulement quelques décennies, ce qui en dit long sur les talents architecturaux de leurs concepteurs. Les citadelles du vertige sont en lice depuis 2011 pour être inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. En 2017, le ministère de la Culture a validé leur inscription sur la liste indicative des biens français candidats à l’Unesco, un pas de plus vers une reconnaissance mondiale.

Les « Châteaux Pinardiers »

A la fin du XIXe siècle, dans une région marquée par « l'âge d'or du vin », de riches propriétaires terriens, pas vraiment issus de la grande noblesse française, décident de construire des demeures, parfois excentriques, souvent magnifiques, à la mesure de leurs fortunes récentes. C’est ainsi que sortent de terre des châteaux dits « pinardiers ». A l’image du château de Ventenac en Minervois, entre Narbonne et Carcassonne, ou du château du Terral à Ouveillan. Aujourd’hui, plusieurs de ces châteaux et leurs parcs sont ouverts aux visiteurs. Certains ont même été reconvertis en chambres d'hôtes, en restaurants, édifices ou jardins publics.

La formation des villages dans l'Aude

Au Moyen Âge, les villages ont pris différentes formes en fonction des périodes spécifiques qui les ont vus naître.

Le village ouvert. Il apparaît à la période carolingienne, entre le VIIIe et le Xe siècles. Son plan est irrégulier et il ne présente aucune fortification. Il est par ailleurs dépourvu de château, et l'église est en bordure ou à l'extérieur de l'agglomération. A l’image de Villanière dans la Montagne Noire et Villardebelle dans les Corbières.

Le village ecclésial. A partir de la fin du Xe siècle, un mouvement spirituel et social organisé par l'Eglise définit un espace inviolable autour de l'église et de son cimetière, dans un rayon de trente pas. Cet espace est aujourd'hui appelé « enclos ecclésial ». On en retrouve dans plusieurs localités audoises comme Loupia, Villegailhenc ou Carlipa.

Le village castral. Ce type de villages est le plus répandu. Il adopte des dimensions variables, et apparaît surtout au cours du XIIe siècle en se déclinant sous plusieurs formes. Certains sont concentriques, comme Lasserre-de-Prouilhe ou Villemoustaussou. D'autres sont construits en gradins, s'adaptant au relief, comme Aragon.

La bastide ou village neuf. A partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, et jusqu'au XIVe siècle, on voit se développer quelques villages neufs, au plan en damier et possédant une place dédiée au marché. Jusqu'à la guerre de Cent Ans, ces bastides ne sont pas fortifiées. Le conflit franco-anglais amènera certaines d'entre elles à se protéger de remparts, de tours et de fossés. Dans l'Aude, on peut citer la Ville Basse de Carcassonne fondée vers le milieu du XIIIe siècle, ou Labastide-d'Anjou, dernière bastide créée dans le Sud-Ouest de la France en 1373.

Le fort villageois. Dans le contexte de la guerre de Cent Ans, aux XIVe et XVe siècles, certains villages se dotent d'un réduit défensif qui, dans un premier temps, a tenu une fonction de refuge temporaire pour les biens et les personnes en cas de danger. Ces espaces sont de petites dimensions et se trouvent le plus souvent autour des églises ou des châteaux seigneuriaux. Ils représentent l'unique quartier fortifié du village. Marseillette et Ventenac-Cabardès ont possédé des forts villageois.

Le mythe des « circulades ». Le nom de circulade a parfois été donné à des villages de forme ronde, qu'ils soient nés autour d'une église ou autour d'un château. L'Aude en compte 22, dont le village de Bram, probablement le plus grand et le plus parfait de ces villages ronds. Édifié à partir d’un enclos ecclésial central, un triple anneau circulaire enserre le cœur du village. Les façades des maisons sont parfaitement alignées et légèrement incurvées. Mais en réalité, le terme de circulade est dépourvu de sens sur le plan historique. Il peut laisser penser que ces villages auraient été créés par la haute aristocratie régionale pour en faire des agglomérations au plan pré-établi, alors que ces villages circulaires ne sont que les versions les plus régulières des localités fortifiées, apparues aux XIe et XIIe siècles.