Une vie sous-marine exceptionnelle
D’après une étude du Coastal Oceans Research and Development in the Indian Ocean (CORDIO), sur 369 espèces de coraux recensées dans l’océan Indien, entre 250 et 300 résident sur les récifs du canal du Mozambique. Voilà qui promet des plongées hautes en couleur. C’est en effet un énorme avantage pour le Mozambique que d’avoir des récifs encore très préservés.
Dans le petit village de Tofo, la Marine Megafauna Foundation (MMF) fait partie des murs. Fondée en 2009 et engagée dans la préservation et la protection des raies mantas et des requins-baleines en particulier, de la faune marine en général, la fondation travaille spécifiquement sur quelques zones marines dans le monde où le grand et fragile cétacé en danger existe, dont Tofo au Mozambique. De nombreuses zones non réglementées sont vulnérables face aux pressions humaines : pêches intensives, mauvaise gestion des déchets et changement climatique. À travers trois piliers principaux – recherche, éducation et préservation –, la fondation tente de sensibiliser à la protection de la faune marine mozambicaine auprès des populations locales comme des touristes à travers des projections et des réunions d'information. Pour en savoir plus : www.marinemegafaunafoundation.org
Et les baleines ?
La migration des baleines à bosse se fait entre les mois de juillet et octobre sur toute la côte, quand elles viennent se reproduire dans les eaux chaudes du canal du Mozambique avant de regagner les eaux froides. Voir les baleines : un rêve imprimé dans l’imaginaire collectif. Si certains plongeurs ont la chance ou parfois la petite frayeur de les croiser sous l’eau, les voyageurs auront l’occasion de les observer depuis la terre ou le bateau. Le pic : août et septembre.
Tofo : le requin-baleine star
On dit de Tofo que l’on y trouve le big stuff, et c’est vrai. Si l’on veut maximiser ses chances de voir des requins-baleines, il faut venir plonger ou faire du snorkeling à Tofo. La Marine Megafauna Foundation a identifié plus de 600 requins-baleines dans les eaux de Tofo, dont 70 % y vivent toute l’année. Une exception mondiale car le plus gros poisson du monde en voie d’extinction est migrateur habituellement, et bien souvent les plongeurs ne peuvent l’observer que quelques mois dans l’année sur d’autres côtes de l’océan Indien. On vient aussi plonger ou faire du snorkeling avec des dauphins, des raies manta, des baleines à bosse en saison et de très timides tortues.
Ici, il existe plus de vingt sites à explorer, allant de 9 à plus de 30 m de profondeur. C’est généralement à Tofo que les passionnés de plongée en eaux profondes trouvent leur bonheur. Depuis la plage houleuse, les départs et arrivées des Zodiac peuvent être musclés. Accrochez-vous, adrénaline garantie ! Des plongées nocturnes sont aussi proposées ici pour découvrir l’immensité que prend l’océan une fois le soleil couché et toutes les surprises qu’il réserve – intimidant et passionnant. Pour les non-plongeurs, on peut opter pour le célèbre et incontournable ocean safari à la rencontre de ces grands mammifères en snorkeling car le requin-baleine nage en surface.
Vilankulo : le joyau corallien de Bazaruto
Ici, la plupart des plongées se font autour du Two Mile Reef, un récif long, large et accessible à tous les niveaux au cœur du parc national de Bazaruto entre les îles de Bazaruto et de Benguerra. Par conséquent, la pêche y est strictement interdite. Vivent ici pas moins de 75 % des espèces de l’océan Indien. Les récifs sont en parfait état, la diversité des poissons suit donc, offrant une promesse de plongée en eaux claires dans des fonds colorés aux multiples variétés de coraux. Le récif compte des sites de plongée multiples, chacun des huit spots ayant ses propres caractéristiques. La vie marine y est paisible, avec des bancs de poissons-chirurgiens, poissons-gorges et perroquets. Les murènes se cachent dans les cavités, mais aussi trois espèces de rares tortues marines. On croise six espèces de raies, dont les mantas et les mobulas, cinq espèces de requins, des dugongs (lamantins) et d’énormes mérous.
Les départs se font généralement à la journée au rythme d’une plongée (jusqu’à 60 minutes) dans la matinée, avant de faire une pause pique-nique sur l’île de Bazaruto, le moment pour vous d’escalader la dune pour profiter quelques instants d’une vue imprenable sur l’archipel. Puis, vous repartirez pour une seconde plongée, sur un site, avant le retour pour un goûter fait maison. À environ 40 km de la plage de Vilankulo, São Sebastião fait partie des sites les plus profonds de Vilankulo pour voir de gros spécimens. Énormes mérous, murènes, mantas, requins-bouledogues, requins pointe blanche, requins gris, raies léopard, bancs de carangues… et bien sûr de très beaux coraux. Cependant, y aller nécessite une météo extrêmement bonne ainsi qu’un groupe de plongeurs expérimentés. Peut-être aurez-vous la chance d’avoir toutes ces conditions réunies !
Ponta do Ouro : la colonie de dauphins
Dans la région de Maputo, Ponta do Ouro est la pointe sud du pays. C’est un lieu d’exception pour nager avec les dauphins et réserve cependant de belles plongées. Facilement accessible depuis Maputo grâce à une nouvelle route, Ponta est sûrement la destination la plus abordable. Aujourd’hui protégée en tant que réserve marine partielle de Ponta (PPRM), les baies de Ponta do Ouro, Ponta do Malongane, Ponta do Mamoli ou Ponta Techobanine ont une faune et une flore marine variée, des plus petites espèces aux plus impressionnantes. Cependant, sa proximité avec le voisin sud-africain fait d’elle un refuge d’Afrikaners. Ainsi, pendant les vacances scolaires sud-africaines, les lodges sont pleins et les bateaux aussi !
Zavora et Morrungulo : les spots confidentiels
Dans l’ombre du très couru Tofo, Zavora et Morrungulo font office de spots pour initiés. Au cœur d’une nature luxuriante et préservée, les plongées y sont d’autant plus sauvages. On y rencontre les deux espèces de mantas, birostri et alfredi, et des poissons en abondance dans les jardins de coraux. À Zavora, on part à la découverte de ses trésors échoués au large : le Klipfontein pour les plongeurs techniques, une épave de 53 m, ou bien le Rio Sainas, de 32 m pour les plongées de loisir. Régulièrement, les tortues caouannes, vertes et imbriquées se joignent à la balade. Parfois même, la tortue-luth en voie de disparition ainsi que des espèces de requins du Zambèze, marteaux, à pointe blanche, guitares et baleines naviguent par ici.
Le fluo dive à Nuarro, près de l’île de Mozambique
Au nord d’Ilha do Moçambique, Nuarro est une belle étape de plongée. Niché dans la baie protégée de Memba, la visibilité y est très bonne et la mer calme. Ces conditions ont permis à Nuarro Lodge de proposer une nouvelle approche : la plongée fluorescente ou fluo dive. Grâce à des eaux calmes et une entrée facile par la terre, la plongée de nuit se fait à l’aide de lumières bleues et de filtres ultraviolets. Sous ces rayons, on découvre un monde sous-marin complètement nouveau : des coraux luminescents, des polypes et des nudibranches qui brillent ou deviennent fluorescents, rouges, violets ou verts. Une expérience à vivre.
L’archipel des Quirimbas
L’archipel des Quirimbas, ce sont trente-deux îles qui s’étendent sur environ 200 km le long de la côte de Cabo Delgado. Au nord du pays, véritable bijou de nature, cet archipel est aujourd’hui trop proche de la zone contrôlée par les terroristes de Daesh à la frontière tanzanienne. Les lodges sont tous fermés dans les Quirimbas. Dommage, car au large d’Ibo, des jardins de coraux extraordinaires offrent des conditions idéales pour les débutants ou les photographes, mais aussi des courants plus forts pour les plongeurs plus expérimentés. Connu pour la reproduction des dauphins et des baleines, l’archipel est exceptionnel de variété.
Combiner différents sites de plongée
La côte mozambicaine est loin d’être uniforme, l’océan profond au sud, propice à l’observation des grands mammifères marins, laisse place à des lagons morcelés par des barrières de corail riche en poissons tropicaux. Le mieux est de combiner plusieurs spots de plongée pour vivre des expériences différentes. Par exemple, Ponta do Ouro, Tofo, Morrungulo ou Zavora sont des spots en eaux profondes. Les plongées y sont « sportives » en termes de vagues et de courants. Les entrées et sorties de mer peuvent parfois être un peu violentes, il faut s’accrocher ! Le décor est moins coloré, car moins riche en coraux, mais on aura plus de chance de croiser des raies manta, des requins-baleines, des colonies de dauphins de requins et de baleines en saison. À Ponta do Ouro, c’est Back to Basics et Gozo qui organisent des plongées, à Tofo, Liquid Dive propose des chambres face à la mer. Peri Peri Divers (aussi présent à Tofo) a ouvert un nouveau centre de plongée à Morrungulo avec des chambres et un restaurant sur place. Ce sont des spots complémentaires de ceux situés sur la côte nord du Mozambique. On vient à Vilankulos pour explorer les fonds marins coralliens du parc national de l’archipel de Bazaruto où dansent les bancs de poissons dans une eau lagunaire. La guesthouse Casa Babi est jointe au dive center Odyssea. Autour de l’île de Mozambique plus au nord, c’est au Nuarro Lodge qu’on fait une escale plongée. Actuellement, l’archipel de Quirimbas, qui est l’un des plus beaux du pays, n’est plus ouvert au tourisme en raison des conditions de sécurité, mais on espère qu’il rouvrira prochainement.
Quand plonger au Mozambique ?
Bonne visibilité d’avril à novembre. En juillet et août, la température de l’eau sera plus fraîche, mais toujours à 22-23 °C. La visibilité reste relativement agréable à 15 m. Les eaux de Vilankulo comme de Tofo contiennent beaucoup de plancton, mais c’est aussi ce qui explique la vie sous-marine foisonnante et la présence de gros poissons. C’est pour cela que les requins-baleines y sont présents toute l’année. Entre novembre et mi-mars, c’est la saison des pluies. Il fait chaud, l’eau atteint les 29 °C, mais la visibilité est moyenne.