Vue du ciel
Le Mozambique est un grand pays, de deux fois plus vaste que l'Allemagne à titre comparatif. Le pays est morcelé en dix provinces, celles de Cabo Delgado, de Niassa, de Nampula, de Zambézie, de Tete, de Manica, de Sofala, d’Inhambane, de Gaza et de Maputo. Parmi elles, sept sont tournées vers l’océan. Géographiquement, ce qui se situe rive droite du Zambèze est le « Sud », et rive gauche, le « Nord ». Nous avons adopté un système de taxinomie intermédiaire, en plaçant la zone de Beira, Quelimane et Tete dans une partie « centrale » dans ce guide. Sur le plan économique, le Sud, où est établi Maputo la capitale, concentre les activités industrielles. Le secteur tertiaire et culturel s’y développe de façon dynamique depuis quelques décennies. Le Nord, producteur de coton, noix de cajou, riz, canne à sucre, copra, sisal, thé ou mil demeure le grenier agricole du pays. Le Centre, qui comprend le parc national de Gorongosa, est centré sur la seconde ville du pays, Beira, détruite à 90 % en 2019 par le cyclone Ida et qui se reconstruit péniblement. La côte règne en maître sur l’activité touristique, particulièrement dans la région sud, de Ponta do Ouro à Vilankulos.
Un pays relativement plat
Le Mozambique est globalement assez plat, les reliefs ne représentent que 5 % du paysage, tandis que près de 45 % du territoire est situé en dessous de 200 m d'altitude, du fleuve Rovuma à la frontière avec la Tanzanie au delta du fleuve Zambèze, mais aussi au sud du fleuve Save.
Le littoral est sculpté de plages, de forêts côtières intactes, de dunes sauvages et de lagunes, tandis que toute la vallée marécageuse longeant le fleuve Zambèze est même au-dessous du niveau de la mer. Les plateaux, entre 200 et 1 000 m d’altitude, majoritairement dans le nord du pays, représentent la moitié du territoire. Dans les provinces de Niassa, de Nampula, de Zambézie surtout, de Tete et de Manica, de nombreux « pains de sucre » d’altitude variable sont disséminés dans le paysage.
Quelques chaînes de montagnes à l’ouest
Seule une bande montagneuse décroît d’ouest en est jusqu'aux plaines littorales. C’est à 80 km au sud de Manica que se trouve le plus important massif du Mozambique, un rectangle de 35 km sur 10 km : « la cordillère de Chimanimani », dont le mont Binga culmine à 2 436 m. La Zambézie se caractérise par des sommets éparpillés : le mont Namúli (2 414 m), non loin du lac Niassa, le mont Chissingo (1 579 m) et le mont Txitongo (1 848 m). Au nord de la province de Tete, se trouvent les monts Domue et Chirobue (1 400 m). La partie occidentale des provinces de Gaza et de Maputo abrite une chaîne de petites montagnes à plus de 1 000 m, mais sans réelle continuité.
Des gisements géologiques importants
La région du bassin du Zambèze est reconnue comme étant la source de richesses minérales. La fin de la guerre civile a mis un terme aux appréhensions occidentales, mais tout reste encore à explorer. Les gisements d’uranium, d’amiante, de fer, de bauxite, de diamant et surtout de gaz naturel attisent les convoitises des puissances occidentales qui aimeraient s'y implanter. Le conflit armé suite au projet d'exploitation du gaz par Total qui a débuté en 2017 dans le Cabo Delgado a néanmoins freiné les appétits des multinationales. Suite à l'affiliation de la rébellion armée à Daesh en 2019, le géant français a décidé de geler son projet à 20 milliards de dollars en 2021. Aujourd’hui, la principale ressource exploitée au Mozambique est le charbon, dans les régions de Maputo et de Tete. Un gisement de fer existe dans le nord et l’or est exploité à Manica dans de petites concessions familiales.
Des fleuves et rivières à profusion
Le Mozambique est richement pourvu en fleuves. Au nord, la Rovuma constitue une frontière naturelle avec la Tanzanie. Le Messalo sépare la province de Cabo Delgado de celle de Nampula. Le Ligonha inscrit les limites entre les provinces de Nampula et de Zambézie. Le Pungué naît au Zimbabwe et débouche dans l’océan à Beira. Le fleuve Buzi connaît la même destinée, mais se termine à Pungué. Le fleuve Save, 650 km de long, prend sa naissance dans le Mashonaland, au Zimbabwe, sous le nom de Sabi. Il représente une limite naturelle entre les provinces de Sofala et de Manica en amont, entre les provinces de Gaza et d’Inhambane en aval. Il se jette dans l’océan à Nova Manbone. Le Limpopo, 1 600 km de long, naît en Afrique du Sud près de Johannesburg, crée une frontière avec le Botswana et le Zimbabwe et se jette dans l’océan Indien, à 15 km au sud de Xai-Xai. L’Incomati prend naissance dans le nord-est de l’Afrique du Sud, passe par eSwatini et finit dans la baie de Maputo. Le fleuve Maputo, frontière naturelle avec l’Afrique du Sud, prend naissance dans les vertes hauteurs d'eSwatini et finit aussi dans la baie qui porte son nom. Dès que le débit le permet, donc surtout pendant la saison des pluies, ils sont tous utilisés pour la navigation, à défaut d’un réseau routier suffisant. Vingt-cinq rivières sillonnent également le pays. La plupart naissent dans l’un des pays voisins pour finir dans l’océan Indien. De nombreuses écluses ont été installées à des fins d’irrigation agricole.
Mythique Zambèze
Le plus grand reste le Zambèze. Avec ses 2 600 km de long, il est le quatrième fleuve le plus grand d’Afrique, derrière le Nil (6 700 km), le Congo (4 600 km) et le Niger (4 200 km). Né en Zambie à 1 700 km d’altitude, il sillonne l’Angola, traverse la Zambie, sert de frontière avec le Zimbabwe, puis traverse le Mozambique avant de se jeter dans l’océan Indien. Fortement utilisé pour la navigation commerciale lorsque son débit est suffisant, le Zambèze est aussi un véritable producteur d’énergie électrique. Construit en 1974, l’énorme barrage de Cahora Bassa forme un lac artificiel du même nom et fournit le pays en électricité.
Le lac Nyassa
Il y a au Mozambique un certain nombre de lagons et de lacs de taille moyenne, naturels ou artificiels. Au nord, partagé avec le Malawi et la Tanzanie, le lac Niassa (ou lac Malawi) fait figure de grand, s’étendant sur 28 678 km2, dont 7 000 km2 au Mozambique. Il s’étire sur 600 km tandis qu’il est plutôt étroit, entre 15 km et 90 km de largeur. Le caractère rectiligne de ses côtes ne permet pas l’installation de ports. Côté Mozambique, à Metangula, seul un petit port de pêche survit.