Des zones protégées incontournables
Les nombreux parcs et réserves sont des incontournables de la destination. Créée en 2011, l’agence nationale chargée des zones protégées (National Administration for the Conservation Areas – ANAC) gère environ 26 % du territoire, dont dix-neuf parcs et réserves. Depuis la fin du conflit armé, le gouvernement maintient ses efforts pour réhabiliter, valoriser ces espaces et réintroduire les espèces animales qui ont disparu, notamment avec le soutien de la coopération étrangère et grâce aux investissements privés. La réserve nationale de Niassa, qui couvre environ 42 000 km² (la superficie des Pays-Bas), est la plus étendue du pays. Le gouvernement espère en faire la tête de pont d’un tourisme version nature en intégrant populations locales et développement durable. 60 000 habitants vivent dans la savane arborée du parc. Les animaux, lions et chiens sauvages s’y déplacent librement, ainsi que quelques centaines d’éléphants (contre plus de 11 000 en 2009). Il est prévu, à terme, qu’elle s’associe au parc national de Selous (qui fait déjà 55 000 km²), de l’autre côté de la frontière tanzanienne, ce qui en ferait alors la plus grande réserve continentale (environ 150 000 km²). À redécouvrir à tout prix, le parc national du Gorongosa, sur 3 700 km², est l’objet d’un vaste projet de réhabilitation après avoir été mis à sac par la guerre. Près de trente ans après la fin du conflit, les animaux, notamment les lions, éléphants, antilopes, qui avaient quasiment disparu, reviennent peu à peu. La réintroduction de 14 lycaons, aussi appelés chiens sauvages, y a été effectuée avec succès en 2018 (voir le site www.gorongosa.org). Côté mer, le parc national de Bazaruto regroupe un ensemble d’îles idylliques dans l’océan Indien, halte sur la route des oiseaux migrateurs, où l’on croise aussi lamantins et tortues marines. Le parc national du Limpopo (PNL) a été créé en 2001 par le gouvernement du Mozambique sur le territoire d’une ancienne concession de chasse d’une superficie de 11 230 km². Un projet de parc transfrontalier, le Grand Limpopo, avec le parc national Kruger (Afrique du Sud) et le parc national du Gonarezhou (Zimbabwe), a été initié en 2002. Ce parc pourrait à terme faire plus de 100 000 km². Pour l’instant, des opérations de relocalisation des animaux sont en cours ; attrapés dans le parc Kruger, surpeuplé, ils sont relâchés côté mozambicain. Des populations locales, dont certaines ont vécu de braconnage, sont progressivement déplacées en bordure de la réserve, non sans quelques contestations. Bien que créée dès 1932, la réserve de Gilé (2 860 km²) est l’une des moins développées de tout le pays. C’est la seule qui n’est absolument pas habitée par l’homme. Elle possède une faune un peu plus variée qu’ailleurs, mais a été très affectée par la guerre civile. L’agriculture autour de la réserve est le premier facteur de dégradation des forêts. Une ONG française, Nitidae, travaille actuellement avec les populations locales pour développer une agriculture plus durable. La réserve d’éléphants de Maputo est également en cours de réhabilitation. Elle abrite 700 éléphants, ainsi que des hippopotames, crocodiles, antilopes petites et grandes, zèbres, girafes, singes, buffles et des centaines d’oiseaux.
Quelques conseils pour respecter la biodiversité
« Ne rien laisser d’autre que les empreintes de vos pieds nus. » Vous verrez certainement ce slogan si vous vous adonnez aux loisirs nautiques. Il est déconseillé de ramasser des coquillages, car cela peut nuire à l’écosystème sous-marin. Pour éviter de contribuer au braconnage, ne soyez pas tentés par la viande de la brousse telle que de l’antilope ou du singe, car ils pourraient avoir été tués illégalement. De même, si vous voyez ce poisson sur la carte des restaurants, sachez que le garoupa (mérou) met cinq ans à se reproduire et est en voie de disparition. Pour rappel, il est interdit de rapporter des objets en ivoire en France. D’une manière générale, on déconseille de rapporter des produits d’origine animale.
L’impossible gestion des ordures
L’urbanisation et le développement économique du Mozambique ont entraîné une croissance importante du nombre de déchets. Malheureusement, la plupart de ceux qui sont collectés finissent dans des dépotoirs non contrôlés. Dans les transports en commun, les Mozambicains n’hésitent pas à tout balancer, sans le souci du respect de l’environnement. Canettes de soda vides, bouteilles d’eau et emballages plastique s’envolent par la fenêtre et viennent salir le bush. Des chiffonniers, (catadores en portugais) les ramassent quelquefois pour les revendre. La plupart des déchets de Maputo atterrissent à la décharge de Hulene, à une dizaine de kilomètres du centre-ville, offrant un triste spectacle. Une montagne de déchets de 17 ha culmine à 15 m au-dessus d’habitants installés en périphérie. En 2018, un glissement de terrain y a entraîné la mort de 17 personnes. Le gouvernement a alors promis d’améliorer la situation, mais rien n’a encore changé. Différents projets internationaux visent à améliorer la gestion des déchets au Mozambique. En 2017, l’Agence suédoise pour le développement et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ont ainsi lancé un programme appelé Marplastics (Marine Plastics and Coastal Communities in Mozambique) dans les régions de Beira et de Pemba, pour lutter contre la population plastique. Le projet consiste à nettoyer les océans et à collaborer étroitement avec les autorités locales pour améliorer les politiques de réduction des déchets.
La ruée sur les hydrocarbures, vraie chance ou gros risque ?
Le Mozambique ne produit que 0,14 % des émissions de CO2 de la planète. Sa production électrique provient à 90 % d’énergies renouvelables, en grande majorité de la centrale hydroélectrique de Cahora Bassa, sur le fleuve Zambèze. Mais cela pourrait peut-être bientôt changer… Entre 2005 et 2013, d’importants gisements de gaz ont été découverts au large du pays : 5 000 milliards de mètres cubes, de quoi satisfaire la consommation de la France pendant plus de cent vingt ans ! Le Mozambique devait entrer, juste après cette découverte, dans le « top 5 » des producteurs de gaz naturel liquéfié (GNL) derrière les États-Unis, le Qatar, l’Australie et la Russie. Une aubaine pour les géants de l’énergie : la compagnie italienne Eni, l’américain Exxon et le français Total voulaient y développer des projets. Pour le gouvernement, les revenus fiscaux s’annonçaient importants. Mais faut-il vraiment s’en réjouir ? Les organisations environnementales pointent du doigt les énormes quantités de gaz à effet de serre, principalement de méthane, que vont produire de tels projets. Elles dénoncent également les déplacements de populations de pêcheurs et d’agriculteurs sur des terres qui ne sont pas adaptées à leurs activités, dans la province de Cabo Delgado. Une insurrection en 2017 s'est transformée en terrorisme djihadiste avec l'affiliation de la rébellion à Daesh en 2019. En conséquence, Total a gelé son projet de 20 milliards de dollars en 2021.
Aujourd'hui, le Mozambique est frappé de plein fouet par le dérèglement climatique. Au printemps 2019, le cyclone Idai a dévasté quatre provinces du centre du Mozambique, faisant au moins 650 morts, des centaines de milliers de déplacés et plus de 1,8 million de personnes sous assistance humanitaire. Quelques semaines plus tard, le cyclone Kenneth a fait 38 morts dans la province de Cabo Delgado. En mars 2023, c'est le cyclone Freddy qui a balayé le nord du pays en créant des inondations importantes.