Temples perdus au coeur de la jungle, peuple attachant et fleuve légendaire : le Cambodge est l'une de ces destinations inoubliables. Longtemps impénétrable, le pays s'ouvre aujourd'hui au reste du monde qui ne peut être que fasciné et subjugué par ses richesses. Des ruines d'Angkor aux jungles de Rattanakiri, des îles désertes du golfe de Siam en passant par les nuits agitées de Phnom Penh, on parcourt le Cambodge en témoin privilégié. Ici, la beauté architecturale rivalise avec une nature sauvage et indomptable.

 

Pérégrinations phnompenhoises

L'arrivée à Phnom Penh est inoubliable. Cette capitale matérialise nombre de rêves que porte notre inconscient collectif quand on évoque l'Extrême-Orient. Le visiteur est vite envoûté par cette ville qui à la fois s'agite et sommeille nonchalamment. Il y a dans Phnom Penh ce qu'il faut d'excitation urbaine sans l'oppressante frénésie des mégalopoles asiatiques voisines. Il faut bien lui accorder deux jours, pour se balader à sa guise, découvrir l'inénarrable marché russe, visiter le Musée national et goûter aux nuits phnompenhoises, le long du quai Sisowath. Vue sur une carte, Phnom Penh a la forme d'une gigantesque toile d'araignée. Les quartiers les plus jolis, vivants et commerçants se trouvent dans le triangle Wat Phnom, stade olympique et hôtel Cambodiana, le boulevard Sihanouk formant la base de ce triangle.

Pour vous sustenter, sachez que le Cambodge offre une cuisine variée et mâtinée d'influences thaïlandaises et chinoises. Les locaux prennent leur petit déjeuner au restaurant ou chez les marchands de soupe ambulants. Ils mangent du riz avec du porc sauté coupé en lamelles (baï sach chrouk) ou du riz au poulet (baï sach maon). La soupe aux vermicelles chinois (kuï tiv) fournit presque un repas complet, et nombreux sont les plats de poissons. D'ailleurs, ne manquez pas de déguster le plat national, l'amok, savoureux poisson cuit au lait de coco dans des feuilles de bananier.

 

Du Musée national au marché russe

Si vous ne deviez visiter qu'un musée, ce serait le Musée national, parce qu'il est un chef-d'oeuvre de l'architecture traditionnelle khmère et parce qu'il recèle une collection unique de pièces de la période angkorienne (du IXe au XIVe siècle).

Impossible de quitter Phnom Penh sans un détour par le marché russe. C'est le grand bazar de la ville. On y trouve tout et aux meilleurs prix à condition de négocier sec : soies, antiquités, souvenirs, poisson frais, DVD pirates, jeans, teeshirts, tailleurs sur mesure, bijoux... et bien sûr des kramas, cette écharpe traditionnelle en coton à carreaux rouge et blanc.

 

Cap sur Angkor

Vient le moment de partir pour Siem Reap, la ville connexe au site d'Angkor. Il existe des liaisons aériennes quotidiennes depuis Phnom Penh. La route est également possible, mais nous vous conseillons de prendre le bateau-navette qui remonte le Tonle Sap. Le temps décent minimum pour visiter Angkor est de trois jours, mais vous pourrez aisément lui consacrer une semaine en visitant chaque jour des temples différents.

Le site s'étend sur plus de 600 hectares, et l'on va d'un temple à un autre en moto-doup, en touk-touk ou en taxi à travers une dense forêt agrémentée d'immenses bassins artificiels qui témoignent du génie hydraulique des Angkoriens. Car c'est en plein coeur d'une épaisse jungle que les rois décidèrent de bâtir l'un après l'autre leur temple, réunissant chacun les meilleurs architectes et ornemanistes du moment pour exprimer leur dévotion et leur puissance. Il n'est pas d'autre lieu sur terre où le minéral édifié par l'homme et le végétal à la sauvage puissance se sont mariés avec autant d'alchimie.

 

Que visiter ?

Un conseil : attention à la surdose de temples. Attardez-vous plus longtemps dans un que vous affectionnez plus particulièrement plutôt que de vouloir tous les parcourir.

Vous pourrez ainsi profiter pleinement du luxe de détails de chacun et vous imprégner de leur atmosphère. Le plus emblématique est bien sûr Angkor Wat, qui nécessite une véritable demi-journée. Protégé par des douves et des murs d'enceinte de près de 1 000 mètres de longueur, ce temple-montagne s'élève majestueusement, couronné par cinq tours en forme de tiare dont la centrale culmine à 65 m. Quel vertigineux délice que d'emprunter les galeries, longues de plusieurs centaines de mètres, qui présentent à l'infini des apasaras, ces demi-déesses dansantes, et dont chacune est symbolisée avec un corps, un regard et un sourire différents de sa voisine. Les bas-reliefs des galeries extérieures couvrent plus de 2 000 m2 de surface.

Parmi les autres temples incontournables figure évidemment le Bayon, avec ses fameux visages souriants, représentations du roi Jayavarman VII sous son aspect divin. Les têtes s'étagent et se superposent dans un désordre apparent, placées sur des tours à différentes hauteurs. Il est impressionnant de les voir surgir de toute part, où que l'on soit dans le temple, et arborer leur mystérieux sourire.

Changement d'ambiance dans le Ta Prohm. Ce splendide temple semble parfois englouti par la végétation. Le Preah Khan, lui, dont les immenses galeries en enfilade évoquent quelque cité romaine, est immense et majestueux. Envahi lui aussi par la jungle, il faut s'y perdre et se laisser emporter par la magie des lieux. Très peu visité, le Ta Nei est un de nos coups de coeur pour son ambiance. C'est en effet l'un des seuls temples laissés en l'état par les archéologues.

 

Aller plus loin

Parmi les temples dits " hors circuit ", c'est-à-dire éloignés du coeur du site d'Angkor, deux sont à ne pas manquer. À une vingtaine de kilomètres au nord du Bayon, le Banteay Srey est un ravissement avec ses fresques délicatement ciselées dans le grès rose. De petite taille, il offre un fantastique luxe de détails dans tous ses ornements. À 70 km de Siem Reap, le Beng Mealea, presque submergé par un océan de végétation, est un trésor encore méconnu.

Si vous disposez de temps et cherchez à vous détendre après un programme angkorien chargé en visites culturelles, deux options s'offrent à vous : mer ou randonnée. En quinze jours sur place, vous pourrez les concilier. Côté balnéaire, le Cambodge propose avec Sihanoukville et Koh Kong de biens jolies robinsonnades avec des plages de sable blanc, une mer délicieuse, de petits îlots déserts et des spots de plongée encore peu fréquentés. Côté marche et grande nature, direction Rattanakiri, région de jungle, de rivières, de lacs et de tribus au mode de vie ancestral. De quoi pousser plus avant la découverte de ce poignant pays ou trouver de bonnes raisons de revenir.

 

Infos futées

 

Quand ? Toute l'année compte tenu d'un climat relativement clément. Avec une préférence pour la saison des pluies (fortes mais brèves), de juin à octobre, car c'est la basse saison et la luxuriance de la végétation atteint son zénith.

 

S'y rendre. Au départ de Paris, vols quotidiens pour Phnom Penh avec escale à Bangkok, Saigon ou Kuala Lumpur. Compter 15 heures de vol.

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Utile. Pour se rendre au Cambodge, il faut un passeport en cours de validité et un visa (valable 30 jours), à se procurer auprès de l'ambassade.

AMBASSADE DU CAMBODGE - Plus d'informations sur le site

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