Grands mammifères
Buffle d’eau. Cet animal se raréfie à l'état sauvage. Il est domestiqué presque sur l'ensemble du continent. Principalement en saison sèche, on peut voir des troupeaux qui se promènent librement, mais ne sont pas sauvages.
Gaur. Ce bœuf sauvage, quasi préhistorique et classé comme vulnérable, se retrouve dans tout le pays, bien qu’en faible densité.
Banteng. D’aspect plus fin, le Banteng est également un bœuf sauvage, rencontré assez souvent par les chasseurs indigènes qui en consomment la viande.
Cervidés. Trois espèces peuvent se découvrir : le cerf d’Eld en plaine, ainsi que le sambar et le muntjac qui vivent plutôt en forêt. Vous retrouverez de la viande (fraîche ou séchée de ces 3 espèces) sur les marchés.
Ko-prey. Appartenant à la famille des bovidés, cet animal considéré comme « possiblement éteint » doit également être cité car il est l’emblème national du Cambodge.
Éléphant d’Asie. En 1983, il était estimé qu'il restait environ 2 000 individus dans la nature ; aujourd’hui il en resterait entre 400 et 600 répartis entre trois grandes aires : les provinces de Ratanakiri, de Mondolkiri et le massif des Cardamomes.
Ours malais. Il est encore assez fréquent d’en rencontrer au Ratanakiri et Mondokiri, même si l’espèce est en danger et a fortement chuté ces dernières décennies. C’est l’espèce d’ours la plus petite au monde.
Tigre. Officiellement, il est éteint depuis plus de 15 ans. Une politique de réintroduction est encouragée par de nombreuses associations locales et par le gouvernement. En attendant il est toujours au centre de nombreuses légendes.
Panthère et panthère nébuleuse. Leur observation est difficile, mais il en est fréquemment fait état par les villageois, sans que l’on sache vraiment à quoi s’en tenir.
Autres espèces : le quay, ou sao la, antilope découverte en 1992 au Vietnam à proximité du Cambodge est observable dans les deux pays de son territoire. On trouve également des crocodiles, mais leur observation à l’état naturel est quasi impossible. Ils sont aujourd’hui élevés dans des fermes. Les singes, autrefois abondants, ont bien pâti du braconnage et se rencontrent plus souvent en captivité. On trouve également quelques sangliers.
Les oiseaux
L’avifaune du Cambodge est assez peu connue. Après de récentes études, à ce jour 530 espèces sont répertoriées, mais de nouvelles sont ajoutées chaque année à la liste, ce qui permet de penser raisonnablement que plus de 600 espèces peuplent le royaume, soit plus que dans toute l’Europe. Une diversité remarquable pour un pays de taille modeste. Parmi elles, environ 40 espèces figurent sur la liste rouge de celles globalement menacées.
Le Lac Tonlé Sap constitue un lieu de vie unique et riche, et ses forêts inondables abritent de nombreux oiseaux d’eau en voie de disparition dans une grande partie du continent. Des colonies impressionnantes regroupant des milliers d’individus de plusieurs espèces comme le tantale indien, le marabout, l’ibis à tête noire ou le pélican à bec tacheté se réunissent à la saison sèche. C’est à cette époque que cormorans, aigrettes ou guifettes moustac se laissent tomber en piquée ou simplement cueillent à la surface les poissons qui nagent par grappes dans les eaux alors basses du lac. Ils croisent dans cette cantine à ciel ouvert le martin-pêcheur dont pas moins de cinq espèces différentes peuplent les environs, le balbuzard pêcheur, ou le milan à tête blanche. Sur le même sol se côtoient des espèces en voie d’extinction comme le héliornis asiatique et le pygargue à tête grise, ou encore l’ibis noir qui jadis pullulait sur les rives et est aujourd’hui presque totalement éteint. Sur un ton plus positif, des études apportent parfois de bonne nouvelles, comme cette découverte récente d’une importante colonie de floricans du Bengale, une espèce d’outarde rare et difficile à observer. Enfin, lorsque les eaux sont au plus bas juste avant l’irruption de la saison des pluies, les rives boueuses se peuplent de centaines de hérons, crabiers, aigrettes et autres échassiers foulant la vase.
La région s’étendant au nord du Tonlé Sap et, vers l’est, jusqu’à la frontière vietnamienne, est couverte en majeure partie de forêt claire tapissée de hautes herbes et parsemée de mares, constituant le biotope de prédilection de l’ibis géant, un temps considéré éteint mais qui semble devoir survivre. La grue antigone, mesurant plus de 1,50 m, niche dans la forêt savane en saison des pluies. Dans la province de Mondolkiri, le paon spicifère est devenu rare, à cause de la chasse pour ses plumes et de la déforestation.
Autour de Stung Treng aussi, la saison sèche procure des conditions idéales à la nidification d’espèces sur les bancs de sable émergés. Ainsi, la sterne et le vanneau de rivière, ainsi que le grand œdicnème, arpentent les berges quand ils ne sont pas dérangés par chiens, buffles ou hommes, ou par les crues artificielles des barrages en amont.
Les forêts humides du massif des Cardamomes constituent également un habitat idéal pour de nombreuses espèces. La région est si riche en faune que pas moins de trois parcs nationaux y ont été créés pour tenter de sauver les quelques trois cents espèces d’oiseaux qui y ont été découvertes. Si la torquéole du Cambodge, ressemblant à s’y méprendre à une perdrix, est la plus notable car elle est la seule endémique au pays, de magnifiques spécimens s’y côtoient, parmi lesquels barbus, perroquets, pigeons verts, minivets écarlates, timalies, merles rieurs, et une sorte de colibri étonnant, le soui-manga. Impressionnants, les calaos bicornes et à casque ondulé règnent sur la canopée.
Si l’exotisme de la forêt dense et sauvage éveille l’intérêt, il n’en est pas moins qu’un des paysages les plus riches en espèces est celui que vous rencontrerez les plus fréquemment au Cambodge : la plaine cultivée qui déroule ses champs et ses rizières sur des kilomètres le long des routes. Le rollier indien, le martinet des palmes, le guêpier à queue d’azur, le tisserin Baya et le traquet tarier font partie de ces espèces magnifiques que vous croiserez sur votre chemin. Les rizières, bien entendu présentes partout dans le pays, abritent des espèces comme le busard d’orient, qui se nourrit de rongeurs habitués de ces champs. Les jardins des particuliers, les vergers de toutes sortes abritent des merles, tourterelles et bulbuls goyaviers. La ville même, toute bétonnée qu’elle soit, abrite des dicées à dos rouge et des moineaux.
La flore
La forêt couvre aujourd’hui environ 46% du territoire cambodgien, en net recul depuis des dizaines d’années. Ce chiffre est en net recul suite à la déforestation sauvage (60% en 2010). Ce territoire forestier est séparé en deux grandes catégories prédominantes : les forêts sèches décidues et les forêts denses humides. La forêt joue bien entendu un rôle écologique très important, mais est également essentielle à la vie quotidienne de la population : plus de 95 % des Cambodgiens utilisent le bois pour la cuisson des aliments. Exploitée économiquement pour la construction et le chauffage, la forêt cambodgienne connaît les affres de la déforestation sauvage. La forêt inondée est l’un des principaux types de forêts au Cambodge. Source d’abondance pour les habitants du Tonlé Sap, elle les pourvoit en fruits et légumes, matériaux de construction, fourrage pour les animaux, plantes pour la médecine traditionnelle, etc. On trouve également de larges zones de mangrove, qui se développe entre mer et terre dans la vase et les eaux saumâtres sur la côte. C’est un milieu écologiquement très riche dont dépendent, entre autres, de nombreux oiseaux migrateurs. Des forêts claires de pins se trouvent au Cambodge, principalement sur le plateau du Kirirom. Les arbres dépassent en général 20 m de hauteur et ont un diamètre compris entre 50 et 60 cm. La forêt de bambous, résultat de la dégradation de la forêt dense humide par l’activité humaine (exploitation, brûlis), se trouve partout sur le territoire. Les bambous sont utilisés comme flotteurs pour les maisons construites sur le Tonlé Sap, mais servent également à la confection de barrages et de pièges à poissons. La forêt dense humide se développe dans les zones à saison sèche très courte ou absente, sur sol profond, dans le sud-ouest du Cambodge et, d’une manière générale, au pied d’écrans montagneux très arrosés. Elle se compose de plantes très variées et la canopée se trouve souvent à plus de 30 m de hauteur. En sous-bois se mêlent des représentants de nombreuses familles d’arbres ou arbustes, des palmiers, des rotins et autres lianes. Les végétaux qui vivent fixés sur les troncs et les branches abondent et comprennent surtout des orchidées, des ficus et des fougères. Le renouvellement continu des feuilles donne à ces forêts un aspect persistant. La forêt dense est surtout exploitée pour sa grande richesse en bois d’œuvre qui sert à la confection de poteaux pour les barrages à poissons, la construction des bateaux, des maisons… Les arbres à résine, surtout, représentent un revenu essentiel pour les communautés forestières. La résine est utilisée localement mais aussi exportée en grande quantité. Ce produit forestier apporte un revenu mensuel pour chaque famille qui peut aller jusqu’à une cinquantaine de dollars.
Une grande partie du territoire est également occupée par une agriculture toujours très présente : rizières, champs de maïs, de tabac, etc., complètent la flore sauvage. Si le Cambodge est un vaste territoire dans lequel la flore à l’état naturel est à bien des égards encore proéminente, il n’en reste pas moins que l’intervention humaine, toujours plus importante à mesure que le pays progresse technologiquement, est un motif de grande inquiétude quant au maintien de l’équilibre écologique.