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Poterie de Kompong Chnang © Pack-Shot - Shutterstock.com.jpg

L’artisanat cambodgien

L’artisanat cambodgien, exclusivement familial et traditionnel, n’est souvent rien d’autre qu’une occupation secondaire pour les populations rurales lors de la morte saison du calendrier agricole. Il n’est une activité principale que dans les régions à sol très pauvre et à forte densité de population. C’est ainsi que l’économie de nombreux villages des provinces de Kandal, Kompong Speu et Kampot est essentiellement basée sur la récolte du suc de palme et la fabrication artisanale du sucre. Il convient de distinguer l’artisanat « de luxe », destiné à la vente dans les villes, de l’artisanat courant destiné aux besoins des populations rurales.

Tissage de la soie

Le tissage des sampots de soie appartient à la grande tradition artisanale khmère. Il existe une très grande variété dans la richesse et les coloris de ces tissus suivant qu’il s’agisse des somptueux sampots des danseuses royales, des sampots de cérémonie, du batik ou des écharpes arachnéennes. Le métier à tisser cambodgien (à un ou plusieurs rangs de lisses), sensiblement de même type que le métier occidental, est généralement installé entre les pilotis de l’habitation et utilisé par la maîtresse de maison pendant ses loisirs. C’est dans les régions de Kandal, Kompong Cham et Takéo que l’on en trouve le plus grand nombre. Le marché russe, marché central, les artisans d’Angkor et la boutique Artisans of Angkor, à Siem Reap, sont les endroits où l’on peut trouver le plus grand choix de soies.

La tradition artisanale khmère de tissage de la soie remonte aux temps fastueux des grandes constructions monumentales d’Angkor. Celle-ci s’est transmise de génération en génération pour parvenir jusqu’à nos jours. Cependant, la période trouble des années 1970, marquée par la guerre, a contraint les artisans aux travaux des champs. Le métier de tisserand avait beaucoup perdu de ses pratiques. On distingue six catégories de tissus : le plus sophistiqué est le hol, une pièce de soie décorée de dessins préparés sur les fils de trame à l’aide de ligatures, résultat d’un procédé de tissage sergé d’ikat. Les dessins des motifs sont souvent végétaux ou géométriques. Le hol surpasse en effet de beaucoup tous les autres tissus de soie au Cambodge par son aspect chatoyant, par l’harmonie de ses couleurs. Le deuxième groupe de tissu est le phamung, qui se caractérise par la coloration unie des tissus sans motifs décoratifs. Traditionnellement le hol et le phamung sont portés lors des occasions officielles ou des cérémonies. Le troisième groupe est appelé anlunh. C’est une pièce de soie à rayures transversales multicolores. Le lboeuk est broché, orné de fleurettes. Quant au chorabap, dont les décors sont donnés par des lisses de façonnage, c’est un tissu lamé de fils d’or ou d’argent. Le dernier groupe de tissu est destiné à une utilisation plus ordinaire comme le sarong ou le krama, en coton ou en soie ou parfois un mélange de soie et de coton. La technique de teinture de la soie khmère augmente la résistance de fibres et permet d’obtenir des teintures très stables. La gamme des couleurs des tissus est constituée à partir de combinaisons de jaune, de rouge ou de noir, donnant des bruns, du bleu outremer ou du violet. Les couleurs ainsi combinées sur la trame et sur la chaîne scintillent et offrent un jeu de miroitements et de reflets très séduisant.

Vannerie

Les nattes de jonc fabriquées dans les provinces de Kompong Chhnang, Kandal et Prey Veng sont célèbres pour leur finesse et la richesse de leurs coloris. Elles trouvent leur place non seulement dans les habitations traditionnelles mais également dans la décoration intérieure des maisons des expatriés. En raison de leur taille et de leur volume, une fois pliées, ces nattes ne peuvent guère intéresser les touristes, si ce n’est pour se faire bronzer sur la plage de Sihanoukville. Notons tout de même qu’il en existe quelques versions « de voyage » moins encombrantes. La vannerie d’art ainsi que la fabrication de mobilier, d’objets décoratifs ou utilitaires, en rotin ou en bambou, se sont bien redéveloppées depuis la guerre. On trouve de nombreux magasins spécialisés dans le sud de Phnom Penh, sur le boulevard Sothéaros, au coin des boulevards Norodom et Mao Tse Toung.

Poterie

La presque totalité des poteries à usage domestique (chhnang) utilisées dans les régions rurales est produite dans la région de Kompong Chhnang suivant une technique très rudimentaire puisque les femmes qui la pratiquent ignorent le tour. Elles les façonnent à l’aide d’un ustensile en bois en tournant littéralement autour du pot. Ensuite, elles ne les cuisent pas au four, mais les passent simplement à la flamme. Dans cette même province, plusieurs ateliers se consacrent à la fabrication de grandes poteries vernissées et d’une faïence rustique présentant parfois un certain cachet artistique. Mais les plus belles poteries cambodgiennes sont produites dans la province de Ratanakiri sur les berges de la rivière Sé San. Très célèbres localement, ces superbes jarres vernissées sont presque toutes achetées par les Laotiens.

Pierres et métaux précieux

L’or est encore une monnaie d’échange très usitée et vous trouverez autour des marchés, notamment autour du marché central de Phnom Penh, des changeurs de monnaies faisant également commerce de l’or. Des boutiques spécialisées et des stands des marchés font commerce d’objets et de bijoux en or, en argent, avec ou sans pierres précieuses, ou même de pierres précieuses seules. Nous vous recommandons la plus grande prudence si vous souhaitez faire une acquisition, car à moins d’être un spécialiste il est très difficile de distinguer le vrai du faux. Les certificats d’authenticité eux-mêmes sont loin d’être tous authentiques ! Ceci dit, vous trouverez de très belles pièces si vous savez vous y retrouver. Au marché russe notamment, de nombreux étals proposent des ouvrages en argent très finement réalisés.

Peinture

Les peintres sont nombreux au Cambodge, spécialement aux abords des temples d’Angkor. Les meilleures peintures ne sont pas forcément les plus chères ! Dans les grandes villes comme Phnom Penh ou Siem Reap, vous trouverez également des galeries d’art de très belle facture avec de belles pièces. En général le prix est bien entendu plus élevé, mais la plupart proposent également des livraisons à l’étranger.

Produits alimentaires

Pas toujours facile de rapporter de voyage votre plat préféré. Bien entendu, hors de question de glisser votre reste d’amok de poisson ou de bœuf loc lac dans vos valises. En revanche, certains mets typiquement cambodgiens voyagent très bien. C’est le cas du café par exemple. Les provinces du Mondolkiri et du Ratanakiri produisent un café d’une grande qualité, que vous n’aurez aucun mal à trouver sur les marchés. Le sucre de palme, vendu en abondance sur le bord des routes, se conserve également très bien et fera un excellent souvenir. N’hésitez pas à passer une tête dans les supermarchés, c’est là que l’on trouve les ingrédients les plus exotiques, en général suffisamment empaquetés pour être transportables. Enfin, le Cambodge et particulièrement la province de Kampot sont connus mondialement pour la qualité de leur poivre.

Savons et produits de beauté

Les Khmers sont passés maîtres dans l’art de récolter herbes, plantes et minéraux locaux et de les transformer en une myriade de produits de beauté différents, pour la plupart bio. De la crème de jour aux sels de bain, ces produits en général empaquetés à la perfection font de très beaux souvenirs.

Où et comment acheter ?

Commençons par une recommandation : n’achetez pas aux enfants, aussi mignons soient-ils. C’est une question d’éthique importante sur laquelle nous souhaitons insister. Certes, en achetant un paquet de cartes postales à un petit Cambodgien qui semble dans le besoin aux abords d’un temple, vous lui procurez une source de revenu. Mais vous montrez également à ses parents qu’il est bien plus lucratif d’envoyer ses enfants vendre des cartes postales aux touristes que de les mettre à l’école. Vous entretenez également les réseaux criminels qui exploitent le travail des enfants pour leur propre compte. Tous les enfants des rues ne font pas partie de tels réseaux, mais vous n’avez aucun moyen de savoir si c’est le cas. Il est bien plus responsable d’acheter aux marchands installés… et adultes. En outre, soyez conscient que votre comportement influence celui des vendeurs. Si vous achetez aux vendeurs ambulants qui harcèlent les visiteurs à l’entrée des temples, vous leur montrez que cette méthode marche. Nous vous conseillons de les repousser gentiment pour acheter sur les stands aux vendeurs moins agressifs ou dans les magasins.

Les marchés sont une excellente option pour trouver des souvenirs, qu’ils soient des produits locaux ou de l’artisanat destiné aux visiteurs. On y trouve de tout, et à tous les prix. Au Cambodge, les prix des souvenirs se négocient. Un bon négociateur est toujours respecté par le vendeur… à condition de ne pas en faire trop. Négocier ne veut pas dire économiser chaque centime. Gardez en tête que ce centime sert à nourrir une famille.

Les magasins ou coopératives de souvenirs sont aussi de bons choix, dans lesquels la négociation s’impose. Attention, sachez que si un guide vous emmène dans un magasin particulier, c’est en général qu’il y obtient une commission. Cette pratique n’est pas spécialement condamnable, mais les prix seront généralement un peu supérieurs aux magasins que vous aurez dénichés vous-même.