Petite histoire de Bouddha
Au milieu du VIe siècle avant l’ère chrétienne, à Kapilavitsu, sur les contreforts de l’Himalaya, naquit le prince Siddhârta de la dynastie des Câkya. Il vécut la jeunesse d’un prince de sang royal, mais quatre rencontres (un vieillard, un malade, un mort et un religieux) lui montrèrent la vanité de sa vie princière. A 29 ans, le prince Siddhârta Gautama abandonna le palais de son père pour mener la vie d’un ascète en quête de la vérité. Après des années passées à étudier la philosophie indienne et à pratiquer l’ascèse, une méditation de plusieurs semaines sous un figuier à Bodh Gaya lui permit d’atteindre l’Illumination : ayant découvert la source de la souffrance dans le désir et son remède dans le renoncement, il devint alors Bouddha et prêcha cette vérité le reste de sa vie : « Voici les cinq règles de votre vie de chaque jour : soyez compatissants et respectez la vie la plus infime. Donnez et recevez librement mais ne prenez rien indûment. Ne mentez jamais, même dans les occasions qui vous paraissent absoudre le mensonge. Évitez les drogues et les boissons. Respectez la femme et ne commettez aucun acte illégitime et hors nature. » Il fonda la communauté des moines, établit la règle qui affranchit de la nécessité de renaître après chaque vie pour de nouvelles douleurs et une nouvelle mort, et entra dans le Nirvâna, à l’âge de 89 ans en l’an 476 avant l’ère chrétienne.
Bouddhisme cambodgien
Le bouddhisme Hinayana (ou Theravada) est la forme première du bouddhisme. Elle s’imposa au Cambodge au début du XIVe siècle, succédant à la forme Mahayana qui incluait le culte des dieux-rois d’Angkor. L’adoption du bouddhisme Hinayana doit être considérée comme une sorte de renoncement collectif à la grandeur ; tout un peuple épuisé par des siècles de guerre rejeta le Mahayana du roi Jayavarman VII pour adopter une forme de religion beaucoup moins exigeante. Le Hinayana est l’expression du bouddhisme originel. Contrairement au Mahayana (Tibet, Chine, Japon, Viêt-Nam), il ne croit pas en l’existence des bouddhas et bodhisattva, mais au bouddha historique, Sakyamuni. Au Cambodge, le bouddhisme est fortement teinté de survivances brahmaniques ainsi que de pratiques magiques héritées d’influences diverses. Les moines bouddhistes theravadin ne sont pas des prêtres, ils ne servent pas d’intermédiaires entre l’homme et une divinité, n’offrent aucun sacrifice et peuvent quitter le monastère et la robe safran quand ils le désirent. Le moine bouddhiste fait vœu de pauvreté et ne doit posséder aucun bien. Sa nourriture et ses vêtements doivent lui être offerts par les fidèles sous forme d’aumône. Chaque matin, il parcourt le village pour quêter silencieusement sa nourriture de la journée. Il ne prend qu’un repas par jour et, passé midi, il doit s’abstenir de tout aliment solide. Il fait également vœu de chasteté et ne doit rien faire qui lui fasse courir le risque de ne point rester chaste. Enfin, le moine doit pratiquer la non-violence, non seulement à l’égard des hommes mais de tous les êtres vivants.
Islam
L’islam est représenté au Cambodge principalement par la minorité ethnique Cham, dont la plupart des représentants s’identifient comme disciples de Mahomet. Au nombre de 150 à 200 000 en 1975, les musulmans Cambodgiens furent persécutés par les Khmers rouges. On en compte aujourd’hui environ 370 000, pour la plupart d’obédience sunnite. La péninsule de Chrouy Changvar près de Phnom Penh est considérée comme le centre spirituel islamique du Cambodge, et plusieurs hauts dignitaires religieux y résident. Chaque année, un certain nombre de Chams se rendent en Malaisie pour étudier le Coran ou en pèlerinage à la Mecque. On distingue les Chams traditionalistes, qui pratiquent un islam tolérant mêlé de croyances locales, et les Chams orthodoxes, proches de la communauté malaisienne dont ils ont adopté l’islam plus rigoureux et proche du livre saint.
Christianisme
La première tentative de christianisation du pays, menée par un prêtre dominicain portugais au milieu du XVIe siècle, se révèle un échec, le Cambodge étant trop attaché à ses croyances locales, et plus loyal à son roi qu’à une quelconque religion. La colonisation française n’eut pas d’avantage d’effets. Pourtant en 1953, on comptait environ 200 000 chrétiens dans le pays, dont 50 000 Vietnamiens, faisant de la religion la seconde du pays en nombre d’adeptes. Il est très difficile de quantifier le nombre de chrétiens de nos jours au Cambodge, les écarts entre différentes sources étant très significatifs, cependant la communauté ne dépasse sans doute pas les 50 000 fidèles. Pas de diocèse au Cambodge, mais 31 congrégations, dont 27 en langue khmère, 3 en vietnamien, et 1 internationale. Il est à noter que les églises évangélistes, aidées par les nouvelles technologies de l’information, font une récente percée dans le royaume.
Croyances populaires
La plupart des tribus des montagnes possèdent leurs propres systèmes de croyances religieuses. On considère que les Khmers Loeu sont majoritairement animistes, bien que d’un groupe ethnique à l’autre les croyances varient grandement. Elles reposent souvent sur la présence d’esprits invisibles et l’opposition entre le bien et le mal. Shamans et Sorciers sont les intermédiaires entre cet univers invisible et le monde des hommes. Ces croyances ne s’opposent pas aux grandes religions, et on trouve dans la plupart des villages un certain degré de syncrétisme entre, pour la majorité, le bouddhisme et les croyances ancestrales. Si le bouddhisme est religion d’état, les autorités ne cherchent généralement pas à intervenir dans les croyances des sujets de sa majesté.
Autres religions
Le Cambodge compte également une communauté juive d’une centaine d’âmes, et une Maison Chabad est en fonction depuis 2009. On dénombre également un peu plus de 15 000 membres de la foi Baha’i, particulièrement actifs autour de Battambang.