Parc national Taman Negara © travelwild - Shutterstock.com.jpg
Vallée de Danum © muslian - iStockphoto.com.jpg

La Malaisie, entre métropoles grandioses et sublimes paysages

Un séjour en Malaisie permet de profiter de métropoles attractives. Kuala Lumpur et Singapour sont souvent des étapes incontournables, et fascinent par leurs quartiers animés et leur architecture parfois surprenante. Mais la Malaisie offre aussi une incroyable nature à découvrir, une richesse à protéger face aux nombreux défis environnementaux de notre époque contemporaine. C’est d’ailleurs pour cette raison que plusieurs parcs nationaux ont vu le jour, tant à Bornéo que sur la péninsule. On trouve de nombreuses forêts tropicales sur le territoire, l’une des plus anciennes se trouve dans le Parc national Taman Negara. Plusieurs espèces d’animaux y vivent comme les éléphants, les tigres et les panthères noires. On y pratique la pirogue, le rafting et les amateurs de treks peuvent escalader le mont Gunung Tahan, le plus haut sommet de la péninsule malaisienne. Une expérience similaire attend les voyageurs au Parc national Ulu Temburong à Brunei. Là aussi, on profite de la densité de la forêt, surtout lorsque l’on prend de la hauteur en se promenant sur la canopée. Comment ne pas s’émerveiller devant la richesse de la faune malaisienne ? Dans le Parc national d’Endau-Rompin, on croise la route de nombreux mammifères, de grenouilles, d’insectes et des derniers rhinocéros de Sumatra. Les chutes d’eau offrent de sublimes coins où faire une escale et les rivières qui traversent le parc sont un terrain privilégié pour les amateurs de treks en rivière. Une autre espèce à protéger est l’orang-outan. On a l’occasion d’en approcher dans la réserve de Semenggoh ou au centre de réhabilitation de Sepilok, qui recueille et prépare les orangs-outans orphelins à retourner dans la jungle. Les singes sont d’ailleurs présents en nombre en Malaisie, et particulièrement dans le Parc national de Bako, où l’on croise des macaques à longue queue, des langurs argentés et l’incontournable du coin, le singe nasique. Lors d’un autre moment, et lorsque l’on souhaite s’émerveiller et prendre en photo des curiosités naturelles de toute beauté, il faut rejoindre le Parc national de Gunung Mulu et son réseau de grottes souterraines. Les pics karstiques que l’on découvre sur place, aux silhouettes dangereuses, témoignent de la façon dont la nature peut prendre des aspects dont on ne soupçonne pas l’existence.

Les défis écologiques de la Malaisie

La Malaisie n’est pas exempte de problèmes liés à l’environnement. Le premier est la déforestation. C’est en effet aujourd’hui 60 % de la forêt primitive malaisienne qui a subi ce fléau. En cause notamment, la multiplication des plantations de palmiers à huile, l’huile de palme étant un ingrédient clé pour de nombreuses industries, des biocarburants aux cosmétiques en passant par le chocolat. Les plantations sont accusées de détruire les forêts tropicales et de mettre en danger l’habitat de nombreux animaux. En réponse à ce grave problème qui inquiète gravement les défenseurs de l’environnement, un laboratoire tente actuellement de créer des plants de palmiers à huile nains afin de s’inscrire dans un projet environnemental durable. Si ce projet révèle une volonté de limiter la déforestation, il ne calme pas la colère de nombreux écologistes, notamment en Europe, où l’huile de palme est considérée comme nocive pour la santé, en plus de détruire la biodiversité. L’ONG Les Amis de la Terre (www.amisdelaterre.org) estime même que les coupes de forêts en Malaisie doivent impérativement cesser, pour protéger les animaux, la biodiversité et éviter le mouvement des populations indigènes. Autre problème important, les feux de forêt en Indonésie qui impactent la Malaisie. Les saisons sèches qui s’éternisent et la culture sur brûlis pratiquée par les entreprises d’huile de palme, qui brûlent la forêt avant de planter, font des ravages. Les nuages de fumée créés plongent notamment Kuala Lumpur et Singapour dans un brouillard irrespirable, et qui a des effets nocifs pour la santé des habitants et des touristes. En 2019, la décision a été prise de fermer temporairement 2 500 écoles en Malaisie afin de protéger la population de ces fumées toxiques. Le problème des incendies est source de tensions entre la Malaisie et l’Indonésie.

Le cas particulier de la pollution plastique

Les déchets en plastique sont une problématique d’ordre planétaire que la communauté internationale a bien du mal à gérer. Depuis longtemps, l’Asie et des pays comme la Chine ou la Malaisie ont accepté les déchets plastiques du monde entier afin de les recycler. En Malaisie, les importations de plastique ont triplé depuis 2016. En 2018, elles s’élevaient à 870 000 tonnes, avec pour conséquence une multiplication rapide du nombre d’usines de retraitement polluantes, qui opèrent souvent sans permis et qui ont peu de considération pour la protection de l’environnement. C’est pour faire face à cette pollution incessante que la ministre malaisienne Yeo Bee Yin, en charge de l’énergie, de l’environnement et des sciences, a exhorté les pays développés à cesser d’expédier leurs déchets dans le pays. Elle a indiqué que la Malaisie n’hésiterait pas à retourner les déchets dans les pays d’origine et a affirmé que les autorités vont continuer à sévir contre les usines impliquées dans l’importation illégale. C’est ainsi que 150 usines illégales de recyclage ont déjà été fermées. Dans une partie du globe où les pays semblent souvent frileux aux questions écologiques, la réaction de la ministre est un signe encourageant à la détermination d’éradiquer certains problèmes d’ordre écologique et de participer activement à la protection de l’environnement.

L’écologie dans les villes, l’exemple de Singapour

Les métropoles asiatiques sont en constante évolution et souvent critiquées pour la pollution que ce développement entraîne. Mais Singapour est aujourd’hui considérée comme la ville la plus durable d’Asie. Le développement durable est même au cœur de ses préoccupations. Des solutions urbaines ont été mises en place, ce qui lui permet d’apparaître dans le Top 5 des villes les plus durables d’ARCADIS en 2018. De nombreux monuments qui sont construits allient architecture moderne, plantation d’arbres et le gouvernement a même créé une certification, « Green Mark » basée sur cinq critères : l’économie d’eau, la performance énergétique, la qualité des aménagements intérieurs, l’intégration dans l’environnement extérieur et également le caractère innovant. Un bel exemple est celui de l’Oasia Hotel Downtown (100 Peck Seah St, Singapour) dont la façade a été recouverte par 54 variétés de plantes différentes. Le cabinet d’architectes WOHA, à l’origine du projet, a souhaité créer un écosystème à part entière dans la ville. Le bâtiment dispose de jardins ouverts et la présence des plantes permet de maintenir une atmosphère rafraîchissante dans les chambres et le bureau. L’eau nécessaire pour irriguer les plantes provient majoritairement de l’eau de pluie. L’objectif est clair et de taille : d’ici 2030, la ville doit atteindre 80 % de bâtiments verts. Lorsque l’on se balade à Singapour, il est évident que les espaces verts et la volonté d’allier urbanité et nature occupent une place importante, et c’est un modèle dans le domaine. Cependant les efforts des autorités doivent être poursuivis, puisque Singapour n’est aujourd’hui que le 7e pays du monde en termes d’empreinte écologique. En effet, la consommation d’électricité a été multipliée par 4 en 40 ans et trois quarts des habitants ont l’air conditionné chez eux en raison du climat tropical.

La Malaisie tropicale, attention à la mer

Nombreux sont les voyageurs à apprécier la Malaisie pour son atmosphère tropicale, avec ses jungles et ses superbes plages où l’on bénéficie d’une météo clémente à longueur d’année. Les amoureux de nature ont tout intérêt à parcourir la zone protégée de la vallée du Danum, surnommée « l’environnement prodigieux » par les naturalistes. Elle dispose de l’un des écosystèmes les plus complexes au monde, avec plus de 15 000 espèces végétales, dont des arbres qui peuvent atteindre 50 mètres de haut. On y fait des pauses près de cascades et on se laisse bercer par le chant des oiseaux. Plus de 340 espèces sont en effet répertoriées. Sa faune évoque d’ailleurs un site inégalable, avec la présence d’éléphants, d’ours du soleil, d’orangs-outans, de chats sauvages et de rhinocéros. Place à la mer, avec au nord-ouest du territoire, à la limite de la frontière thaïe, la présence d’un archipel de 99 îles extraordinaires, les îles Langkawi. Elles offrent des paysages resplendissants et sauvages. On y observe de hautes falaises surmontées de forêts vierges qui finissent par plonger dans la mer, des criques, des baies et des grottes inaccessibles. Autre lieu, les îles Perhentian sont un petit paradis sur terre et sous la mer. Il n’y a pas de routes, pas de voitures, on trouve en revanche des petits bungalows de bois et tout ce qui fait penser à une apaisante escale tropicale : plages de sable blanc, mer turquoise, forêt vierge en arrière-plan, comme sur les îles Besar et Kecil. Les fonds marins des îles Perhentian sont à couper le souffle. Lors de séances de snorkeling, on a l’occasion d’observer des tortues, poissons-perroquets, poissons-clowns, requins à pointe noire et coraux multicolores. Comme beaucoup d’îles paradisiaques qui accueillent des touristes, il est triste de constater que les personnes sont nombreuses à laisser leurs déchets dans la jungle, sur les plages ou encore à jeter leurs mégots de cigarette à la mer. De même que les coraux meurent du passage de bateaux remplis de visiteurs. Pour protéger cet environnement d’une richesse hors du commun, le gouvernement a créé des parcs marins, comme le parc Tun-Mustapha. La pêche et les sports aquatiques motorisés y sont interdits avec pour objectif de protéger la biodiversité et les ressources marines. La fondation du parc de Tun-Mustapha en Malaisie constitue un premier pas sur la voie de la protection de cette région maritime qui se trouve autour de la pointe nord de l'île de Bornéo. L’ONG WWF (www.wwf.fr) soutient le parc et participe activement à la conservation de cet écosystème en soutenant le développement de lignes directrices et de normes de pêche durable ou en collaborant avec les populations locales pour s’adapter au changement climatique. Elle participe notamment pour cela à la reforestation des mangroves. Un partenariat fort entre les autorités et une ONG est nécessaire pour que la Malaisie continue à maintenir en vie les richesses qui sont les siennes.