L’islam
La conversion des Malais à l’islam s’est opérée au XVe siècle. La religion est arrivée avec les marchands arabes venus du Moyen-Orient. Pour les musulmans, le Coran contient toute la vérité et rien que la vérité. Plus que des recommandations divines, il s’agit d’injonctions qui se répercutent sur leur mode de vie. Ainsi, certains préceptes de l’islam sont repris dans les corpus juridiques. La pratique de la religion s’articule autour de 5 piliers : la déclaration de foi qui consiste à se soumettre et à obéir à Allah ; faire les 5 prières quotidiennes ; donner l’aumône aux démunis ; jeûner pendant le mois de Ramadan ; se rendre une fois dans sa vie à La Mecque. Sunnites, les Malais suivent l’école de pensée shafi’i. Il s’agit de l’un des 4 grands courants du sunnisme. Il hiérarchise les hadiths (recueil des pensées du Prophète Mohamed) pour en tirer une jurisprudence. La Malaisie est aussi dotée d’un Conseil national des fatwas qui émet des solutions juridiques à des problèmes spécifiques en accord avec les préceptes de l’islam. Il se produit parfois des situations complexes comme ce cas qui a défrayé la chronique judiciaire entre 2009 et 2015. Un homme hindou divorcé avec deux enfants décide de se convertir à l’islam. Il impose ensuite à ses enfants une conversion forcée afin d’en obtenir la garde exclusive, son ex-épouse étant considérée comme incapable d’élever des enfants musulmans selon la loi malaisienne. L’homme a malgré tout été débouté. Les non-musulmans n’ont légalement pas le droit de prononcer le nom d’Allah.
La pratique. Les musulmans prient 5 fois par jour à des heures déterminées. Mais parfois, c’est moins, en fonction de leur emploi du temps et de leur ferveur religieuse. Par tradition, ce sont les hommes qui se rendent à la mosquée. Ils récitent des prières, tournés vers La Mecque. La prière du vendredi est la plus importante et c’est aussi l’occasion pour l’imam d’effectuer un prêche. Celui-ci est délivré en bahasa, quand le reste de l’office se fait en arabe classique.
Le bouddhisme
Présent en Malaisie depuis le IIIe siècle, le bouddhisme est la première des religions monothéistes à avoir été diffusée dans la région. Elle est majoritairement suivie par la communauté chinoise, mais pas uniquement. Il y a aussi des Indiens ou des personnes originaires de Thaïlande, du Myanmar ou du Sri Lanka. Autant d’origines différentes qui forment autant de sectes différentes. Les pratiques du bouddhisme diffèrent selon les temples. Pour parer à ce problème et afin de lutter contre la désaffection des jeunes vis-à-vis de la religion, des organisations œcuméniques se sont créées. Elles visent notamment à simplifier la pratique de la religion en éliminant les superstitions et à faire converger les différents courants. Le bouddhisme est suivi par 19,8 % de fidèles.
La pratique. Même si le bouddhisme est perçu comme une religion sans dieu créateur, les disciples se rendent au temple pour vénérer le Bouddha Gautama. Ils font brûler de l’encens, disent des prières et font des offrandes, souvent des fleurs. L’encens revêt une signification toute particulière. Il crée un pont entre monde terrien et spirituel, et permet de contacter les divinités. Lorsque le bâton est brûlé, on considère que les prières sont transmises. Si vous vous rendez dans un temple bouddhiste, ne dirigez jamais la plante de vos pieds en direction de Bouddha.
Le christianisme
Près des deux tiers des chrétiens de Malaisie vivent à Bornéo et sont issus des populations indigènes. Ils sont suivis de Chinois, d’immigrés n’ayant pas la nationalité et d’Indiens. Les chrétiens sont divisés en nombreuses Églises : anglicane, baptiste, évangéliste, luthérienne, presbytérienne, méthodiste et catholique. La chrétienté est présente en Malaisie depuis des siècles. Elle est arrivée avec les Arabes chrétiens évangélisés par saint Pierre, saint Paul ou saint Thomas. Les différents courants de la chrétienté se sont développés avec l’arrivée des colons européens accompagnés de missionnaires et les Chinois. Bornéo a été évangélisée au XIXe siècle avec l’arrivée des Anglais sur l’île. Même si la Constitution malaisienne accorde le droit de pratiquer une religion autre que l’islam, le gouvernement veille à ce que les autres religions ne se propagent pas. Il est ainsi devenu très difficile de construire de nouvelles églises pour la pratique du culte. L’église de Shah Alam, la capitale de l’État de Selangor, a nécessité plus de 20 ans de tractations avant que sa construction ne démarre. Les autorités municipales ont exigé que la bâtisse ne se distingue pas dans le paysage urbain. Elle ressemble donc à une usine, sans signe religieux apparent. Il n’est pas rare que les fidèles n’ayant pas accès à un lieu de culte à proximité de chez eux se rassemblent dans des arrière-boutiques, de façon clandestine.
La pratique. Les chrétiens se rendent à l’église le dimanche pour la messe hebdomadaire. Le prêtre ou le pasteur lit l’évangile, délivre un sermon et les fidèles prient ensemble en chantant.
L’hindouisme
Quatrième religion la plus pratiquée en Malaisie, les fidèles sont d'origine indienne. La particularité de l'hindouisme étant le polythéisme, le pays compte de nombreux temples et sanctuaires dédiés à différentes divinités. Beaucoup de ces temples reprennent l'architecture dravidienne, propre au sud de l'Inde. Les façades des temples et les gopurams (hautes tours) sont parées de statues peintes de couleurs vives. Les fidèles suivent le mouvement shivaïte, dédié au dieu Shiva, dans leur grande majorité. Le lieu le plus sacré de l'hindouisme malaisien est sans conteste les grottes de Batu, situées à 13 kilomètres de Kuala Lumpur. Temple et sanctuaires ont pris possession d'une immense cavité naturelle creusée dans une falaise karstique. Il faut gravir 272 marches pour atteindre le temple. Les fidèles y voient la représentation du mont Meru, lieu imaginaire sacré qui représente l'axe du monde. L'animation bat son plein à l'occasion du festival de Thaipusam, sans doute la fête religieuse la plus colorée et la plus folklorique du pays. Les pèlerins se pressent par milliers et les plus fervents d'entre eux se percent le corps de crochets ou de sagaies. Ce spectacle hors du commun attire également les touristes et les curieux en nombre.
La pratique. Les hindous sont censés se rendre au temple tous les jours, mais ils possèdent aussi un petit autel chez eux. À la maison, ils disposent des offrandes au pied de l'idole et font brûler de l'encens. Au temple, ils se font bénir par le prêtre après avoir déposé leurs offrandes (fleurs, argent, nourriture). Celui-ci appose de la poudre de couleur sur le front des fidèles.