Une île à la pointe sud de l’Inde
L’île est située sur la même plaque continentale que le sous-continent indien, dont elle est séparée par le détroit de Palk. Le pont d’Adam, appelé aussi Rama’s Bridge, relie Talaimannar, situé sur Mannar Island, à l’Inde, plus exactement à Dhanushkodi, proche de Rameswaram au Tamil Nadu. Ce pont naturel est en fait constitué de bancs de calcaire submergés, et place le Sri Lanka à une distance de 32 km de son voisin indien. Malheureusement, il n’est pas possible de relier l’Inde au Sri Lanka en bateau ; le ferry qui effectuait la traversée a cessé son activité en 1984 en raison du conflit sri-lankais. Des pourparlers sont en cours pour une reprise d’un service de ferry entre Jaffna et Karaikal, qui fait partie du territoire de Pondichéry.
Relief
Le sol de l’île est composé de granites, de schiste et de gneiss typique d’un socle de la période géologique archéenne. L’étagement des reliefs s’est développé au fil des différentes ères sous l’action de l’érosion et de la friction des failles, créant ainsi les trois grandes parties qui constituent le relief du pays : le littoral et les plaines, les basses terres situées à moins de 300 m au-dessus du niveau de la mer, et les hauts plateaux au cœur de l’île.
La majeure partie de la surface de l’île est occupée par les plaines. Le littoral est relativement plat, situé en moyenne à 30 mètres au-dessus du niveau de la mer. Les côtes sont bordées par de grandes et belles plages frangées de palmiers et par des lagunes et des mangroves à l’intérieur des terres. Les plaines côtières traversent la stratification des roches cristallines dans le nord-est et le sud-ouest de l’île, avec des falaises rocheuses, des larges baies et des petites îles au large. Ces conditions favorables ont permis l’émergence de deux ports importants dans l’histoire du Sri Lanka : celui de Trincomalee, l’un des plus grands ports naturels du monde, et celui de Galle.
Les basses terres, d’une altitude inférieure à 300 m, possèdent un relief peu accidenté, propice à l’agriculture. Les roches constituées de gneiss y sont plus sensibles à l’érosion.
Les hauts plateaux montagneux du centre de l’île, les Hautes Terres, incluent les Monts Knuckles, le parc national de Horton Plains, les collines de Rakwana au sud, ainsi que le pic le plus haut du pays, le mont Pidurutalagala (ou mont Pedro) à Nuwara Eliya, qui culmine à 2 524 m d’altitude. Parmi les autres sommets importants, on trouve le Kirigalpotta à 2 392 m et le Thotupola qui atteint 2 350 m. Sri Pada (le pic d’Adam), le sommet le plus sacré de l’île, tutoie les cieux et les dieux du haut de ses 2 243 m.
Hydrographie
Les pluies et les moussons rythment la vie des habitants de l’île et influent fortement sur la végétation des régions. La zone humide du sud-ouest, celle qui reçoit le plus de précipitations, affiche des paysages verdoyants tout au long de l’année. Les plaines de la zone sèche, au nord, à l’est et au sud, possèdent un paysage aride, avec des terres brunes et des petits arbustes secs. Les paysages verdissent à l’arrivée de la petite mousson et à proximité des cours d’eau. Les fleuves et rivières de l’île prennent leur source dans les hauts plateaux montagneux avant de s’écouler vers les plaines et l’océan. Les fleuves les plus importants sont le Mahaweli Ganga (335 km) et le fleuve Malvathu (170 km). Dans les hautes terres, les cours des rivières sont fréquemment modifiés par les changements de relief, et de nombreuses cascades ont érodé un passage aux points d’escarpements rocheux. Le Sri Lanka compte plus de 50 chutes d’eau, majoritairement situées dans les Hautes Terres. Les rivières ralentissent leur cours une fois les zones montagneuses franchies et elles serpentent alors à travers les plaines inondables et les deltas.
De gigantesques chantiers hydrauliques ont été réalisés au début de la période du royaume d’Anuradhapura, afin de compenser le manque d’eau pendant les saisons sèches. De nombreux réservoirs (wewa) ont ainsi été créés, dont le Nuwara Wewa, le Tissa Wewa ou encore le Minneriya Wewa. Ces lacs artificiels sont utilisés pour l’irrigation des terres et ont été incorporés à un large réseau de canaux un peu plus tard. L’arrivée des colons a permis l’amélioration du système hydraulique du pays. Au XVIIIe siècle, les Néerlandais ont construit des centaines de kilomètres de voies navigables dans la partie ouest de l’île, qu’on peut encore emprunter en bateau de nos jours, notamment du côté de Negombo. Enfin, le Projet de Développement Mahaweli, initié en 1961 par le gouvernement sri-lankais, est le dernier grand chantier hydraulique du pays. L’objectif était d’assainir et d’irriguer les environs du fleuve Mahaweli ; il a permis l’édification de huit barrages afin de créer de grands réservoirs, les plus connus étant ceux de Victoria, de Maduru Oya ou encore de Rantambe. Les travaux se sont étirés de 1970 à 2018, année de complétion du dernier barrage, celui de Moragahakanda.
Influence néfaste de l’homme et déforestation
Pendant une longue période, la forêt occupait presque toute la superficie de l’île, mais l’introduction des cultures vivrières à la fin du XVIIIe siècle marqua le début de la déforestation massive. La culture du riz débuta du temps du royaume de Kandy, ce qui entraina le défrichage de nombreuses collines d’altitude moyenne afin de les transformer en terres arables. Mais c’est surtout l’arrivée des Britanniques au XIXe siècle qui a grandement contribué à modifier le paysage de l’île. En 1815, ils ont introduit la culture du café, ce qui a été fatal pour les forêts du centre. Peu de temps après, toutes les plantations de café ont été infectées par un parasite et ont été réduites à néant. Les Britanniques remplacèrent alors la culture du café par celle du thé. Les plantations de thé se sont développées dans le pays à grande échelle, ce qui a engendré une disparition des forêts et accéléré l’érosion. De ce fait, les forêts ne couvraient plus que 50 % environ de la surface de l’île dans les années 1950. Pendant la guerre civile, l’utilisation intensive du rônier, une espèce de palmiers qui était très présente dans le nord de l’île, et les bombardements, ont décimé une grande partie des forêts restantes. De nos jours, les étendues forestières ne constituent plus que 20 % de la superficie du pays et sont principalement présentes dans les terres intérieures du sud-ouest. Pour contrer ce phénomène de déforestation et afin de tenter de préserver au mieux la flore et la faune du pays, le gouvernement a créé un grand nombre de zones protégées, sanctuaires et parcs nationaux.