300 000 av. J.-C
Premiers vestiges humains trouvés autour du village d’Iranamadu, dans le nord de l’île.
48 000 av. J.-C
Les occupants de la grotte de Pahiyangala (Fa Hien Cave) développent l'usage de l'arc et des flèches.
900 av. J.-C
Culture de l’âge du fer. Installation d’une société sur le site d’Anuradhapura.
543 av. J.-C
L’île, déjà habitée par les Veddas, est envahie par le prince Vijaya et son armée de 700 sujets, des Indiens origine aryenne venus du Bengale. Il fonde le royaume de Tambapanni.
437 av. J.-C
Royaume d’Anuradhapura (437 av. J.-C. -1017)
En 437 av. J.-C. ou en 377 av. J.-C. selon les sources, la ville d’Anuradhapura est fondée par Pandukabhaya, le roi d’Upatissa Nuwara, la seconde capitale du royaume de Tambapanni.
Vers 330 av. J.-C
La Dent de Bouddha arrive sur l’île. Cette relique tient une place prépondérante dans la tradition cinghalaise. En effet, il est dit que celui qui la détient est légitime pour gouverner l’île. Sous le règne de Devanampiya Tissa, un vassal de l’empereur Ashoka d’Inde, le royaume va prendre son essor.
Vers 250 av. J.-C
Ashoka envoie son fils Mahinda et sa fille, la nonne Sangamitta, pour convertir Devanampiya Tissa au bouddhisme. En cadeau, ils apportent avec eux une branche de l’arbre de la Bodhi sous lequel Bouddha atteignit l’Illumination à Bodhgaya. Le Jaya Sri Maha Bodhi d’Anuradhapura, considéré comme le plus vieil arbre du monde, est encore de nos jours l’un des sites sacrés les plus vénérés du pays. Devanampiya Tissa fait construire le Thuparamaya, le premier stupa de la ville et du pays, édifié pour conserver une clavicule de Bouddha. Le bouddhisme devient alors la religion principale du pays.
273-301
Règne de Mahasena qui fait construire le Jetavanaramaya Stupa qui est, avec ses 122 mètres de hauteur, le troisième édifice antique le plus haut du monde après les deux principales pyramides de Gizeh. Il fait également bâtir plusieurs réservoirs artificiels, dont le Minneriya Wewa.
490
La capitale du royaume est établie provisoirement à Sigiriya.
831-851
Les Tamouls pillent Anuradhapura. La cité sacrée reste la capitale des royaumes cinghalais jusqu’au début du XIe siècle de notre ère, malgré les invasions successives des dynasties Chola du sud de l’Inde.
993
La dynastie Chola s’empare du pouvoir sur l’île.
1056
Royaume de Polonnaruwa (1056-1232
Au XIe siècle apr. J.-C., le prince Keethi devient Vijayabahu Ier et décide de déplacer la capitale à Polonnaruwa. Il unifie le royaume, organise la résistance et chasse les envahisseurs cholas.
1153-1187
Le roi Parakramabahu Ier est l’instigateur de travaux de grande envergure. Il rénove la cité sacrée et fait bâtir de grands réservoirs artificiels (wewa) pour favoriser l’irrigation des terres arables. Ces réservoirs sont encore en activité de nos jours. Mises à jour au début du XXe siècle, les ruines de la cité sacrée de Polonnaruwa que l’on peut admirer de nos jours, datent presque toutes de son règne.
1187-1196
Nissanka Malla, qui succède à Parakramabahu Ier, entreprend de rénover les lieux sacrés, mais c’est surtout en imposant la protection de la nature et des animaux de son royaume qu’il inscrit son nom dans l’histoire du pays.
1215-1240
Le nord du territoire est occupé par les Tamouls.
Entre le XIIIe et le XVe siècle
Petit à petit, la capitale est délaissée par les souverains de moindre importance de l’île et la chute du royaume de Polonnaruwa devient inexorable. Les Cinghalais s’installent dans le sud-ouest du pays mais doivent faire face aux invasions venues d’Asie (Malais et Chinois notamment). Le royaume de Kotte, près de Colombo, est établi en 1410. Les divisions entre les différents royaumes et principautés vont favoriser l’arrivée des Portugais.
1948
Le premier gouvernement est dirigé par les membres de l’UNP.
1951
Solomon Bandaranaike quitte l’UNP et fonde le Sri Lankan Freedom Party (SLFP), un parti nationaliste.
1952
Mort de D.S. Senanayake. Son fils, Dudley Senanayake lui succède à la tête du pays. Sa première mesure est de supprimer les rations de riz à la population. Cette initiative déclenche des émeutes violentes et l’état d’urgence est décrété. Les tensions religieuses et linguistiques secouent le pays.
1956
Le parti de Solomon Bandaranaike remporte les élections. Il instaure le « Sinhala Only Act » et le cinghalais devient la langue officielle de Ceylan dans l’éducation et l’administration. Les entreprises du pays commencent à être nationalisées. Des troubles ethniques éclatent, les Tamouls refusent d’être des citoyens de seconde zone et s’opposent farouchement à l’introduction du cinghalais comme langue principale.
1957
Le tamoul, reconnu comme langue minoritaire, est parlé dans l’administration dans le Nord et l’Est.
1959
Assassinat de Solomon Bandaranaike par un extrémiste bouddhiste.
1960
Sirimavo Bandaranaike, la veuve du président, devient la première femme Premier ministre au monde. S’ensuit une période d’instabilité politique et de marasme économique.
1964
Accord avec l’Inde sur le retour de Tamouls indiens. 75 000 repartiront jusqu’en 1975.
1971
Le Front de libération du peuple (Janatha Vimukthi Peramuna), un parti communiste, tente une révolution infructueuse pour renverser le gouvernement ceylanais.
22 mai 1972
Une nouvelle constitution est adoptée et Ceylan devient la République démocratique socialiste du Sri Lanka
Un nouveau drapeau voit le jour et le bouddhisme est quasiment décrété « religion d’État ». En effet, selon les anciennes chroniques cinghalaises, le peuple cinghalais aurait pour mission de « protéger et de renforcer » le bouddhisme dans l’île. La communauté tamoule subit une forte discrimination et de jeunes Tamouls commencent alors à militer pour la création d’un État tamoul indépendant, le Tamil Eelam, au sein du Front de libération tamoul uni (TULF). Création des Tamils New Tigers (TNT).
1976
Les TNT deviennent le mouvement des Liberation Tigers of Tamil Eelam (LTTE).
1977
Junius Jayawardene de l’UNP est élu Premier ministre. Le TULF devient alors le premier parti d’opposition au détriment du SLFP. Jayawardene libéralise les entreprises du pays, ce qui permet de réduire le chômage et de favoriser l’arrivée de devises étrangères. L’inflation reste cependant galopante et les disparités sociales se creusent.
1978
La troisième constitution du pays est adoptée. Elle promeut la création du poste de président de la République, occupé par J. Jayawardene, et établit le tamoul comme langue nationale. Ces mesures concédées à la communauté tamoule n’apaisent cependant pas les tensions ethniques qui s’accentuent.
31 mai 1981
Le TULF organise un rassemblement à Jaffna où trois policiers cinghalais trouvent la mort. La police et les militaires se lancent alors dans de sévères représailles, avec le consentement tacite du gouvernement, qui vont aboutir à l’incendie de la bibliothèque publique de Jaffna dans la nuit du 1er juin, détruisant complètement un grand nombre d’ouvrages et de manuscrits tamouls de grande valeur culturelle et historique.
23 juillet 1983
Début de la guerre civile du Sri Lanka
Une embuscade tendue par les rebelles du LTTE contre un bus de militaires dans le nord du pays tue 13 soldats cinghalais met le feu aux poudres. L’escalade de violence devient inévitable. En guise de représailles, des bandes armées massacrent entre 1 000 et 3 000 Tamouls (les chiffres fournis par les deux camps divergent fortement), avec parfois l’accord tacite de la police et de l’armée. Les quartiers tamouls de Colombo sont incendiés. Des bandes arrêtent les véhicules sur les routes, incendient les voitures avec des occupants tamouls, et exécutent les passagers tamouls dans les bus. Ce pogrom anti-Tamouls est connu sous le nom de Black July. C’est l’engrenage. Beaucoup de Tamouls quittent alors les zones habitées principalement par la communauté cinghalaise.
12 mai 1985
À Valvettithurai, dans le district de Jaffna, l’armée sri-lankaise tue 70 civils tamouls après que 10 soldats aient péri en marchant sur des mines anti-personnel.
14 mai 1985
Le LTTE tue 146 hommes, femmes et enfants à Anuradhapura. Les deux jours suivant, l’armée sri-lankaise tuera au moins 75 civils tamouls. Les affrontements ne touchent pas que les Cinghalais et les Tamouls, les musulmans sont chassés du nord et de l’est du pays par le LTTE.
1987
Attentat à la voiture piégée au terminal de bus de Colombo à l’heure de pointe : 113 morts et des centaines de blessés.
1987
Bien que le pays soit suspecté par le gouvernement sri-lankais de fournir des armes et des camps d’entraînement aux rebelles tamouls, l’Inde coopère avec le Sri Lanka et accepte d’envoyer une force d’intervention, l’Indian Peace-Keeping Force (IPKF), pour pacifier le conflit dans la péninsule de Jaffna. Cette période coïncide avec une période d’insurrection menée par le Front de libération du peuple (JVP) et de sérieux troubles apparaissent au centre et au sud du pays. L’économie, déjà fortement touchée par l’effort de guerre, est sérieusement affectée par une série de grèves. Pendant cette révolte, entre 60 000 et 80 000 personnes sont tuées et plus de 20 000 ont disparu.
1988
Ranasinghe Premadasa, de l’UNP, est élu président. S’ensuit une période d’assassinats politiques. Les membres du JVP sont alors emprisonnés ou tués.
1990
Retrait de l’IPKF du Sri Lanka dont l’intervention s’achève sans succès probant.
21 mai 1991
Meurtre de l’ex-Premier ministre indien, Rajiv Gandhi, par le LTTE
Juillet 1991
Bataille d’Elephant Pass, un point stratégique reliant la péninsule de Jaffna au nord de l’île.
1993
Le président Premadasa est assassiné dans un attentat.
1994
Chandrika Kumaratunga, d’abord Premier ministre, accède au poste de présidente. Sa mère, Sirimavo Bandaranaike, est à nouveau nommée Premier ministre.
31 janvier 1996
SSS
Attentats à la Colombo Central Bank faisant 91 morts et 1 400 blessés.
15 octobre 1997
Attentats du Colombo World Trade Center dans le quartier du Fort.
1999
Kumaratunga est réélue, malgré un attentat la visant lors de la campagne électorale, dans lequel elle perd un œil.
Décembre 2001
Ranil Wickramasinghe de l’UNP, un âpre partisan de la négociation, est élu Premier ministre.
Février 2002
Pourparlers de paix avec la médiation de la Norvège et signature d’un cessez-le-feu réciproque. Les deux parties entament des négociations porteuses d’espoir.
8 avril 2004
Élections législatives et victoire de l’UPFA (United People’s Freedom Alliance), une coalition constituée du SLFP et du JVP. Mahinda Rajapaksa devient Premier ministre.
26 décembre 2004
La catastrophe
Un tsunami géant provenant du large de l’Indonésie se forme après un tremblement de terre et s’abat sur l’île. Le Sri Lanka, qui paie déjà un lourd tribut à la guerre, est l’un des pays les plus touchés. On dénombre 31 300 morts, plus de 4 000 disparus et 21 500 blessés. L’aide humanitaire afflue du monde entier, mais de graves désaccords sur la distribution de cette aide divisent encore davantage les différentes factions du conflit.
12 août 2005
Assassinat du ministre des Affaires étrangères, Lakshman Kadirgamar, un Tamoul hautement respecté par les instances internationales et farouchement opposé au LTTE. Le tueur serait un tireur d’élite du LTTE. L’état d’urgence est décrété. Dès lors les Tigres tamouls se marginalisent et perdent beaucoup de leur capital sympathie auprès de l’opinion politique internationale.
17 novembre 2005
Victoire de Mahinda Rajapaksa du SLFP aux élections présidentielles. Les négociations avec le LTTE sont au point mort.
Avril 2006
Escalade de la violence inégalée depuis le cessez-le-feu de 2002. Le LTTE commet des attentats en prenant la population civile comme cible et le gouvernement sri-lankais bombarde les positions militaires des rebelles.
4 août 2006
Le monde entier a les yeux rivés sur le conflit au Sri Lanka après le massacre de 17 travailleurs humanitaires tamouls de l’ONG française Action contre la Faim à Muttur (Nord-Est). Les deux camps se rejettent la responsabilité de cette tragédie, non élucidée à ce jour.
2007
La Sri Lankan Navy coule 8 navires-dépôts servant de bases de ravitaillement logistique au LTTE, qui en contrepartie va multiplier les actes terroristes.
2008
Le nord du pays est sous haute sécurité avec une surveillance accrue des routes menant à Anuradhapura et Trincomalee.
23 novembre 2008 - 2 janvier 2009
Bataille de Kilinochchi
Déterminé à en finir avec la guerre et avec le LTTE, Mahinda Rajapaksa durcit ses positions. Pendant 40 jours, les soldats sri-lankais attaquent la ville qui constitue le siège administratif du LTTE depuis 1998. L’armée, victorieuse, investit Kilinochchi et repousse les dernières poches rebelles vers la côte est.
Mai 2009
Le LTTE a perdu toutes ses positions stratégiques et restent retranché à Mullivaikkal, dans le nord-est de l’île. Des milliers de civils se trouvent piégés dans cette dernière zone de combat. Malgré les appels incessants de la communauté internationale au cessez-le-feu depuis février 2009, l’armée sri-lankaise continue son inexorable progression et élimine soldats et civils.
17 mai 2009
Privés de tout soutien logistique et de ravitaillement, et après avoir perdu leur dernier accès à la mer, le LTTE dépose finalement les armes.
18 mai 2009
Le dirigeant historique du LTTE, Velupillai Prabhakaran, est abattu par l’armée.
19 mai 2009
Fin de la guerre civile
Le président Mahinda Rajapaksa annonce officiellement devant le parlement sri-lankais la fin du conflit. Le bilan de la guerre est très lourd : 100 000 personnes (militaires et civils) ont trouvé la mort et plus de 800 000 individus ont été déplacés.
23 novembre 2009
Le président Mahinda Rajapaksa, dont le mandat se termine en 2011, veut surfer sur sa victoire sur les Tigres tamouls et fait anticiper les élections présidentielles à janvier 2010.
26 janvier 2010
Rajapaksa président
Fort du soutien de la coalition UPFA, Mahinda Rajapaksa est réélu président pour un mandat de 5 années supplémentaires avec 59 % des votes. Il l’emporte face à l’ex-chef des armées Sarath Fonseka, qui était auparavant son allié pour combattre le LTTE. Le sujet de la réconciliation nationale n’a été évoqué par aucun des candidats lors de la campagne, au grand dam de la communauté tamoule.
18 novembre 2010
Inauguration du port international dans le fief du président, Hambantota. Il s’agit du deuxième port du pays après celui de Colombo.
Février-avril 2011
La coupe du monde de cricket, évènement sportif majeur du Commonwealth, se dispute au Sri Lanka, en Inde et au Bangladesh. À cette occasion est inauguré un grand stade à Hambantota, nommé Mahinda Rajapaksa International Staidum.
Novembre 2011
Premiers efforts dans le but de moderniser les infrastructures et de rendre le pays plus attractif pour les touristes. Le premier tronçon du Southern Expressway reliant Colombo à Galle est inauguré et les premiers complexes hôteliers à Passikudah, sur la côte est, ouvrent leurs portes.
Juin 2012
Depuis la fin du conflit, le nombre de touristes étrangers en visite sur l’île est en constante progression. Le gouvernement annonce une hausse de 21,6 % des arrivées touristiques par rapport au même mois de l’année précédente. Cependant, la population de l’île ne bénéficie que peu de ces avancées, et le niveau de vie du citoyen sri-lankais est affecté par les hausses des prix des transports, du pétrole et de l’électricité.
Août 2013
Colombo accueille le sommet du Commonwealth. Le Canada, l’Inde et Maurice déclinent l’invitation devant le refus du Sri Lanka d’autoriser une enquête internationale sur les exactions commises durant les derniers jours du conflit civil.
15 juin 2014
Des émeutes anti-musulmans, organisées par l’organisation bouddhiste extrémiste Bodu Bala Sena, ont lieu pendant 3 jours à Aluthgama, Beruwela et Dharga Town (dans le district de Kalutara). Les attaques ont pris pour cibles les civils musulmans, les maisons, les magasins, les mosquées… Le bilan fait état de 4 personnes tuées, 80 blessées et 10 000 déplacées. Fait marquant : les médias sri-lankais n’ont pas couvert l’évènement sur ordre du gouvernement.
8 janvier 2015
Sirisena président
Victoire de Maithripala Sirisena du Nouveau Front Populaire (NDF) aux élections présidentielles. Contesté par la population en raison de soupçons de corruption et d’une mauvaise gestion du budget de l’État, Mahinda Rajapaksa avait une nouvelle fois décidé d’anticiper les élections, en misant sur la faiblesse et la désorganisation de son opposition. Élu avec 51,28 % des voix, Sirisena est davantage un choix de contestation envers Rajapaksa, mais la population sri-lankaise fonde malgré tout beaucoup d’espoir en lui. Le 9 janvier il nomme Ranil Wickremesinghe, avec qui il a formé une coalition, Premier ministre. Le nouveau président prend le contre-pied de la politique budgétaire de son prédécesseur et lève de nombreuses restrictions de sécurité encore en place dans le pays.
Août 2015
l’UNP remporte les élections législatives et Ranil Wickremesinghe est nommé Premier ministre pour la quatrième fois. Son objectif est de mener la réconciliation nationale en rendant aux Tamouls les terres encore occupées par l’armée sri-lankaise et en instaurant un tribunal afin de juger les exactions commises à la fin de la guerre civile. Il se lance également dans la rédaction d’une nouvelle Constitution en demandant la participation de la population de l’île.
Juin 2015
Le gouvernement refuse la proposition de l’ONU de créer un tribunal spécial chargé de juger les crimes de guerre.
Mai 2016
D’importantes inondations et des glissements de terrain font plus de 92 victimes, 109 personnes disparues et 500 000 évacuées.
Mai 2017
Une mousson d’une force exceptionnelle provoque de graves inondations dans le sud-ouest du pays. Le lourd bilan est de 224 morts, 78 disparus, 72 blessés et 600 000 déplacés.
Octobre 2018
Crise constitutionnelle
Maithripala Sirisena dissout le Parlement, limoge Ranil Wickremesinghe du poste de Premier ministre et nomme Mahinda Rajapaksa. R. Wickremesinghe conteste cette action inconstitutionnelle et le pays se retrouve provisoirement avec deux Premiers ministres. La dissolution de l’Assemblée est déjugée par la Cour suprême qui la rétablit dans ses fonctions.
Décembre 2018
M. Sirisena nomme un nouveau gouvernement, conforte R. Wickremesinghe au poste de Premier ministre et met fin à sept semaines d’une crise politique qui a agité le pays. L’accalmie sera de courte durée.
Janvier 2019
Le président nomme Shavendra Silva, un général soupçonné de crimes de guerre, au poste de chef d’état-major de l’armée de terre. Cette décision provoque l’inquiétude des organisations internationales de défense des Droits de l’Homme.
21 avril 2019
Attentats de Pâques
Une série de huit attaques terroristes revendiquées par l’État islamiste secoue le pays. Ces attentats-suicides visent des églises catholiques à Colombo, Negombo et Batticaloa ainsi que quatre hôtels de luxe à Colombo et sa périphérie. Zahran Hashim, le chef du groupe islamiste sri-lankais National Thowheeth Jama’ath, est l’un des kamikazes. Ces attentats, les plus meurtriers depuis la fin de la guerre civile, font 258 victimes (dont 46 étrangers) et 519 blessés.
Au-delà du drame humain, ces attentats portent également un coup à l’économie du pays car le sentiment d’insécurité pousse les touristes à bouder la destination. Fin 2019, le Sri Lanka commence à accueillir à nouveau les voyageurs étrangers et forme de nombreux espoirs pour l’année 2020…
16 novembre 2019
Élections présidentielles et retour du « clan » Rajapksa au pouvoir
Gotabaya, le frère de l’ex-président Mahinda, qui n’a pas le droit de se représenter aux élections, est élu avec 52,25 % des voix. Gotabaya Rajapaksa est membre du Front du peuple du Sri Lanka (SLPP), un parti cinghalais/bouddhiste nationaliste dirigé par les frères Rajapaksa. Le nouveau président est un ancien officier de l’armée en poste lors des dernières offensives menées contre le LTTE dans la guerre civile, et à ce titre soupçonné de graves exactions. Qu'à cela ne tienne, il nomme au poste de Premier ministre son frère Mahinda Rajapaksa. Les défenseurs des Droits de l’Homme et les observateurs internationaux s’inquiètent vivement d’une dérive nationaliste dictatoriale des Rajapaksa.
Février 2020
Les espoirs d’un renouveau touristique pour le Sri Lanka s’envolent avec l’apparition de la pandémie de la Covid-19.
9 août 2020
Le SLPP sort vainqueur des élections législatives et Mahinda Rajapaksa est conforté au poste de Premier ministre.
Le « Clan Rajapaksa »
Cette famille règne sur la vie politique et économique de la nation depuis plusieurs décennies avec une main de fer. Le plus influent est Mahinda Rajapaksa, né le 18 novembre 1945. Tour à tour chef de l’opposition, leader du SLFP, ministre, Premier ministre et président de la République, il est de nouveau nommé Premier ministre en novembre 2019. Il est particulièrement apprécié des Cinghalais pour avoir écrasé les séparatistes tamouls à la fin de la guerre civile, à l’issue d’une offensive militaire sujette à controverse. Son frère Gotabaya, né en 1948, était un officier militaire de haut rang, soupçonné d'avoir commis plusieurs exactions à la fin du conflit. Gotabaya doit également faire face à plusieurs chefs d’accusation pour corruption, mais il possède l’immunité depuis qu’il a été élu président de la République en 2019, Mahinda étant dans l’impossibilité légale de se représenter. Basil Rajapaksa, le frère aîné, est ministre des Finances depuis 2021, et Najam Rajapaksa, fils de Mahinda, est membre du Parlement.
Janvier 2021
Des militaires sri-lankais détruisent un monument commémorant le drame de Mullivaikkal, où plus d’une dizaine de milliers de Tamouls ont été exterminés par l’armée en 2009, ce qui suscite un vif émoi dans la communauté tamoule, qui se sent complètement abandonnée par le gouvernement.
Juillet 2021
Basil Rajapaksa, l’aîné de la fratrie, est nommé ministre des Finances.
2022
Le Sri Lanka aujourd’hui
Alors que le tourisme reprenait peu à peu, l’économie s’effondre après une gestion désastreuse du gouvernement. L’inflation galopante affecte grandement le niveau de vie des habitants du pays. Le manque de devises étrangères pénalise gravement le Sri Lanka dont la dette extérieure continue de grimper. L’île fait face à une pénurie de pétrole, de denrées alimentaires, de médicaments, de papier pour les examens des étudiants… Les habitants protestent massivement dans les rues de Colombo et du pays et demandent la démission du président Gotabaya Rajapaksa. Le point d'orgue est atteint le 9 juillet 2022 avec la prise d'assaut de la maison du président et l'incendie de la demeure privée du Premier ministre par la foule. Rajapaksa s'enfuit alors à Singapour et démissionne par e-mail. Le 13 juillet, il part se réfugier aux Maldives. Le 21 juillet 2022, Ranil Wickermesinghe, le leader de l'opposition, devient le 9e président du pays après un vote du Parlement. Le pays reste malgré tout en crise, avec une inflation record culminant à 54 % en décembre 2022.