Découvrez l'Ouzbékistan : A l'écran (Cinéma / TV)

Le cinéma ouzbek est une variante orientale du cinéma soviétique depuis très longtemps, et pour cause. Les Russes ont gardé la mainmise sur les œuvres de fiction et les documentaires jusqu'au début des années 1950, date à laquelle Moscou autorisa la république d'Ouzbékistan à produire et réaliser elle-même ses films : quatre par an et à condition qu'ils fussent le reflet positif et idéal de toute bonne république socialiste soviétique. Si la période de l'indépendance et la promotion de la culture et de l'identité ouzbèkes ont permis aux réalisateurs de toucher quelques aides de l'État, la situation économique actuelle plonge le cinéma ouzbek dans la morosité. Le public ouzbek se désintéresse des œuvres nationales tournées avec peu de moyens et se tourne vers le cinéma indien et les super-productions américaines. Néanmoins, le gouvernement ouzbek a pris conscience de l'importance du cinéma et finance 15 à 20 films de fiction par an…

Panorama du cinéma ouzbek

Au début des années 1930, le réalisateur ouzbek Suleyman Khodjaev réalisait Avant le lever du soleil. Ce film raconte la révolte des populations d'Asie centrale contre la mobilisation pour la guerre décrétée par le tsar en 1916. Khodjaev fut déporté et mort au goulag, juste après la sortie du film. La mort du réalisateur illustre la sévérité extrême et la censure dont l'URSS fit preuve envers le cinéma ouzbek. Dans les années 1960, trois films, dont Tashkent, ville du pain (1968), de Shoukrat Abassov, eurent la folle audace de parler de l'Ouzbékistan, de la culture de son peuple, de ses traditions et des difficultés de la vie quotidienne.

La Nouvelle Vague qui fit fureur un peu partout dans le monde, et la « détente » initiée par Khrouchtchev, impulsèrent cet élan d'ouverture que la période brejnévienne tenta aussitôt d'effacer. Quelques rares cinéastes, comme la réalisatrice Kamara Kamalova, poursuivirent tout de même une œuvre personnelle. Dans Le Sauvage, un jeune homme donne une gifle à un personnage omnipotent, et craint de tout le quartier qu'il terrorise depuis des années. L'allusion au pouvoir en place est à peine masquée. La perestroïka, puis l'indépendance, fut l'occasion pour de jeunes réalisateurs un peu provocateurs de libérer leur imagination et d'évoquer l'identité du peuple ouzbek, comme Djahongir Faiziev avec Qui es-tu toi ? (1989). La même année, Une histoire de soldat de Zoulfikar Moussakov plantait la caméra dans une caserne où des soldats originaires d'Ouzbékistan et de Russie tentaient en vain de se comprendre et de communiquer dans un univers où il fallait obéir aux ordres sans discuter.

Mise en lumière par Gérard Depardieu

De nos jours, le cinéma ouzbek a du mal à se faire une place sous les projecteurs. L'augmentation du tourisme cinématographique (voyage qui consiste à se rendre sur des lieux de tournages ou lieux présents dans des films) donne au pays une raison d'accroître son industrie cinématographique. En effet, l'Ouzbékistan tente de développer son économie en attirant réalisateurs et producteurs sur ses terres.

En 2019, le pays s'alliait au Japon dans une coproduction ayant pour finalité de fêter les 25 ans de leurs relations diplomatiques. C'est ainsi que le réalisateur japonais Kiyoshi Kurosawa réalisa le mélancolique et sensible Au bout du monde, à Tashkent. La même année, l'acteur français Gérard Depardieu devenait ambassadeur officiel du tourisme ouzbek en France. Depardieu était également au cœur du projet Sur les routes de la soie, un documentaire produit par le comité national du tourisme et B-Tween (maison de production française). Le cinéma ouzbek est à surveiller et nous réserve sans doute de belles surprises... très prochainement.

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