Le plus grand des plus grands
Alisher Navoï (1441-1501) influença grandement la littérature classique, il est certainement le plus grand poète d'Ouzbékistan. Poète et philosophe, mécène littéraire et homme d'état (il est devenu vizir et émir), il a établi le chagataï comme langue littéraire du pays, remplaçant le persan, soulignant sa richesse, sa précision et la malléabilité du vocabulaire turc. Parmi ses récits : Leïli et Medjnoun (1484) ou le recueil Gazhels ouzbèques. Il écrivit 30 œuvres en 30 ans ! Son nom se retrouve fréquemment sur les noms des rues, des écoles et des universités. Redécouvert dans les années 1930, cet auteur est né à Hérat (dans l'actuel Afghanistan), gouverné par l'empire timouride, dans une famille de turcs lettrés. À proprement parler, il n'était pas de naissance ouzbek. Quoi qu'il en soit, Alisher Navoï est devenu le symbole de cette culture. Après tout, c'est cela qui compte !
Les chroniqueurs de la cour des khans de Khiva
Il serait impossible d'évoquer la littérature ouzbèke sans parler des hommes de lettres qui furent chroniqueurs officiels à la cour. Citons par exemple Mounis Khorezmi, poète de la cour des khans de Khiva. Il nous a livré un recueil de poésie (dîwân) Mounis oul-Ouchchok et la chronique historique Firdaous oul-iqbal ; ou son neveu, Mohammed Rea Agakhi (1809-1974), à qui on doit Les Jardins de la prospérité (Riyaz oud-davla) qui évoque le règne d'Alla Kouli Khan au cours de la période allant de 1825 à 1842 ; Annales abrégées (Zoubdat out-tavarih) pour la période de 1843 à 1846 ; Recueil des faits des sultans (Djami oul-vakiati sultani) qui relate l'histoire du Khorezm de 1846 à 1855 ; Le Parterre du bonheur (Goulchani davlat) pour la période de 1855 à 1865, et Le Témoin du bonheur (Châhid oul-iqbal) pour la période allant de 1865 à 1872. En outre, le poète fait preuve d'une belle éloquence concernant les sentiments humains dans son œuvre poétique Le Talisman des amoureux.
Vika Osadtchenko
Cette auteure née en 1980 fait partie des nouvelles plumes ouzbèkes qui revendiquent leur russophonie. Ayant suivi des études de journalisme, Vika Osadtchenko a très rapidement participé à des festivals de poésie. Depuis 2006, elle est membre de l'Union des écrivains d'Ouzbékistan et depuis 2017, est membre d'un collectif d'écrivains. Ayant intégré le projet de théâtre Litera, projet expérimental réunissant des poètes, mais aussi des auteurs et des comédiens, elle a écrit des recueils de poésie ainsi que de la prose. Les relations qui se nouent entre humains et animaux font partie de ses thèmes de prédilection. À lire, la nouvelle intitulée La Domestication.
Pour en savoir plus, lire l'entretien sur ce lien : https://editions-jentayu.fr/numero-8/vika-osadtchenko-la-domestication/