Les Jeux olympiques d'hiver qui se sont déroulés en février 2018 à Pyeongchang ont permis d'exposer sous le feu des projecteurs ce magnifique pays encore méconnu des touristes occidentaux. Nous allons mettre ici en lumière deux villes, situées dans le sud-ouest de la Corée du Sud, qui méritent elles aussi d'être (re)découvertes.
La péninsule coréenne est entourée de mers, la Jaune d'une part, la mer de l'Est d'autre part. Long et étroit, le territoire coréen s'étend sur plus d'un millier de kilomètres. La Corée du Sud est voisine du Japon, de la Chine et, pour son unique frontière terrestre, de la Corée du Nord. Le pays du Matin calme compte un peu plus de 51 millions d'habitants, plus de la moitié vivant à Séoul ou dans sa zone métropolitaine.
Le Jeollanam-Do, fut considéré longtemps comme " déséquilibré géographiquement ". Son relief y est moins accidenté que dans le reste du pays. Les paysages n'en sont pas moins splendides, encore relativement sauvages et préservés. Pour compenser ce " manque d'équilibre ", la région a bénéficié de l'édification de nombreux temples et monuments bouddhiques. Le climat y est doux et permet à une végétation riche de se développer dans de bonnes conditions ; camélias, magnolias, bambous et thé vert y poussent en abondance. Cette région fut aussi une terre d'exil pour des hommes politiques tombés en disgrâce pendant la période Joseon (1392-1910). Elle servit également de refuge aux artistes, jusqu'à en devenir la capitale littéraire du pays. C'est enfin, une province où la gastronomie y est gourmande et raffinée. Les céréales provenant du sol fertile de la région d'Honam, les fruits de mer de la côte, les fruits, les plantes et les légumes des montagnes, ont grandement contribué à cette renommée. De merveilleux plats y sont préparés comme le Bibimbap, du riz cuit dans un bouillon de tête de veau, agrémenté de fines tranches de boeuf, de champignons, de racines de campanules, de cresson, d'épinards et d'autres plantes sauvages. Autre plat emblématique, le Kongnamul gukbap, un plat à base de bouillon d'anchois, de riz, de crevettes fermentées au sel, de germes de graines assaisonnées, de poireaux, d'ail, de graines de sésame moulues et de poudre de poivron rouge. Le Kimchi, le Chueotang (une soupe de poisson loche), ou le Kotgejang (des crabes bleus crus pimentés que l'on a laissé mariner) sont aussi des recettes très populaires à déguster sans modération.
Jeonju, le poids des traditions
Jeonju abrite près de 700 000 habitants. Son centre historique est très dépaysant, avec ses superbes hanok, ses maisons traditionnelles, ses monuments et ses jardins fleuris. La cité, lors de sa fondation, était déjà peuplée il y a deux millénaires par la tribu Mahan. Jeonju est aussi la ville d'origine du clan royal Yi, qui fonda la dynastie Joseon. Outre ces faits historiques, la cité acquiert une renommée internationale grâce à ses ateliers de fabrication et en premier lieu, du papier. Celui-ci sert toujours à la production d'éventails, Hapjukseon et Taegeukseon. Les pinceaux conçus à Jeonju, tout comme les instruments de musique sont pareillement très appréciés. La région du Jeollabuk-Do est également le centre du pansori, l'art coréen du récit chanté, et de la musique classique coréenne. En plus de tout ce savoir-faire, la ville et la région sont riches en monuments comme le Gaeksa, un imposant bâtiment qui servait à héberger des hôtes officiels sous la période Joseon. Autre édifice, l'école confucéenne Jeonju Hyanggyo, fondée durant la dynastie Joseon (1392-1910). Un incontournable, le village Hanok. Il possède un ensemble unique de plus de 800 maisons traditionnelles, une belle cathédrale, et une superbe pharmacie traditionnelle. À ne pas rater, la belle demeure Hakindang, qui fut construite par une armée de charpentiers à la fin de la période Joseon. Le temple Geumsansa, fondé en 599 sous le royaume de Baekje (18-660), est sacré, abritant des reliques du Bouddha historique. Il y a plusieurs édifices à l'intérieur du temple, mais le plus fameux d'entre eux est le Mireukjeon, avec un toit à trois niveaux. Il fut construit en 766 sous le royaume de Silla (668-935) pour abriter une statue de Bouddha Maitreya d'une hauteur de 11,82 m. Depuis cette époque, Geumsansa est considéré comme le centre du culte de ce Bouddha. Autre temple à découvrir, le Tapsa. Moins impressionnant, il a la particularité de posséder dans son périmètre quelques 80 stupas de pierres contenant des reliques de Bouddha, des écritures, ou d'autres objets sacrés. Certains font près de quinze mètres de haut. Ils furent érigés par Yi Gap-yong, un descendant princier né en 1860, qui avait reçu en rêve la mission de les construire pour aider les âmes malheureuses.
Yi Gap-yong passa le reste de sa vie à vivre en ces lieux, alors qu'il n'était pas moine. À la sortie de la ville, en prenant la route 26 jusqu'à Jin-an, on arrive au parc provincial Maisan. Coincé entre deux collines qui forment un grand V, ce parc truffé de mystères que la science ne saurait expliquer, attire des curieux depuis la nuit des temps. C'est surtout un lieu de légendes, où des dieux seraient prisonniers sur Terre.
Suncheon, au fil de l'Histoire
Cent kilomètres plus au sud se trouve au fond d'une baie, la petite ville écologique de Suncheon. Elle est le point de départ de nombreux sites historiques tels que le village folklorique fortifié Nagan, les temples Songgwangsa, Seonamsa vieux de mille ans, ou écologiques comme le parc provincial Jogyesan, le parc Juktobong, ou la zone des marais de la baie.
Suncheon, ville de 200 000 habitants, où il fait bon vivre, possède de nombreux trésors. Le temple de Songgwangsa, fondé sous la période Silla par le moine zen Hyerin, de l'école Hwaeom est considéré comme l'un des trois temples-joyaux de Corée (avec Haeinsa et Todongsa). Il représente la Sangha ou communauté monastique (les autres représentent respectivement le Dharma et le Bouddha). On découvre un bâtiment abritant des statues de devas (dieux hindouistes). Puis un pavillon datant du milieu du XVIIIe siècle, le Uhwagak. Après l'avoir traversé, on pénètre dans le temple en passant sous un beffroi. Dans le hall principal, se dressent fièrement des Bouddhas du passé historique et du futur et quatre bodhisattvas (sages bouddhistes). Autre temple, le Seonamsa, fondé en 529 par le moine " évangélisateur " Ado. À l'intérieur, de nombreux pavillons, des ponts de pierre, deux pagodes à trois étages. En se dirigeant vers la ville de Beolgyo, près de la forteresse Naganeupseong, le village folklorique fortifié Nagan. Il fut bâti sous la période Baekje ; plus tard, sous celle de Goryeo, en raison des fréquentes attaques des pirates japonais, il fut fortifié. C'est un des rares villages qui soient restés intacts.
Dans la partie droite du village, on trouve des bâtiments officiels. Nagan était un village où vivaient plusieurs clans différents. Une gaeksa, est toujours bien conservée. À côté se trouve l'ancienne maison du gouverneur. Côté gauche, plusieurs chaumières et de grands arbres centenaires. Des spectacles folkloriques ainsi que des festivals y sont organisés chaque année, dont un gastronomique, le Namdo. Dans les environs, des villages agricoles offrent aux visiteurs des initiations aux traditions rurales. Tir à l'arc et cours de cuisine à Cheongsori, activités centrées sur les plantes à Gyewolri, fabrication du miel à Yongoreum, confection de fruits séchés à Gosan...
Se rendre à Suncheon c'est découvrir l'une des cinq grandes zones marécageuses du monde, un environnement naturel exceptionnel. La zone des marais est un lieu très précieux pour la préservation de la faune et de la flore. Parmi les espèces présentes, des grues moines ou des mouettes de Saunders. La baie est parsemée d'eulalies, de chrysanthèmes, de roseaux... Dans le parc national adjacent, plusieurs jardins ont été aménagés, chinois, turc, français, hollandais. Ce parc est le plus grand de Corée du Sud, avec notamment une allée impressionnante de métaséquoias. Plus petits, les parcs Jogyesan et Juktobong. Ce dernier surplombe la ville de Suncheon et abrite un pavillon ancien, le Yeonjaru. Le parc Jogyesan est lui proche du village de Songgwangni avec tout autour des rizières en terrasses. Enfin, en descendant un peu plus à l'ouest, les plantations de thé vert sur les collines du village de Boseong proposent un paysage magique, surtout au printemps, lors de la cueillette des petites feuilles vertes.
Infos futées
Quand ? S'y rendre plutôt au printemps ou en automne car l'air y est frais, mais pas trop, et les journées ensoleillées. L'hiver y est souvent rigoureux, les températures descendent en dessous de zéro, et l'été peut s'avérer extrêmement chaud, au-delà des 30 °C, et humide, des pluies torrentielles accompagnent la mousson.
S'y rendre. Les compagnies Air France, Korean Air et Asiana Airlines proposent plusieurs vols par jour au départ de Paris. Pour vous rendre à Jeonju, il faudra prendre le train KTX à Séoul à la station Yeongsan (durée : 1h45). Des bus express font aussi la liaison entre les deux villes, départ au Central City Terminal, ligne Honam (durée : 2h40). Pour Suncheon, 4 départs quotidiens en train rapide KTX (durée : 2h50).
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