shutterstock_1559197757.jpg

Situation politique

En 1894, on parlait déjà en Corée d’une Constitution moderne. Cette même année sont promulgués 14 articles de Hongbeom au sein desquels on retrouve des thèmes similaires à ceux présents dans la Constitution actuelle. Officiellement promulguée le 17 juillet 1948, elle perdure encore aujourd’hui. Elle se compose de 130 articles et a pour but de maintenir la souveraineté nationale, la démocratie libérale, la sécurité sociale pour ses citoyens ainsi que leur bien être et pour finir, le pacifisme international. Toujours selon cette Constitution, le peuple coréen est souverain, il peut donc élire ses représentants nationaux. Ils disposent tous des mêmes droits (peu importe le sexe, l’âge...) mais aussi de la liberté de religion ou de pensée. Ils bénéficient des mêmes droits au travail, du droit de grèves ou de propriété.

L’Assemblée nationale coréenne est une législature monocamérale (une seule chambre). Ses membres y sont élus pour 4 ans et deux tiers d’entre eux représentent un district particulier. Le reste des places est distribué proportionnellement entre les partis politiques qui ont plus de 5 élus. Ils doivent servir l’intérêt national et donc ont le pouvoir de refuser un ministre, d’approuver, de rejeter ou bien de ratifier une loi. L’Assemblée nationale va également avoir un droit de regard et de jugement concernant les actions du président. Elle occupe vraiment le haut de l’échelle des prises de décisions dans le pays.

Le régime politique actuel de la Corée du Sud est un régime présidentiel. Elle fonctionne ainsi depuis sa création en 1948, sauf lors de la Seconde République (1960-1961) lors de la laquelle le pays dépendait d’un système parlementaire.

Actuellement deux grands partis se distinguent dans le paysage politique coréen : le parti conservateur et le parti centre-gauche qui est en d’autres termes, le parti démocrate. Le parti communiste se voit interdit au nom de la loi de sécurité nationale. Au regard des relations avec les voisins du nord, on comprend bien pourquoi.

Le chef de l’État est élu par scrutin direct pour un mandat de 5 ans qui ne peut être renouvelé. Comme l’explique l’article 66-1 de la Constitution, le président se doit d’être le chef de son Etat et de le représenter auprès des autres pays. Il endosse également le rôle du pouvoir exécutif. Le président se doit de maintenir l’unité mais également l’indépendance de sa nation. Il modèle son gouvernement et choisit ses ministres. De plus il est le chef des armées et bénéficie du droit de grâce.

Depuis l'élection de Yoon Suk Yeol à la présidence de la Corée du Sud en 2022, la situation politique du pays a connu des changements significatifs. En tant que représentant du Parti conservateur, Yoon Suk Yeol a promis de mettre en œuvre des politiques visant à renforcer l'économie, à lutter contre la corruption et à promouvoir la sécurité nationale. Son élection marque un changement de direction politique dans le pays, avec un accent renouvelé sur les valeurs conservatrices et la sécurité. Son mandat n'a pas été sans controverses, notamment des tensions accrues avec la Corée du Nord et des débats intérieurs sur des questions telles que les droits de l'homme et la liberté d'expression. Alors que le gouvernement de Yoon Suk Yeol cherche à mettre en œuvre son programme politique, l'avenir de la Corée du Sud reste sujet à l'évolution des relations régionales et des défis nationaux. Après la pandémie de COVID-19 qui a durement affecté les plus fragiles, la Corée a doucement repris une vie sociale et politique normale. Néanmoins, les évènements du 29 octobre 2022, où 153 personnes ont trouvé la mort lors d'un mouvement de foule pendant les festivités d'Halloween dans le quartier d'Itaewon, ont marqué les esprits. Cet événement tragique a choqué la nation et a incité à des appels à des mesures de sécurité renforcées lors de grands rassemblements.

Situation sociale

Les Coréens sont des gens qui travaillent ardemment. Près de 25 millions de personnes sont impliquées économiquement. Mais à la suite de la crise financière asiatique de 1997, les compagnies ont dû drastiquement revoir à la baisse leur taux d’embauche. Cela étant, de nos jours, il est très difficile de trouver un travail stable pour les Coréens. En parallèle de ce phénomène, on observe une montée en puissance des métiers à temps partiel, qui ne garantissent aucune sécurité financière sur le long terme. En cas de pépin, l’État n’offre malheureusement pas vraiment de solutions et les Coréens ont donc recourt à l’aide de leur famille ou de leurs amis. Le système social relatif au travail demande encore, et ils en sont conscients, quelques points d’amélioration. Il existe néanmoins un service public monétaire qui supporte les plus démunis et prend en charge pour eux les dépenses de première nécessité comme par exemple les frais médicaux. Le reste de la population est enrôlée d’office sous le régime de l'Assurance nationale de santé (NHI), qui couvre généralement environ 60 à 70 % des frais médicaux. Chaque foyer dépense en moyenne 127 510 wons par mois pour cette dernière. Cette assurance dispose également d’une pension pour les plus âgés ainsi que des aides en cas de maternité.

Les défis socio-économiques se sont globalement aggravés après la pandémie, avec une augmentation du chômage et des inégalités. La santé mentale surtout a été affectée, notamment chez les jeunes et les personnes âgées, tandis que l'éducation en ligne a posé des défis d'accessibilité. Malgré cela, des initiatives de solidarité ont émergé pour soutenir les populations vulnérables et renforcer le tissu social sud-coréen. Par ailleurs, les questions sociales telles que l'égalité des sexes, la sensibilisation à la santé mentale et les droits des personnes LGBTQ+ ont fait l'objet d'une attention et d'un activisme accrus.

Situation économique

Après sa pauvreté extrême aux suites de la guerre, la Corée du Sud a vu son économie monter en flèche, notamment grâce à la grande aide apportée par les États-Unis. Elle a également réussi à surpasser la crise financière asiatique de 1997, mais aussi la crise financière mondiale de 2008.

En 2023 son PIB se positionne au 13e rang mondial devant le Mexique et l’Espagne et le pays fait partie des quatre « Dragons asiatiques ». Le gouvernement a privilégié la tactique de l’exportation. Le résultat de ce choix est que de nos jours, la Corée du Sud se situe dans les premiers rangs mondiaux pour trois domaines. Le premier est sans grande surprise l’électronique grand public, porté par les monstres Samsung et LG. Le second domaine est celui de la construction automobile ,très bien illustrée par le Hyundai Motor Group (inclus Kia Motors) qui est devenu un des cinq premiers constructeurs automobiles de toute la planète. Le troisième de ces domaines de prédilection pour la Corée est la sidérurgie. La Corée du Sud est également le premier constructeur naval avec pas moins 40 % des commandes mondiales.

Ces dernières années, la situation économique de la Corée du Sud a été marquée par une croissance robuste, alimentée par des secteurs clés tels que la technologie, l'automobile et l'industrie manufacturière. Malgré des défis tels que les tensions commerciales mondiales et la pandémie de COVID-19, l'économie sud-coréenne a démontré sa résilience grâce à des politiques gouvernementales stimulantes et à des investissements massifs dans la recherche et le développement. Cependant, des problèmes persistants tels que les inégalités économiques et le chômage des jeunes restent des préoccupations majeures pour le pays. En dépit de ces défis, la Corée du Sud continue de se positionner comme l'une des économies les plus dynamiques et innovantes de la région asiatique.

Il est une composante majeure de l’économie coréenne : les chaebols. Pour faire simple, il s’agit de conglomérats d’entreprises aux participations financières croisées (et qui souvent ont l’appui des hauts fonctionnaires du gouvernement). Majoritairement surendettés, ils ne subsistent que par le soutien du système bancaire national.

D’un point de vue strictement interne, on constate une évolution de la consommation des ménages. Avec l'augmentation du revenu disponible et l'amélioration des conditions de vie, les Sud-Coréens ont dépensé davantage dans divers secteurs, notamment les biens de consommation courante, les loisirs, les voyages et la technologie. La forte présence de grandes entreprises nationales telles que Samsung, Hyundai et LG, offrant une gamme diversifiée de produits et de services, a également stimulé la demande intérieure. Cependant, malgré cette tendance à la hausse, la consommation des ménages a été affectée par des facteurs tels que le niveau élevé d'endettement des ménages, les incertitudes économiques et les changements démographiques, comme le vieillissement de la population. Le gouvernement sud-coréen a mis en place diverses mesures pour stimuler la consommation, notamment des politiques fiscales visant à soutenir le pouvoir d'achat des ménages et à encourager les dépenses intérieures.

Place du tourisme

Au cours des quinze dernières années, le tourisme a commencé quant à lui à se faire valoir dans le paysage économique coréen. Jadis noyée entre le Japon et la Chine, la Corée du Sud a observé une incroyable amélioration dans ce secteur florissant. Cela s’explique en grande partie grâce au succès flamboyant de la Korean Wave (exportation de la culture coréenne à travers le monde : k-pop, dramas, k-beauty). Un autre point important de ce développement est la compétitivité des prix, des hôtels notamment. Une semaine à Paris et une semaine à Séoul ne demanderont certainement pas le même budget quand bien même le service est similaire. Quant au tourisme interne, il est le plus actif, car les Coréens bénéficient d’un réseau de transports très efficace, qui dessert chaque recoin du pays. Ils peuvent donc voyager à leur guise assez souvent.

La pandémie de Covid a bien évidemment ébranlé la situation. Selon les données de l'Organisation coréenne du tourisme (KTO), les arrivées de touristes internationaux en Corée du Sud ont fortement chuté en 2020 : par rapport à 2019, le nombre de touristes internationaux visitant la Corée du Sud a diminué d'environ 84 %. L'industrie a été confrontée à des défis considérables mais montre maintenant des signes de reprise progressive. En 2023, la situation s'est nettement améliorée par rapport aux années précédentes, reprenant presque son cours normal. Le gouvernement sud-coréen continue de mettre en œuvre des mesures pour soutenir l'industrie du tourisme, notamment des campagnes de promotion, des investissements dans les infrastructures touristiques et des protocoles de sécurité sanitaire renforcés, afin de garantir une reprise durable et sécuritaire du tourisme dans le pays. La Corée du sud reste donc bien positionnée pour rebondir en tant que destination touristique attrayante !